Le juge espagnol, Juan Del Olmo, auteur de l'acte d'inculpation sur les attentats terroristes du 11 mars 2004, était au Maroc pour interroger un témoin clé, Mimoun Belhadj, le frère de celui que les Espagnols présentent comme le porte-parole d'Al Qaida en Europe. Il a été question également d'examiner les échantillons d'ADN de certains détenus impliqués dans les attentats terroristes de Casablanca suspectés d'être en relation avec les attentats de Madrid. e juge espagnol, Juan Del Olmo, auteur de l'acte d'inculpation sur les attentats terroristes du 11 mars 2004, était au Maroc. Et ce pour un court séjour, du 24 au 25 avril derniers, pour recouper les informations en sa possession dans le cadre d'une commission rogatoire demandée à partir de l'Espagne, la sixième du genre entre les deux pays. De sources proches du ministère de la Justice marocain, on raconte que l'audition de Mimoun Belhadj par le magistrat espagnol n'a pas été fructueuse puisqu'elle n'a rien apporté de concret à l'enquête, suite à la publication de l'acte d'inculpation des attentats rendu public par la justice espagnole le 11 avril 2006. Mimoun Belhadj, arrêté en Syrie puis extradé au Maroc au lendemain des attentats du 16 mai 2003 à Casablanca n'est autre que le frère de Youssef Belhadj, alias «Abou Dakhan El Afghani», considéré par la justice espagnole comme le porte-parole de l'organisation terroriste Al Qaida en Europe. Lors de son interrogatoire par le juge espagnol, le malheureux terroriste Mimoun Belhadj a refusé toute collaboration et a préféré garder le silence sur l'implication ou non de son frère interpellé à Bruxelles en février 2005, puis extradé en Espagne où il attend son jugement. À rappeler que pour la justice espagnole, Youssef Belhadj serait la personne qui a revendiqué les attentats de Madrid par le biais de la cassette vidéo retrouvée près d'une mosquée dans la capitale espagnole. Il est aujourd'hui inculpé avec 28 autres terroristes, en majorité Marocains, tenus responsables directs et encourent chacun un nombre incalculable d'années en prison. Connexions Casa-Madrid ? Dans un autre registre, et profitant de son arrivée au Maroc, le juge espagnol, qui a été accompagné d'Olga Sanchez, procureur chargée du terrorisme au sein de l'Audience nationale (la plus haute juridiction pénale en Espagne), a fait un déplacement à Casablanca pour se rendre au laboratoire scientifique de la DGSN. Objectif : examiner des échantillons de l'ADN (les prélèvements biologiques) de quelques détenus impliqués dans les attentats terroristes du 16 mai 2003 à Casablanca mis à sa disposition par les autorités marocaines. Ces échantillons d'ADN ont "déjà servi à établir le profil génétique de personnes suspectées d'être en relation avec les attentats de Madrid ou de leurs membres de famille" et permis, sur la base des rapports d'experts, d'identifier quelques membres du commando terroriste qui se sont suicidés dans un appartement de Léganès (banlieue de Madrid), à la suite des attentats de Madrid. Dans un communiqué diffusé par la présidence du gouvernement espagnol (la Moncloa), Madrid a souligné que "la coopération judiciaire internationale a remarquablement avancé entre l'Espagne et le Maroc, particulièrement en matière de terrorisme", et ce, depuis la décision des ministères de la Justice des deux pays d'échanger des magistrats de liaison.