Suite à des émissions de chèques sans provision Certaines affaires ressemblent au charbon de bois. Froid, il salit ; chaud, il brûle. Et comme beaucoup, de nos jours, aiment nager dans les eaux troubles, ils ne s'empêchent pas de jouer avec le feu. D'une banale affaire d'escroquerie suite à l'émission d'un chèque sans provision, s'est constitué tout un dossier dans lequel une bonne partie de « notre crème » est mouillée avec la découverte de 40.000 dollars U.S. en faux billets. Le propriétaire d'un terrain nu d'environ 400 m2, sis quartier des hôpitaux à Casablanca, un certain Bouchaib, a conclu un accord avec un entrepreneur pour la construction d'un immeuble. Les travaux ont commencé et, conformément au contrat signé entre les deux partenaires, l'entrepreneur en question demandait des avances sur les travaux engagés. Après maintes tentatives, il réussit à avoir un chèque d'environ 900.000 DH qu'il versa dans son compte. Le chèque retourna impayé et il dut déposer une plainte au Parquet de Casablanca. Le Procureur du Roi ordonna l'ouverture d'une enquête qui devait se solder par l'arrestation du signataire du chèque en attendant son règlement. Or, le chèque en question ne portait pas le nom du propriétaire du terrain, Bouchaib. C'est le plaignant qui expliquera dans un procès-verbal que le mis en cause avait l'habitude de payer ses fournisseurs par des chèques portant le nom d'une tierce personne, un certain Hana. Tous se sont rendu compte que c'étaient des chèques en bois. Le menuisier, le plombier, le charpentier, le maçon…Tous n'ont eu que du vent. Mais Bouchaib roulait dans sa luxueuse Toyota immatriculée en Belgique jusqu'au jour où il fut coincé et arrêté par les éléments de la police judiciaire, suite aux informations fournies par les victimes. La Toyota en question a été soumise à une fouille et voilà qu'un billet vert, de 100 dollars, apparaît. Il ne pouvait être que douteux. Pâle, Bouchaib ne sut pas cacher sa désagréable surprise. Il balbutiait et donna l'avantage aux enquêteurs qui effectuèrent une perquisition en son domicile. 339 autres billets de 100 dollars ont été découverts dans la bouche située en bas de la baignoire de sa salle de bain. De la poudre blanche y était également dissimulée, quelque 8 grammes de cocaïne. 4 passeports dont un vierge, délivré par la République d'Italie. Un chèque bancaire de 71.000 DH de nom de ce même Hana, un dossier de mutation de carte grise, une carte de visite plastifiée et une photocopie d'un passeport faisaient partie du lot. Au garage, se dressait une Mercedes SLK 230. Le tout a été saisi. Mais il n'y avait pas que cela, l'enquête révélera également que Bouchaib était recherché par la police judiciaire d'Al Hoceima pour trafic international de véhicules volés. Il avait déjà fait l'objet aussi d'une poursuite judiciaire pour proxénétisme et aménagement d'une maison de débauche dans la rue Oujda au quartier Belvédère ; affaire qui est en cours d'examen par la Cour d'appel de Casablanca. L'affaire, qui a été confiée à la Brigade nationale de la police judiciaire, promet des rebondissements dangereux dans la mesure où on s'attend à l'implication de grosses patates. Les faux dollars, la cocaïne et les limousines sont un indice indéniable d'une grosse affaire qui constitue la forêt que Bouchaib cachait.