A Marrakech et Agadir on qualifie la saison d'excellente. Le nord de plus en plus fréquenté n Fès est la seule destination qui accuse un recul. Les hôteliers marocains peuvent se frotter les mains à l'issue de la saison estivale. Alors qu'en juillet on affichait, dans la plupart des régions, une certaine crainte de voir les touristes bouder la destination Maroc en raison des menaces terroristes, bonne surprise, ce ne fut pas le cas, notamment à Marrakech, ville qui a connu une grande affluence malgré les fortes chaleurs. Certes, les statistiques des deux mois d'été ne sont pas encore disponibles, mais la ville ocre a, semble-t-il, profité pleinement des ventes de dernière minute sur internet. En tout cas, c'est la raison avancée par de nombreux professionnels de cette destination. Le mauvais temps qui a sévi tout au long du mois courant en Europe aurait donc profité à Marrakech. Et, avec la ruée des nationaux, on ne trouvait plus une chambre de libre lors du week-end prolongé du 18 août. A tel point que même les logements privés ont été loués dans la vieille médina. 20 000 lits en chantier dans le nord A Agadir, on ne se plaint pas non plus. Au contraire, la saison est jugée excellente par Abderrahim Oumani. Président du Conseil régional du tourisme (CRT) de la capitale du Souss, ce dernier juge l'été 2007 «beaucoup plus intéressant que le précédent». Agadir a, de surcroît, bénéficié durant le mois d'août d'un climat favorable, les températures n'ayant guère dépassé les 27°. Si le président du CRT se réjouit qu'il n'y ait eu ni surbooking ni problème particulier, et que la ville ait pu profiter d'un excellent programme d'animation étalé sur tout l'été, il déplore toutefois le découpage des congés annuels. «Tant qu'il n'y a pas au Maroc une politique d'étalement des vacances scolaires et administratives, il y aura toujours des problèmes pour accueillir les nationaux qui convergent vers Agadir en août», fait-il remarquer. On le sait, M. Oumani milite depuis longtemps pour une régionalisation des vacances scolaires, ce qui permettra d'avoir, selon lui, un tourisme national toute l'année. Dans le nord, la situation a changé de fond en comble en quelques années. Selon Mustapha Boucetta, président du CRT de Tanger, la région retient de plus en plus les nationaux qui traversaient le détroit pour aller passer leurs vacances en Espagne. Les investissements touristiques récents sur toute la côte méditerranéenne, notamment dans le domaine de l'animation, qui faisait défaut, font que le nord du Maroc est de plus en plus fréquenté, par les nationaux d'abord, mais aussi par les touristes étrangers. Certes, explique Mustapha Boucetta, on ne peut pas encore parler de tourisme de masse car il n' y a pas encore de capacité hôtelière suffisante pour négocier des prix avec les tour-opérateurs étrangers, mais, avec tous les chantiers touristiques en cours de réalisation, l'avenir incite à l'optimisme, affirme-t-il. Ceci étant, les touristes étrangers qui visitent le nord passent également des nuits dans les petites villes comme Chaouen ou Asilah. Aujourd'hui, toute la région ne compte guère plus de 9 000 lits hôteliers, mais, dans les trois années à venir, ce sont 20 000 lits supplémentaires qui seront mis sur le marché. Le président du CRT de Tanger regrette cependant que la région ne bénéficie pas encore d'une promotion conséquente à l'étranger, l'Office du tourisme concentrant à son avis beaucoup d'efforts sur des destinations comme Agadir et Marrakech, Tanger recevant une subvention qui dépasse à peine le million de dirhams. Les hôteliers de Casablanca affirment pour leur part avoir bien travaillé cet été, même si la capitale économique semblait moins fréquentée que d'habitude. En outre, explique l'un d'entre eux, la ville commence à voir s'installer autour d'elle de nouveaux points d'estivage, ce qui la décongestionne un peu. Enfin, à Fès, où c'est la basse saison, les hôteliers affirment accuser un recul attendu durant ces mois d'été. La saison estivale 2007 aura tout de même connu une baisse par rapport à la même période de 2006. Une chute du taux des arrivées de deux à trois points par rapport à l'année dernière, selon les estimations du directeur du CRT de la ville, Farid Lahlou. Bien évidemment, quelques établissements ont bien travaillé, mais, d'une manière générale, le recul est avéré.