Entre 2012 et 2016, les exportations textiles vers l'UE se sont améliorées de 32%. Sa part dans les importations de l'UE est de 3,5% alors que celles de ses concurrents directs, Turquie et Tunisie, sont en recul. Les trois derniers écosystèmes du secteur viennent d'être lancés. En dépit d'une conjoncture difficile marquée par une baisse de la consommation dans les marchés européens, le textile marocain s'est bien positionné durant ces quatre dernières années auprès de ses principaux clients. En effet, selon les récentes statistiques d'Eurostat, les exportations textiles nationales ont enregistré une évolution de 32,8% entre le premier semestre 2012 et la même période en 2016. Ainsi, le chiffre d'affaires est passé de 1 à 1,34 milliard d'euros, soit environ 14,7 milliards de DH. Une performance supérieure, selon cette même source, à celle enregistrée par les importations mondiales de l'UE qui ont augmenté de 26,7%. Le Maroc aura ainsi connu la cinquième importante progression durant cette période, se plaçant après de sérieux concurrents, notamment le Cambodge (207%), le Pakistan (100%), le Vietnam (82,6%) et le Bengladesh (81,6%). Des pays qui, contrairement au Maroc, bénéficient, faut-il le rappeler, d'importants privilèges et aides à l'export. Pour ses concurrents directs du pourtour méditerranéen, les performances ont été moins bonnes en raison de leur situation politique. Ainsi, la Turquie a vu ses exportations progresser de 21,3% entre 2012-2016, tandis que la Tunisie enregistrait une baisse de 9,2%. Cette amélioration de l'export a induit un renforcement de la part de marché du Maroc dans les pays de l'Union Européenne. Celle-ci est passée de 3,3% à 3,5% au cours de ces quatre dernières années. Alors que la Turquie a vu sa part de marché passer de 13,3% à 12,7%. Tout comme la part de marché des exportations tunisiennes est passée de 3,8 à 2,7%. Selon les professionnels du secteur, l'amélioration du positionnement du Maroc au niveau des importations textiles de l'Union Européenne est principalement due à la réorientation des politiques de sourcing des donneurs d'ordre européens. Des politiques qui sont plutôt axées proximité étant donné que les diverses enseignes et centrales d'achat travaillent en flux tendus. 16 835 postes d'emplois grâce aux trois derniers écosystèmes du secteur La nouvelle stratégie de sourcing européenne explique le recul de la part de marché du textile chinois qui est passée de 38,1% à 30,1% entre 2012 et 2016. Toutefois, cela n'a pas impacté le positionnement de l'Asie sur les marchés de l'UE qui se situe à 74,6% contre 72,5% quatre ans plutôt. Cela s'explique par la montée des nouveaux pays fournisseurs de l'UE comme le Cambodge, le Vietnam, le Pakistan et le Bengladesh. Des pays qui ont vu se délocaliser de nombreuses enseignes sur leurs territoires en raison du coût de la main-d'œuvre. Pour les industriels marocains, «la conjoncture actuelle est une aubaine pour le textile marocain qu'il faut absolument saisir. Ce qui nécessite, d'une part, une implication de tous les intervenants, et, d'autre part, la mise en place des mesures prévues par la stratégie sectorielle». Les professionnels inscrivent l'activation des trois derniers écosystèmes du secteur textile, dont les contrats de performance viennent d'être signés, en tête des priorités de la nouvelle équipe dirigeante de l'Association marocaine des industries du textile et de l'habillement (AMITH). Ces trois écosystèmes concernent les filières de la maille, du textile de maison et du textile à usage technique. A noter que trois écosystèmes (fast fashion, denim et distributeurs industriels de marques nationales) ont été signés en début d'année. Sur les 46 000 emplois additionnels prévus pour les six écosystèmes, les trois derniers doivent permettre la création de 16 835 postes d'emplois grâce à la mise en place de 20 entreprises locomotive dont 10 pour la filière maille. Ces trois écosystèmes maille, textile de maison et TUT devront générer respectivement un chiffre d'affaires de 3,1, 2,4 et 2,9 milliards de DH au cours des six prochaines années. Et l'AMITH tient à préciser que «la dynamique est bel et bien enclenchée puisque déjà 17% des objectifs d'embauche ont été atteints». En effet, lors de son assemblée générale tenue le 28 septembre, l'association a établi un bilan des réalisations au niveau des trois premiers écosystèmes qui comptent aujourd'hui 10 locomotives dont 5 pour le fast-fashion, 4 dans le denim et 1 dans les distributeurs industriels de marques nationales. Les investissements réalisés s'élèvent à 612 MDH, ce qui a permis la création de 9 943 emplois additionnels. Quant aux mesures de soutien des PME et TPE, l'AMITH souligne que 24 entités ont engagé des investissements de croissance de l'ordre de 269 MDH et créé 4 777 emplois. La corporation précise que 24 dossiers sont en cours de traitement. Pour les Plans Progrès Triennaux contractualisés, un investissement de 41 MDH a été engagé par 21 entreprises, créant ainsi 2963 emplois. Là aussi, on notera que 8 Plans de Progrès sont en cours de traitement.