La 9ème campagne référendaire de l'histoire du Maroc commence aujourd'hui, mardi 21 juin et se terminera le jeudi 30 du mois courant à minuit. Cette campagne de dix jours sera la plus courte de l'histoire constitutionnelle du pays et la plus longue du règne du roi Mohammed VI, qui est face à son premier grand test populaire. Les «40» du Oui Les quarante quatre formations politiques et syndicales ont donné leurs positions par rapport au projet de constitution proposé par le roi Mohammed au vote populaire. Sans surprise la grande majorité de ces structures appellent à voter pour le «Oui». Seuls le PSU, le PADS, le CNI, la Voie démocratique, la CDT et le Mouvement justice et spiritualité appellent au boycott. Quoique connues d'avance, les positions de l'USFP et du PJD ont retenu l'attention des observateurs. Le Conseil national des Ufpeistes, tenu en session extraordinaire le 18 juin, appelle «le peuple marocain à adhérer avec nationalisme et sincérité pour faire de ce changement historique un réalité palpable et un choix irréversible. Ceci permettra à notre pays de préserver son intégrité territoriale, réaliser le développement économique et social». De son côté Abdelouahed Radi, SG de l'USFP s'est réjouit que «le projet proposé contient 97 des 100 propositions faites par le parti». Pour les islamistes du PJD, le «Oui» pour la constitution a décroché 90% des votes lors du Conseil national du parti. Sur les 142 membres du parlement du parti, seuls 11 ont voté contre le projet et 4 se sont abstenu. Abdelilhah Benkirane, SG du PJD explique la position de son parti par «la volonté de sortir la nation de sa crise actuelle et permettre au Maroc de franchir une nouvelle étape dans son histoire. La révision constitutionnelle doit être accompagnée par de réelles et sérieuses réformes politiques à leur tête la libération de ce reste comme détenu politique». La CDT dit «Non» Le parti de la gauche radicale, héritier des marxistes-léninistes d'Ilal Amam, boycottera le référendum car «le projet confirme la nature d'un régime absolu, où le gouvernement ne gouverne pas réellement et ne gère même pas les politiques du pays, un exécutif où les ministre ne sont que des hauts fonctionnaires chez le palais, chargé de la gestion quotidienne», peut-on lire dans un communiqué du secrétariat national de ce parti. Le dernier à rejoindre le camp du «Non», c'est la CDT. La centrale syndicale explique sa position par «la méthodologie de préparation du projet qu'on peut qualifier de tous les noms, sauf de participative». Ramid «Oui, mais…» Mustapha Ramid, qui constitue la frange radicale au sein du PJD, «ce texte n'est pas à 100% démocratique dans sa méthode de préparation, il reste acceptable car il nous positionne loin de la monarchie exécutive. La Justice est désormais un pouvoir indépendant, plusieurs institutions ont été constitutionnalisées. Sauf que ce n'est pas toutes les recommandations de l'IER ont été inscrites dans le texte. On pouvait atteindre une monarchie parlementaire à travers une réelle pratique démocratique. Le nouveau texte contient des aspects qui peuvent être des sources de préoccupation. à ce titre j'appelle les forces politiques à jouer leur rôle pour qu'on puisse faire une lecture démocratique de ce texte.