Aziz, un ancien “Adoul” suspendu, repérait les lots de terrain ou les maisons abandonnées. Il se rendait à la conservation foncière pour avoir les renseignements nécessaires sur leurs véritables propriétaires. Le reste, il en faisait son affaire. Mohamed Afrit, un conseiller immobilier, a contacté, par téléphone, un certain Ahmed Fathallah pour lui demander pourquoi il voulait vendre un lot de terrain qu'il partage avec son frère Said, ,,résidant à l'étranger. Etonné, Ahmed s'est rendu chez le conseiller en question après avoir pris attache avec son frère qui a nié avoir effectué toute transaction à ce sujet. Ahmed est allé livrer son étonnement à la police judiciaire qui s'est rendue chez le conseiller immobilier à Hay El Farah. En effet, un acte de vente était bel et bien établi concernant la vente du lot de terrain d'une superficie de 99 m2 à Hay Chifa, contre la somme de 700.000 DH. Le bénéficiaire était un certain Aziz qui détenait une procuration à l'insu des propriétaires légitimes. Aziz était un “Adoul” qui a exercé entre 1994 et 2000. Il a été suspendu de ses fonctions, mais poursuivait la rédaction des actes et des procurations en sa faveur. Aziz était devenu un escroc qui falsifiait les documents à la base des informations qu'il recueillait de la conservation foncière. Il était assisté dans ses agissements par deux complices, un père et son fils, Abdenbi et Nejmeddine. Les aveux de Aziz et de ses complices ont fait état d'un nombre impressionnant d'opération frauduleuses tant à Mohammédia qu'à Berrechid et Casablanca. 645.000 DH pour la vente d'une maison, 700.000 DH pour la vente d'un appartement. 305.000 DH pour la vente d'un lot de à Mohammédia… Une perquisition effectuée au domicile de Aziz, l'ex-”Adoul”, a permis la saisie de faux cachets humides ronds portant l'inscription de «Ministère de la justice», quatre autres cachets humides rectangulaires, deux dateurs, 11 papiers en-tête vierges, de fausses procurations, des dossiers de mariages mixtes….Aziz faisait ainsi parler même les morts. D'autres complices sont activement recherchés. Quant aux trois mis en causes, ils ont été déférés devant la Cour d'appel de Casablanca.