Les chantiers avancent à un bon rythme. La finalité des projets est de consolider les infrastructures existantes, fluidifier les opérations, résoudre les problèmes du trafic maritime, positionner le port sur de nouvelles activités et améliorer les conditions d'exercice pour les exploitants. Plus de 5 milliards de DH investis. Le port de Casablanca va changer définitivement de visage. Cinq chantiers structurants sont en cours pour consolider les infrastructures existantes, fluidifier les opérations, résoudre les problèmes du trafic maritime, positionner le port sur de nouvelles activités et améliorer les conditions d'exercice pour les exploitants. Ces projets visent à hisser le port de Casablanca aux normes internationales les plus abouties en matière d'infrastructures portuaires. Pour s'enquérir de l'état d'avancement de chacun de ces projets, le ministre de l'équipement des transports et de la logistique, Abdelkader Amara, a visité, le 13 mars, les cinq chantiers et s'est informé de près sur les conditions de déroulement des travaux, les étapes réalisées et celles restant à mener. Dans le détail, il s'agit de la réalisation du nouveau port de pêche, la construction du nouveau terminal des croisières, l'aménagement de la nouvelle aire du chantier naval au port de Casablanca, l'aménagement de la desserte maritime pour la connexion routière du port et la construction d'un bâtiment communautaire. L'ensemble des ces investissements —dont les niveaux de réalisation sont avancés pour quelques chantiers— nécessitent une enveloppe globale de plus de 5 milliards de DH et seront achevés au plus tard en 2022, selon l'Agence nationale des ports (ANP). Focus sur les cinq chantiers structurants qui vont transformer la façade maritime de la capitale économique et doter la ville d'un nouveau port aux standards internationaux. Port de pêche : les travaux sont presque achevés Pour valoriser l'ancien port de Casablanca, les pouvoirs publics ont décidé de développer un nouveau pôle urbanistique et touristique à son emplacement. Ainsi, il a été décidé de transférer le port de pêche à l'extérieur du port du fait des problèmes qui rendent actuellement son fonctionnement et son exploitation très difficiles. L'objectif de ce projet est ainsi de résoudre les contraintes qui entravent l'exploitation dans des conditions normales (exiguïté des surfaces des terre-pleins et du bassin de pêche ; problèmes de circulation des camions et encombrement des espaces, de sécurité et de non-conformité de la navigation, etc). Le projet, qui nécessite un milliard de DH, comporte trois phases. La première est réalisée en trois lots. Le premier porte sur la réalisation des ouvrages maritimes, dragage et remblais généraux. Le deuxième concerne la déviation des ouvrages des rejets et le troisième consiste en la réalisation des digues de protection des têtes des rejets. La deuxième phase, constituée de 2 lots, porte sur l'aménagement et la viabilisation des terre-pleins du nouveau port de pêche et la réalisation des superstructures nécessaires à l'exploitation du nouveau port de pêche. Tandis que la 3e phase concerne le transfert des activités de l'ancien au nouveau site du port de pêche. Selon l'ANP, la première phase est achevée, les deuxième et troisième sont pratiquement terminées (taux d'avancement de 98 et 99% respectivement). Terminal de croisière: la construction d'une gare maritime est en phase d'étude La demande croissante des croisiéristes et l'opportunité fournie par ce segment d'activité ont amené l'ANP à construire un nouveau terminal pour les croisières, qui ambitionne d'accueillir 450000 croisiéristes par an. L'objectif étant de répondre à la demande croissante sur ce segment et combler le déficit de l'infrastructure d'accueil des navires. Ce nouveau terminal comprend trois lots. Le premier concerne la réalisation du quai, le dragage et les remblais généraux sur 2 ans. Le deuxième a trait à l'aménagement et à la viabilisation des terre-pleins sur environ 3,5 ha (sur 9mois). Tandis que le troisième concerne la construction d'une gare maritime et la réalisation des infrastructures nécessaires à l'accueil et à l'embarquement des croisiéristes. La durée des travaux est d'un an. L'investissement est de 590 MDH. Selon l'ANP, le premier lot est achevé. Le second est réalisé à 21%, tandis que le troisième est en phase d'étude. Chantier naval : tous les travaux sont entamés Ce grand chantier a trois objectifs majeurs : restructurer le secteur de la réparation navale afin de mieux répondre aux besoins du marché; développer l'industrie navale au Maroc et positionner le pays sur le marché international, afin de drainer plus d'investissements dans ce secteur en profitant du positionnement géographique du Maroc à la croisée des lignes maritimes les plus fréquentées au niveau régional. Les infrastructures du chantier naval actuel se caractérisent par des capacités ne pouvant pas prendre en charge tous les navires de la flotte marocaine. Ce projet permet de satisfaire à la demande des usagers de par l'extension de la capacité d'accueil. Il est configuré pour 22 unités par an pour la forme de radoub, soit la totalité du pavillon national; 6 navires moyens simultanément pour la plateforme élévatrice, soit 98% de la demande de tout le pavillon marocain, 100% de la demande nationale pour la catégorie des navires militaires, et 400 à 470 bateaux annuellement pour le portique à sangles. Ce projet, dont l'enveloppe s'élève à 2,3 milliards de DH TTC, consiste en la construction d'une infrastructure pour la forme de radoub, une darse pour le portique à sangles, une plateforme élévatrice et des quais de réparation et de liaison. Il est divisé en cinq lots dont l'exécution se fera sur des durées de 12 à 31 mois. Selon l'ANP, le taux d'avancement des lots 1 et 2 est respectivement de 71% et 11%. Le lot 3 est en cours d'étude. L'appel d'offres est en cours pour le quatrième lot, tandis que les travaux du cinquième sont en démarrage. Desserte maritime : les ouvrages de protection et les installations de prise en charge des rejets déjà réalisés L'objectif de ce chantier de taille est de soulager les principales voiries mitoyennes au port et améliorer les conditions de circulation. Il comprend quatre lots. Le premier porte sur la réalisation des ouvrages de protection et terrassement (48mois). Le deuxième concerne le rétablissement des rejets d'assainissement existant sur l'emprise du projet (5mois). Le lot 3 touche aux travaux de voirie et aménagements divers (9mois). Et enfin le quatrième lot est relatif au raccordement par trémie de la voie maritime à la route de Zenata, à travers la création d'un passage souterrain permettant de traverser le carrefour entre le Boulevard Mly Slimane, la route de Zenata et l'Allée des Mimosas (18mois). Le coût du projet est estimé à 860 MDH TTC. Pour ce qui est de l'état d'avancement, les deux premiers lots sont achevés; l'étude technique du troisième est réalisée, tandis que le quatrième est en cours d'étude. Bâtiment communautaire : les travaux de terrassement sont en cours Dans le dessein de la mobilisation du foncier destiné à accueillir le projet de valorisation de la zone historique du port de Casablanca (projet Wessal Casablanca port), à travers la délocalisation de l'ensemble des activités in situ, il est prévu de réaliser un bâtiment communautaire pour optimiser les espaces portuaires par le regroupement des bâtiments administratifs des différents intervenants dans le port (Autorité portuaire, Douanes, District, Délégation des pêches, opérateurs, banques, …) ; et par là contribuer à une meilleure qualité de service aux usagers du port par le regroupement. Le projet est un ensemble à usage de bureaux, constitué de deux corps de bâtiments : une tour haute R+25 et une tour basse R+8, reliés par un hall R+7, le tout sur un terrain de 2943 m2. Le projet qui sera livré vers juin 2019 pour un coût de 304,7 MDH (H.T) est construit sur le sol naturel, en dessous duquel sont aménagés quatre niveaux de sous-sols. Les études sont achevées et les travaux de terrassement sont en cours.