L'ambassade de France à Rabat a organisé une rencontre avec les « jeunesses des partis politiques », le 17 mars 2011. Mountassir Sakhi, membre de la jeunesse de l'USFP (Union socialiste des forces populaires) a été chargé par l'ambassade de choisir un groupe de jeunes pour « discuter du Mouvement du 20 février et des revendications de la jeunesse marocaine ». Un membre du PSU (Parti socialiste unifié), du PJD (Parti de justice et de développement), de la Voie démocratique, du PPS (Parti du progrès et du socialisme) et des jeunes indépendants étaient présents à cette entrevue, qui a duré deux heures (entre 13 et 15 heures), selon Mountassir Sakhi. « Nous avons expliqué que nous ne représentons pas le Mouvement du 20 février, ni nos partis politiques. L'adjoint de l'ambassadeur voulait connaitre nos positions et les courants politiques qui soutiennent le Mouvement », nous explique Aziz Idamine, un proche du PSU, ayant participé à la rencontre. Des informations circulent depuis plusieurs jours, et selon lesquelles, les diplomates français ont demandé aux jeunes de « prendre leurs distances avec le Mouvement islamiste Al Adl Wal Ihssane et la Voie démocratique qui cherchent la confrontation avec le régime ». « Nous avons l'habitude d'organiser ces rencontres avec la société civile ou avec les journalistes ou avec d'autres personnes dans le cadre de l'ouverture de l'ambassade sur les différentes composantes de la société marocaine. La position de la France est claire et a été exprimée par le ministre des Affaires étrangères : Nous saluons le discours du roi et nous le qualifions d'historique », déclare à Lakome.com Karim Bencheikh, premier secrétaire et responsable presse de l'ambassade de France à Rabat. Et d'ajouter : « Nous n'avons pas l'habitude d'interférer dans les affaires internes du pays ». Les déclarations du diplomate français sont confirmées par les jeunes ayant participé à la rencontre : « Quand nous avons parlé de la Voie démocratique et du Mouvement islamiste, c'était pour expliquer qu'ils font partie du mouvement et rien d'autre », explique Aziz Idamine. «Les jeunes ayant participé à la rencontre ont voulu garder l'anonymat. Je ne comprends pas pourquoi, mais je respecte leur décision », informe Mountassir Sakhi. Quant au choix de Mountassir Sakhi de la jeunesse de l'USFP, pour sélectionner les autres participants, Karim Bencheikh insiste que son appartenance politique n'était pas un critère. « Il s'agit d'une personne visible, et nous l'avons choisi pour ça », conclut-il. Photo: Bruno Joubert, Ambassadeur de France au Maroc.