En 2016, les flux ont chuté de 2%, à 1 750 milliards de dollars. L'essentiel de la baisse est attribué à une forte diminution des prêts interentreprises. Entre 2015 et 2016, les IDE vers le Maroc ont chuté de 3,25 à 2,32 milliards de dollars. Après avoir enregistré un repli de 2% en 2016, pour s'établir à 1 750 milliards de dollars, l'investissement étranger direct (IED) mondial devrait progresser de 5% en 2017, pour atteindre les 1 800 milliards de dollars, selon le Rapport sur l'investissement dans le monde 2017 (World Investment Report 2017) de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le developpement (CNUCED), publié le 8 juin dernier, intitulé : «Investissement et économie numérique». Selon l'organisme onusien, ces «projections optimistes» s'expliquent notamment par des perspectives de croissance économique plus forte dans les principales régions, une reprise de la croissance des échanges commerciaux, ainsi qu'un rétablissement des bénéfices des entreprises. Il faut savoir que la baisse de 2% des flux mondiaux d'IED, en 2016, s'est produite dans un contexte de croissance économique faible et, du point de vue des entreprises multinationales, de risques politiques importants. L'essentiel de cette baisse peut être attribué à une forte diminution des prêts interentreprises, qui n'a été compensée que partiellement par une augmentation des prises de participation. De l'avis du Secrétaire général de la CNUCED, Mukhisa Kituyi, «une reprise réelle de l'IED n'est pas encore véritablement acquise, mais nous sommes prudemment optimistes». Et d'expliquer que «bien que le rapport prévoit un accroissement modeste pour 2017, d'autres facteurs, tels que des risques géopolitiques accrus et une plus grande incertitude politique, pourraient limiter l'ampleur de la reprise». D'après le rapport de la CNUCED, les Etats-Unis restent le premier pays d'accueil des IED, avec 391 milliards de dollars en 2016, en progression de 12% sur un an, suivis de la Grande-Bretagne et de l'Irlande du Nord qui est passé directement de la quatorzième à la deuxième place, avec 254 milliards de dollars, sous l'effet d'importantes opérations de fusions-acquisitions transfrontalières. La Chine occupe, quant à elle, la troisième place avec 134 milliards de dollars, accusant une baisse de 1% par rapport à 2015. Les flux d'IED à destination du Groupe des G20 ont dépassé la barre des 1 000 milliards de dollars pour la première fois De même que le rapport montre que les flux d'IED à destination du Groupe des G20 ont dépassé la barre des 1 000 milliards de dollars pour la première fois. C'est ainsi que la situation dans les grands groupes économiques, tels que le G20 et le Forum de coopération économique Asie-Pacifique, a fortement influencé les tendances mondiales en matière d'IED. Quant aux flux vers les pays en développement, ils ont été durement touchés, reculant de 14% pour s'établir à 646 milliards de dollars. Malgré cette forte baisse, les pays en développement représentaient encore la moitié des dix premiers pays de destination de l'IED, en 2016. Les flux d'IED en provenance des pays développés sont restés, quant à eux, peu soutenus et ont baissé de 11%, revenant à 1 004 milliards de dollars, principalement à cause d'une chute des investissements des entreprises multinationales européennes. Moins d'investissements étrangers en Afrique Les Etats-Unis sont restés le premier pays d'origine des IED, en 2016, bien que les flux aient très légèrement fléchi (-1%) pour s'établir à 299 milliards de dollars. Pour leur part, les flux en provenance des pays en développement ont stagné à 383 milliards de dollars, malgré une forte augmentation des flux d'IED en provenance de Chine qui est désormais le deuxième pays investisseur dans le monde. S'agissant du Maroc, l'IED a baissé de 29%, s'établissant à 2,32 milliards de dollars en 2016, contre 3,25 milliards de dollars en 2015, en raison notamment d'une baisse de la demande des consommateurs en Europe qui a affecté négativement les flux d'IED dans les secteurs orientés à l'export. Quant à l'IED en provenance du Royaume, il a baissé de 653 à 639 millions de dollars, entre 2015 et 2016. En dépit de cette baisse, «les firmes marocaines (Attijariwafa bank, OCP, etc.) ont continué de compter parmi les premiers investisseurs en Afrique». Les flux vers l'Afrique du Nord étaient, quant à eux, en légère hausse, du fait d'une hausse des flux vers l'Egypte et, dans une moindre mesure, vers l'Algérie. Dans leur ensemble, les flux à destination du continent ont fléchi de 3%, entre 2015 et 2016, passant de 61 à 59 milliards de dollars. Pour ce qui est de l'année 2018, les flux d'IED dans le monde devraient encore augmenter légèrement pour s'établir à 1 850 milliards de dollars, ce qui resterait toutefois inférieur au niveau record de 1 900 milliards de dollars enregistré en 2007. A ce titre, les Etats-Unis, la Chine et l'Inde devraient être les principales destinations des IED. Dans la plupart des autres régions, les flux devraient être en légère hausse (à l'exception de l'Amérique Latine et des Caraïbes) et progresser d'environ 10% dans les pays en développement.