Le ministre PJD dénonce le coup d'état de l'armée égyptienne. La position de Baha, dont le parti, à la tête du gouvernement, est proche des Frères Musulmans, tranche avec le communiqué officiel très édulcoré de la diplomatie marocaine. Dans un communiqué adressé à Lakome, Abdellah Baha, le ministre d'Etat (sans portefeuille) et compagnon de route du chef de gouvernement Abdelilah Benkirane, qualifie la mise à l'écart du président Morsi de «coup d'état contre la légitimité démocratique». Baha ajoute que les erreurs commises par le président égyptien élu, Mohammed Morsi, «ne justifient absolument pas le coup d'Etat contre la légitimité démocratique qui a actuellement lieu en Egypte». «La poursuite du conflit au lieu de chercher un accord ne peut que mener à la détérioration de la situation». Les propos de Baha tranchent avec le communiqué officiel publié par le ministère des Affaires étrangères, qui est pourtant dirigé (en théorie) par le ministre PJD Saâdeddine El Othmani. Il n'a pas dénoncé l'éviction de Morsi comme l'ont fait les gouvernements tunisien et turc. Le communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères sur la situation en Egypte se contente de souligner «la nécessité de préserver l'unité nationale de ce pays authentique, la sécurité de son peuple, sa stabilité et sa quiétude et de réaliser ses aspirations légitimes dans le cadre des principes de la liberté et de la démocratie».