Dès janvier, certaines écoles démarrent donc leur campagne de «recrutement» pour l'année scolaire suivante et imposent des délais de plus en plus serrés aux parents pour le paiement de frais d'inscription de plus en plus conséquents. Les inscriptions dans les écoles privées primaires et secondaires pour l'année scolaire 2019-2020 battent leur plein. Chaque année, elles commencent un peu plus tôt que la précédente pour que ces établissements puissent sécuriser des «commandes» convoitées par leurs concurrents. Dès janvier, certaines écoles démarrent donc leur campagne de «recrutement» pour l'année scolaire suivante et imposent des délais de plus en plus serrés aux parents pour le paiement de frais d'inscription de plus en plus conséquents. Y compris pour les élèves déjà inscrits dans ces écoles et dont la place ne saurait être garantie passés les délais impartis, alors qu'au moins huit longs mois les séparent de la rentrée scolaire. Résultat des courses : des familles prises en otages, obligées de passer à la caisse une fois de plus, entre frais d'inscription, de cantine, d'uniformes, de fournitures, de transport, d'activités parallèles… En l'absence d'une réglementation claire et d'un cahier des charges à imposer rigoureusement aux écoles privées, ces dernières font la pluie et le beau temps. Elles se savent protégées par la loi qui détourne le regard de ce que le précédent ministre de l'éducation nationale, Mohamed Hassad, avait logé dans le registre «des relations purement contractuelles entre les écoles et leurs clients». La loi sur l'enseignement privé limitant le rôle de la tutelle à celui du contrôle pédagogique et administratif exercé par les Académies régionales. Ce qui s'applique donc aux frais de scolarité est de rigueur également pour ce qui est des droits d'entrée et des délais d'organisation des tests d'entrée : une liberté totale. Traduction : une anarchie totale, exploitée à souhait par l'enseignement privé, toujours plus gourmand face à des parents prêts à se saigner pour que leur progéniture puisse bénéficier d'un enseignement "de qualité", à une époque où malheureusement l'école publique ne convainc plus. Il y a quelques mois, des échos ont couru sur une éventuelle décision du gouvernement de mettre de l'ordre dans la fixation des frais d'inscription et de réinscription, d'assurance... Ce ne serait vraiment pas trop tôt. L'avis du Conseil de la concurrence serait également le bienvenu.