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Salvador Allende, il y a quarante ans
Publié dans Lakome le 17 - 08 - 2013

Le 11 septembre 1973, une démocratie a été étouffée au Chili. Le général Pinochet renversa dans un putsch militaire le président Allende élu après des décennies de combat démocratique. Allende y trouva la mort ; la démocratie aussi. Le Chili va connaitre une dictature militaire pendant dix-sept ans. Le putsch était, sinon provoqué par les Etats Unis, du moins souhaité et vivement encouragé.
Quarante ans plus tard, un scénario similaire a lieu ailleurs, en Egypte cette fois. Après plusieurs décennies de dictature soutenue par l'armée et les Etats Unis, la révolution du 25 janvier 2011 amène au pouvoir un président élu démocratiquement. Au bout d'un peu plus d'un an, le président Morsi est écarté lors d'un putsch militaire sinon provoqué par les Etats Unis, du moins souhaité et vivement encouragé.
A la tête des Etats Unis en 1973, il y avait le républicain Richard Nixon, un des « héros » de la guerre du Vietnam, le héros du Watergate qui l'a obligé à quitter le pouvoir avant terme en 1974 et un des ennemis les plus virulents de la gauche, de la social-démocratie au communisme.
A la tête des Etats Unis en 2013, il y a le démocrate Barak Obama dont l'élection a été considérée comme une révolution en elle-même par beaucoup d'observateurs à travers le monde. Il a fait croire, depuis son élection, que son pays soutient toute action vers la démocratie à travers le monde. Il a fait croire même que les intérêts de son pays seront mieux affermis et garantis dans une démocratie.
L'action de Nixon est compréhensible. En 1973, la guerre froide était encore vive. Le Chili est un pays d'Amérique : les USA y avaient des intérêts considérables et étaient très inquiets à l'idée de le voir basculer dans le camp socialiste, qui soutenait par ailleurs le Viêt-Cong contre le régime du Vietnam du Sud qui était dans leur camp. Combattre un régime qui prônait les nationalisations, des augmentations importantes des salaires, etc. était dans la logique de leur politique étrangère.
L'action d'Obama est, à première vue, beaucoup moins compréhensible. Obama est démocrate ; son époque est loin de la guerre froide ; le président issu des urnes en Egypte n'a pas, a priori, d'inimitié envers les USA ; ceux-ci ne sont pas contre l'arrivée au pouvoir d'un « parti à référentiel islamique modéré » qu'ils ont toujours soutenu et qui ne menacent pas leurs intérêts ; etc.
Où est donc 'le hic' ? En quoi les deux présidents américains se rejoignent-ils malgré des conjonctures historiques différentes et des référentiels idéologiques relativement contrastés ? Pourquoi l'administration Obama est-elle allée jusqu'à nier l'existence d'un coup d'Etat militaire pour ne pas suspendre l'aide américaine à l'Egypte ? Le président Morsi, qu'a-t-il commis de si grave pour mériter un retournement de position des USA ?
Si nous passons en revue ce que l'on reproche à Morsi pendant l'année qu'il a passé au pouvoir, on relève d'abord la tentative « d'ikhwanisation » de la société égyptienne. C'est une accusation fallacieuse parce que rien ne l'indique dans son action. La référence à l'Islam dans la constitution de 2012 ne diffère pas beaucoup de celle qui était déjà présente dans la constitution de 1971.
Du point de vue américain, on peut lui reprocher deux actions :
- La première, et peut-être la moins importante pour les USA, est l'organisation d'un Sommet Islamique en février 2012, qui a permis à l'ancien président iranien Ahmadinejad d'en être la vedette et de lancer les jalons d'un axe stratégique entre l'Egypte et l'Iran.
- La seconde est qu'il a essayé d'affermir son autorité en tant que président en « protégeant ses décisions » dans « une Déclaration Constitutionnelle », parce qu'aucun président élu démocratiquement et au nom d'un parti relativement majoritaire ne souhaiterait être « un président marionnette ». C'est peut-être cette action qui a dérangé le plus les Etats Unis.
Elle signifie enlever le pouvoir à l'armée égyptienne qui l'exerce d'une manière ou d'une autre depuis le 23 juillet 1952. Les Etats Unis auraient aimé que Morsi « joue le jeu » : garder à l'armée un pouvoir, certes dans l'ombre, mais puissant et déterminant.
Ce souhait américain ne repose pas sur une affection particulière vis-à-vis de l'armée égyptienne. Mais depuis la guerre d'octobre 73, la stratégie des USA était d' « américaniser » cette armée, de créer une relation de coopération étroite fondée sur une dépendance dans un seul sens, de développer des intérêts d'ordre politique et économique et de préparer des conditions favorables pour un traité de paix avec Israël.
Les accords de Camp David, signés cinq ans après la guerre d'octobre, consacrent cet état de fait et le renforcent. En outre, ils ont eu comme conséquence, bénéfique pour les USA, la fin du leadership égyptien dans le monde arabe.
Vouloir changer cette situation au nom de la démocratie met en péril cette stratégie construite minutieusement depuis l'ère Nixon/Kissinger.
Il est curieux, par ailleurs, que la seule accusation faite à Morsi par la justice égyptienne, jusqu'à maintenant, soit 'l'entente ' avec Hamas, l'ennemi juré d'Israël.
La situation de l'administration Obama n'est pas de tout confort sur la question égyptienne. Elle doit arriver à résoudre une équation difficile : installer un régime démocratique qui soit aux ordres de l'armée. Mais l'équation est d'autant plus difficile que le peuple égyptien a amorcé son printemps et ses sacrifices sont trop importants pour qu'il accepte de faire marche arrière. Et le bruit des bottes ne lui fait plus peur. Au contraire, il accroît sa résistance.
On arrive donc à une conclusion bien connue mais bonne à rappeler : l'empreinte d'un président américain sur la politique étrangère de son pays, fût-elle celle d'Obama qui est souvent présenté comme atypique, est bien faible. Elle reste peut-être au niveau du style. Mais elle transcende les partis et les personnes. Est bien naïf qui croit le contraire.


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