Le parti de la rose a dévoilé les propositions qu'il a faites à la commission de révision de la constitution. Une « copie conforme » du discours royal, commentent les observateurs. Presque tout le Bureau politique était là ce soir du lundi 28 mars dans la salle des conférences du siège de l'USFP à Hay Ryad. Ses membres qui viennent de sortir de leur grand oral en face de la commission dirigée par Abdellatif Mannouni, tenaient à faire part à l'opinion publique des grands traits de leur vision de la révision constitutionnelle. Au centre des propositions, l'USFP considère que la commanderie des croyants devrait rester inscrite dans la constitution. « C'est une garantie de stabilité et de l'intégrité territoriale, ainsi que du respect des conventions et protocoles internationaux » explique Mohamed Achaari. Dans le document qui synthétise les propositions de l'USFP, « le roi nomme le chef du gouvernement du parti ayant remporté les élections, et peut le démettre de ses fonctions l'issue de la démission du gouvernement. Le roi nomme également les autres ministres sur la base de propositions faites par le chef du gouvernement ». L'USFP et les ministères de souveraineté « Nous sommes pour que le roi ait un rôle d'orientation et de décision en matière sécuritaire, des affaires étrangères, et lorsqu'il s'agit d'affaires de défense nationale » a déclaré Achaari. Son parti défend le maintien du contrôle du palais sur ces secteurs qui sont jusque là dirigés par ce dernier via ce qu'on appelle « les ministres de la souveraineté ». Cette déclaration qui a surpris l'assistance, a été d'autant plus surprenante, venant de la bouche de Mohamed Achaari. Ce dernier avait, il y a moins d'un an, gelé son activité dans le Bureau politique du parti, aux côtés de Ali Bouabid et Larbi Ajoul. A l'origine, ce gel de fonction était en protestation contre la nomination de Driss Lachgar au gouvernement, et contre la ligne politique dirigée par une main de fer, par le courant d'Abdelouahed Radi. La forte implication de Bouabid et Achaari dans cette sortie médiatique présage le retour des trois dissidents à leur activité au sein du Bureau Politique. « En effet, c'est le message qu'on voulait émettre. On a même été très impliqués dans la rédaction du projet de propositions » a déclaré Larbi Ajjoul. Les propositions actuelles de l'USFP semblent, de l'avis de tous, très en deçà des recommandations de son dernier congrès national, où celui-ci prônait une monarchie parlementaire. « Ce que nous proposons, c'est tout à fait le contenu d'une monarchie parlementaire, a expliqué Achaari, ne bloquons pas sur la terminologie! ». Pour ce qui est de la décision du Conseil national de l'USFP de soutenir la mobilisation du 20 mars, sans pour autant répondre à la majorité en se retirant du gouvernement, Ali Bouabid a trouvé une explication bien astucieuse. « Nos militants ont été dans la rue même avant le 20 mars. Mais notre sortie le 20 mars n'était pas pour exprimer le rejet du discours royal, ou encore de dire qu'il comporte des propositions insuffisantes. Pour notre part, c'était pour renforcer la dynamique enclenchée par le discours » a expliqué Ali Bouabid.