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Enseignement privé : La fièvre des augmentations
Publié dans Finances news le 08 - 09 - 2011

Les frais de scolarité ne cessent d'augmenter chaque année avec une moyenne se situant entre 100 et 200 DH.
La loi 06/00 régissant l'enseignement scolaire privé n'inclut pas les frais de scolarité ni les mensualités.
Les établissements privés profitent des lacunes du système pour imposer leur loi.
Après les vacances et le Ramadan, l'heure est aux cartables et aux bancs de l'école. En effet, l'année scolaire 2011/2012 démarre avec des budgets très serrés, notamment pour les ménages ayant des enfants scolarisés dans des établissements privés.
En plus des prix exorbitants des frais d'inscriptions, entre 150 DH et 3.500 DH, et des mensualités entre 200 DH et 3.000 DH, les parents sont confrontés chaque année à des augmentations non justifiées.
Des augmentations qui sont devenues monnaie courante et que personne n'a le droit de contester, malgré l'indignation des parents d'élèves qui se retrouvent ainsi face au mur, obligés de payer ce qui leur est imposé par l'école.
«J'ai mes deux filles qui sont scolarisées dans une école privée à Casablanca. Je paye une mensualité pour chacune de 1.500 DH avec des frais d'inscription de 2.800 DH. Ce qui veut dire que je dépense chaque année près de 36.000 DH à part les fournitures scolaires. Cerise sur le gâteau, chaque année l'école nous annonce une augmentation de 5% des mensualités», déclare furieusement Anas, banquier de la place.
À l'heure où la qualité de lenseignement dans les écoles publiques est décriée, les écoles privées gagnent rapidement du terrain tout en imposant leurs règles.
Selon le Directeur d'un groupe scolaire, chaque établissement est libre de fixer les tarifs des mensualités. Ceci dit, le ministère de l'Education nationale n'exerce aucune autorité sur les établissements privés, notamment pour ce qui est de la tarification.
Dans la loi 06/00 régissant l'enseignement scolaire privé et les textes pris pour son application, les frais de scolarité et leurs augmentations annuelles ne sont pas soumis au contrôle du ministère de l'Education nationale.
Les seuls contrôles exercés par le ministère sont d'ordre administratif et pédagogique.
Les autorités concernées doivent mettre en place un cadre plus rigoureux pour combler les lacunes de ce système dont les établissements privés tirent un profit démesuré.
Et ce n'est pat tout. Les parents ne subissent pas uniquement les augmentations successives, mais aussi une autre pratique exercée par les écoles privées : celle de payer 3 ou 4 mois à l'avance les frais d'inscription, en plus du règlement des 4 premiers mois.
Sara, ingénieur informaticien explique : «au mois de mars, je suis allé inscrire ma fille dans une école privée, à la maternelle, avec l'idée que j'allais payer au moins les frais d'inscription. À ma grande surprise, la responsable me demande de payer, en plus des frais en question, le premier trimestre. Du coup, j'ai dû payer 9.000 DH 5 mois avant que ma fille puisse intégrer l'école».
D'après un responsable d'un établissement privé, cette pratique permet à l'enfant d'assurer sa place et à l'école de garantir la scolarité du nombre d'élèves inscrits pour l'année suivante.


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