Cette prise de conscience a donc porté ses fruits. Le ksour d'Aït Benhaddou (inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis fin 70), a bénéficié d'un programme d'aide, qui a permis sa restauration partielle, dans le respect des procédés anciens de construction. Des maâlems, qui s'étaient reconvertis dans le béton, ont été de nouveau formés. Les restaurations de maisons traditionnelles abandonnées, se multiplient. Dans certains villages du sud, des kasbah et ksour historiques sont restaurés par des particuliers. Ces derniers ont décidé de respecter l'architecture et les matériaux traditionnels. À Skoura, Amerhidil, un des plus beaux ksar du Maroc (XVIIe siècle), est une maison familiale parfaitement restaurée. Toujours à Skoura, Aït Ben Moro est une authentique kasbah du XVIIIe, réhabilitée en maison d'hôte, dans le pur respect des traditions. Aux rénovateurs, s'ajoutent les créateurs. Du côté d'Erfoud, la Kasbah Hôtel Xaluca Maadid a été édifiée en respectant les procédés de construction traditionnelle en pisé (même matériau et même système de construction, que ceux utilisés par les anciens). Ainsi, la résurgence de l'identité berbère et l'essor du tourisme international se sont conjugués pour inverser le processus d'abandon et de délabrement.