L'éditorial du quotidien de l'USFP Al Ittihad Al Ichtiraki de ce 13 août 2013 tire à boulets rouges sur Nabila Mounib, la patronne du PSU, suscitant l'indignation de certaines figures de la gauche à l'intérieur comme à l'extérieur du parti de la rose. Rarement attaque aussi crûment misogyne a été publiée sur les colonnes d'un journal, encore moins dans un périodique contrôlé par un parti de gauche qui se dit progressiste, l'USFP. L'auteur de l'éditorial d'Al Ittihad Al Ichtiraki de ce mardi 13 aout 2013, a laissé libre court à ses penchants misogynes en s'attaquant à la secrétaire générale du PSU, Nabila Mounib. On peut notamment y lire : "nous savons qu'elle (Nabila Mounib) est influencée par un brin de culture de salons de coiffure et qu'elle propose aux partis des séances de brushing dans des salons d'esthétique". Dans une autre expression non moins provocatrice, il est dit que "la camarade Mounib se comporte à l'égard des questions politiques et sociales et avec les mouvements de l'histoire comme si elle se trouvait dans une parfumerie ou dans un salon d'esthétique". Des expressions qui ont fait réagir des figures réputées de la gauche marocaine. Réaction de Mohammed Boubekri, cadre de l'USFP Mohammed Boubekri, l'un des cadres dirigeants de l'USFP, a exprimé sa forte opposition au contenu de l'éditorial en question. Pour lui, l'édito "défend une position fondamentaliste et réactionnaire vis-à-vis de la femme et n'a rien à voir avec les valeurs démocratiques par son agressivité à l'égard des femmes de salons de coiffure" . Dans un entretien téléphonique avec Lakome, le responsable Uspéiste soutient que ce texte "a dévié des objectifs tracés par les congrès du parti qui insistent sur le respect et la défense de l'égalité homme femme". Boubekri pense que "les termes utilisés constituent une atteinte humiliante à l'égard des femmes de salons de coiffure", avant de se demander "ces femmes ne sont-elles pas des citoyennes marocaines?" De plus, Boubekri s'est dit "surpris" du ton de l'édito à l'égard de la patronne du PSU qui selon lui, "a montré son respect à l'USFP lors de l'entretien vidéo avec Lakome tout en émettant des réserves quant à une éventuelle coalition avec la direction actuelle du parti". "Ce qui est tout à fait son droit" a-t-il ajouté. Boubekri a par ailleurs précisé que l'actuelle direction de l'USFP "doit être attentive aux critiques qui lui sont adressées par l'ensemble de la gauche marocaine afin que le parti puisse améliorer son rendement politique". Réaction de Khadija Riyadi Pour sa part, la présidente du collectif national des associations de défense de droits de l'homme et la vice-présidente de l'AMDH, Khadija Riyadi considère que "le ton de l'édito d'Al Itihad Al ichtiraki témoigne de la bassesse du discours politique et du machisme qui domine la scène politique au Maroc". Dans un entretien téléphonique avec Lakome, Riyadi a souligné le caractère "dangereux" de cet édito qui sort, selon elle, "de l'opinion personnelle puisqu'il parle au nom de l'USFP et donc au nom de l'ensemble des encartés du parti". Khadija Riyadi a par ailleurs ajouté que l'édito en question "n'exprime pas une position politique mais une attaque contre la femme en tant que telle, ce qui révèle un degré de machisme inquiétant". Rappelons que lors d'un entretien vidéo avec Lakome, la secrétaire générale du PSU, Nabila Mounib avait écarté toute possibilité de coalition avec l'USFP sous sa direction actuelle malgré le respect qu'elle dit témoigner au reste des militants du parti de la rose.