Les mauvaises conditions climatiques ont affecté la production, le rendement et la qualité de l'huile. Les cours mondiaux sont bas mais le marché domestique n'a pas profité de la mévente. Les exportateurs d'huile d'olive ont le blues. Pour cette campagne, leurs ventes à l'étranger seront réduites à une portion congrue, alors qu'elles avaient atteint 31 000 tonnes en 2005-2006. Deux motifs sont invoqués pour expliquer ce désastre. D'abord, la production d'olives ne dépasse pas 50 000 à 60 000 t au lieu de 100 000 à 120 000 t pour la campagne précédente. Eu égard aux mauvaises conditions climatiques qui ont prévalu (températures élevées en septembre et sécheresse), «le fruit a mûri avant terme d'où sa mauvaise qualité et sa faible teneur en huile», explique Abdelouahab Bouayad, président de l'Adeho (Association des exportateurs d'huile d'olive). Abdelilah Daoudi, président de la coopérative API.A de Chefchaouen, relève en plus un niveau d'acidité élevé sur l'arbre.Le second facteur est que la bonne production européenne, principalement espagnole, et le report des stocks ont tiré les cours à la baisse sur le marché international. Le kilo (1,09 l) d'huile d'olive est négocié entre 2,50 euros (huile courante) et 2,60 euros (vierge extra), au lieu de 3,80 et 4 euros pour la précédente campagne. Dans ce contexte, il est difficile pour les industriels locaux d'être compétitifs en raison des coûts de production élevés. Barrières à l'entrée sur le marché européen. M. Daoudi indique par ailleurs que le Maroc, qui assure en moyenne entre 2 et 2,8% de la production mondiale d'huile d'olive et 1% à 2,7% des exportations, est bloqué par des barrières à l'entrée sur le marché européen. Ses produits conditionnés doivent payer une taxe d'entrée (1,3 à 1,4 euros le kilo) sur le produit conditionné, vendu directement au consommateur. La marge de manœuvre est d'autant plus limitée que le quota sans taxes est fixé à 5 000 t, contre 30 000 t pour la Tunisie. Au-delà du quota, le produit marocain est exporté vers l'Europe en AT pour être valorisé et réexporté. Les acheteurs du Vieux Continent sont des grossistes qui cherchent des opportunités ; ils sont difficiles à fidéliser. Quoi qu'il en soit, le fiasco de cette année sur l'international aurait pu bénéficier au consommateur local. Il n'en est rien. Le prix au gros de l'huile vierge extra se situe entre 33 et 36 DH le kilo, à peu près au même niveau qu'en 2006.