SM le Roi MohammedVI insiste sur l'harmonisation et la convergence des visions. En plus de la quote-part réservée à l'Afrique, le Souverain appelle à la mobilisation de plus de fonds. Plusieurs initiatives ont été lancées pour faire face au dérèglement climatique et pour faire émerger une Afrique durable. L'Afrique acte sa ferme volonté d'unir les forces de ses pays pour lutter contre le dérèglement climatique et renforcer sa résilience. Cette volonté de reconstruire le continent en se basant sur les objectifs de développement durable a été bien soulignée par le Souverain, dans son discours prononcé lors de la tenue du Sommet des chefs d'Etat africains, le 16 novembre dernier, où il les a invités à relever le défi en concrétisant les projets régionaux et transnationaux structurants. «C'est une Afrique qui utilisera ses ressources, de manière optimale, en respectant les équilibres environnementaux et sociaux (...), qui agira en vue d'un développement inclusif, en accord avec ce qui fait son identité: la culture de partage, d'équité et de solidarité», a déclaré le Souverain. L'heure est donc à l'action, à l'harmonisation et à la convergence des visions, surtout que le continent subit plus qu'il n'émet les gaz à effet de serre. En effet, les effets du dérèglement climatique tels que la hausse des températures, les bouleversements des saisons..., impactent à un degré élevé le progrès de l'Afrique. D'ailleurs, l'un des contrecoups se matérialise dans le lac du Tchad qui, comme l'a mentionné le Souverain, «...a déjà perdu 94% de sa superficie, et est menacé d'assèchement définitif». «De plus, des millions d'hectares de forêts se perdent chaque année. Cela sans parler de la sécurité alimentaire qui est largement menacée à cause des impacts des changements climatiques sur l'agriculture. Les rendements agricoles de notre continent pourraient donc baisser de 20% à l'horizon 2050, au moment même où notre population aura doublé», a précisé S.M. le Roi. Dès lors que la communauté internationale a pris conscience de ces impacts, et s'est engagée dans un processus d'atténuation et d'adaptation aux effets des changements climatiques, traduite par la ratification de l'accord de Paris, le continent fait face actuellement à plusieurs impératifs, à savoir l'identification des moyens et des mécanismes à instaurer pour soutenir et accélérer la mise en œuvre des programmes inscrits dans le cadre des objectifs de développement durable ; la mobilisation des financements nécessaires afin de renforcer la capacité d'adaptation du continent et la garantie de la sécurité alimentaire, avec tout ce qui concerne la préservation de son capital naturel et sa biodiversité, et la limitation des migrations climatiques. Le Maroc est fortement engagé dans ce processus, que ce soit en renforçant sa contribution pour les pays voisins ou en mettant à leur disposition son savoir-faire, notamment en matière d'énergies renouvelables, surtout que SM le Roi a fait savoir que le Royaume «animera un réseau africain d'expertise climatique, à partir du Centre de compétences en changements climatiques installé au Maroc». De plus, le pays compte fermement réaliser l'initiative triple A et a inscrit la question du financement dans ses priorités. Il est certes une quote-part réservée à l'Afrique dans l'enveloppe que devraient allouer les pays du Nord à ceux du Sud de 100 milliards de dollars, mais, au-delà, le Maroc compte mobiliser davantage de moyens financiers en s'appuyant sur les financements publics, en facilitant l'accès aux fonds destinés au climat et en encourageant l'implication des fonds souverains. En tout cas, bien des initiatives ont été lancées afin de faire face aux changements climatiques, à l'instar de l'Initiative Africaine pour l'Adaptation (IAA), de l'initiative pour l'Adaptation de l'Agriculture Africaine (AAA), de l'Initiative de la Grande Muraille Verte pour le Sahara et le Sahel (GMVSS), de l'Initiative pour la Sécurité, la Stabilité et la Soutenabilité africaine (SSS), de l'Initiative pour la Résilience Rurale (R4) et celle pour les forêts dans la région méditerranéenne et du Sahel (AFMS). De plus, des résolutions ont été prises lors de ce sommet en faveur d'une Afrique émergente et durable. Il s'agit de l'Initiative Africaine pour les Energies Renouvelables (IAER), de l'Initiative pour la Conservation de l'Ecosystème du Bassin du Lac Tchad (ICEBLT), de l'Initiative pour une Croissance Bleue ou encore de l'Initiative pour la réalisation d'un Couloir Africain de l'EnergiePropre (ACEC).