L'indice du coût de la vie devient indice des prix à la consommation. Toutes les catégories socioprofessionnelles y seront représentées. Un nouvel indice du coût de la vie (ICV) est en préparation. Il devrait bientôt voir le jour et servir au calcul de l'inflation. Mais il ne s'appellera plus ICV mais IPC (indice des prix à la consommation). Ce changement de nom, comme on l'explique à la Direction de la Statistique relevant du Haut Commissariat au Plan (HCP), s'explique par le fait que, contrairement à l'ICV qui renvoie au niveau de consommation des classes moyennes, l'IPC est lui plus général, il tient compte de la consommation de l'ensemble de la population urbaine du pays. Non seulement les enquêtes de consommation concernent désormais 17 villes du Royaume, contre 11 jusque-là, mais en plus de nouveaux produits ont été intégrés dans l'IPC, et des variétés qui figuraient dans l'ancien ICV ont été transformées en produits dans l'IPC. Au total, ce sont près d'une centaine de nouveaux produits qui ont été rajoutés au panier de la ménagère qui servira à déterminer le niveau d'évolution des prix, donc de l'inflation. La liste des nouveaux produits, dont nous publions quelques-uns (voir tableau), n'est cependant pas encore définitive, du moins en ce qui concerne la rubrique médicaments, selon des indications fournies par le HCP. Nouvelle pondération pour les produits et groupes de produits Ce dernier ambitionne de traduire, à travers ce nouvel indice, l'évolution des habitudes de consommation des Marocains. Ainsi, au lieu des six catégories socioprofessionnelles, représentant en gros la classe moyenne, dont on tenait compte pour le calcul de l'ICV, toutes les catégories socioprofessionnelles seront désormais «représentées» dans l'IPC. D'où l'extension du nombre de produits de consommation. Ceux-ci passent de 368 à 486 (ce chiffre est appelé à augmenter avec le rajout de nouveaux produits médicamenteux), et le nombre de variétés est d'environ un millier, contre 768 précédemment. Signe que la consommation des Marocains a évolué – et qu'il fallait en conséquence y adapter l'outil statistique – des produits comme le sèche-cheveux, le caméscope, le lecteur CD, internet, le téléphone portable… font désormais partie de l'IPC. Par ailleurs, cet indice, qui aura pour année de base l'année 2006 (au lieu de l'année 1989 pour l'actuel ICV), introduira une nouvelle pondération pour chaque produit et groupe de produits, afin de tenir compte du poids de chacun dans la consommation des ménages. Cette modernisation, ou mise à niveau de l'outil statistique (comme cela a été fait pour la comptabilité nationale et donc le calcul du PIB), c'est l'évidence même, captera mieux les fluctuations de prix, en raison de l'étendue des produits qui seront désormais surveillés par les enquêteurs de la Direction de la statistique. Et ce faisant, l'indice des prix, donc l'inflation, c'est quasi mécanique, ne sera plus celui que nous connaissons aujourd'hui (maintenu à hauteur de 2%, bon an mal an), il sera revu légèrement à la hausse ; comme ça été le cas, une fois de plus, pour le PIB. Mais la variation ne devrait pas être importante. Pour au moins une raison : une grande partie des nouveaux produits intégrés dans l'IPC appartiennent à des secteurs où, du fait de la forte concurrence qui y sévit, les prix connaissent plutôt une tendance baissière. C'est le cas tout particulièrement des produits de communication (téléphone, ordinateur, etc.), mais même de certains vêtements ou de produits alimentaires. Ceci n'empêchera pas néanmoins que les interrogations sur le niveau de l'inflation continueront de se poser, car entre la réalité dans sa nudité, et la perception que les gens ont de cette réalité, il y aura toujours un gap …