Engagée dans une nouvelle dynamique, la CNSS veut faire de la protection sociale la principale de ses priorités. Plusieurs axes stratégiques sont déjà ciblés pour son plan d'action présent et futur. La protection sociale a toujours été la quadrature du cercle et pour le salarié et pour l'employeur. A cet égard, "les difficultés dans la gestion d'un tel dossier résident, entre autres, dans l'équilibre qu'il faut réussir à trouver entre la nécessité de servir des prestations sociales décentes et adaptées au besoin des salariés et le dosage du financement de celles-ci à la charge de l'employeur", commente le président de la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc, Jean Claude Bouveur, lors de la séance mensuelle consacrée aux nouvelles orientations de la CNSS dont l'invité était Mounir Chraïbi, directeur général de cette institution publique. La protection sociale, comme revenu, consiste à procurer un revenu de remplacement pour les personnes qui accusent une perte de rémunération afin de résoudre en tout ou en partie des problèmes sociaux. Aujourd'hui, elle évolue vers de nouvelles orientations. En matière de risque, Mounir Chraîbi, directeur général de la CNSS, a souligné que trois risques sont aujourd'hui totalement couverts. Il s'agit de la retraite, de l'invalidité et de l'incapacité temporaire. Les autres qui ne le sont pas encore de manière obligatoire sont la couverture maladie, la perte d'emploi et les accidents de travail. Ces trois derniers font actuellement l'objet de projets de loi afin de rendre la protection sociale complète au Maroc. Les contours actuels "Concernant les régimes gérés par la CNSS, il faut reconnaître qu'il existe des points forts qui ne peuvent être valorisés sans construire autour de l'avenir", a souligné Mounir Chraïbi, directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale. Pour lui, il y a un régime de sécurité sociale qui est redistribué entre les grands et les petits revenus. A titre d'exemple, lorsque 40 % des salariés enregistrés à la CNSS touchent moins que le SMIG cela signifie que les allocations sociales sont un supplément de revenu. Lorsqu'on prend le cas des pêcheurs, la moyenne des allocations familiales constitue moins de 20 % de leur revenu. Mais quand on ne fait pas de distinction en mettant sur la même ligne toutes les catégories socio-professionnelles touchant ces allocations familiales, on constate qu'elles constituent 10 % de leur revenu. Donc, pour le patron de la CNSS, la somme de 250 dirhams par enfant à charge, par exemple, est faible pour les hauts revenus, alors qu'elle est importante pour les faibles revenus. En outre, il n'a pas manqué de souligner la grande précarité au niveau du travail au Maroc car on constate que le nombre moyen déclaré des jours par an est de 206, ce qui correspond à moins de 18 jours par mois. Autrement dit, lorsqu'au niveau du système de retraite avec 3240 jours on arrive à obtenir 50 % de sa pension cela se traduit par la générosité dudit système. "Nous avons un vrai système de protection sociale pour les faibles revenus", souligne-t-il. Ceci étant, un effort a été entrepris ces dernières années pour qu'il y ait une proximité en matière de services vis-à-vis des assurés. Il existe une cinquantaine de délégations dont quarante provinciales ne disposant pas encore de l'informatique mais qui font un effort de rapprochement pour améliorer les services aux assurés. Mounir Chraïbi n'a pas omis de mentionner un des points importants de son intervention qui est la professionnalisation des contrôles de droit constatés ces dernières années. Depuis 1997 la CNSS est entrée dans ce processus. Ces contrôles concernent l'âge des enfants pour les allocations familiales et les visites médicales et permettent de maîtriser les prestations, en agissant positivement sur l'équilibre des régimes. La réalisation de tels objectifs permettra à la CNSS d'aller de l'avant pour assurer un meilleur avenir à la sécurité sociale du Maroc.
