Devant la Chambre correctionnelle Viol de mineur : c'est le chef d'inculpation auquel Mustapha El Haddadi devait répondre devant la Chambre correctionnelle du tribunal de Première instance de Casablanca, salle n° 8. Vers la fin du mois de novembre, Mustapha, la quarantaine, propriétaire de snacks aux Pays-Bas, se rend au Cabaret Capados sur la Corniche d'Aïn Diab à Casablanca. Il faisait un froid glacial, cette nuit-là. L'heure était au réchauffement avec l'alcool, surtout au-delà de minuit. Passent les nuits et se multiplient les rencontres. Mustapha fait la connaissance d'un certain Réda, un jeune et bel homosexuel qui ne s'en cache pas. Mais Mustapha ne mange pas de ce pain-là. Toutefois, Réda sera d'une grande utilité à l'habitué des sex-shops d'Amsterdam. Il l'aidera, en effet, à trouver un appartement qu'il louera, puis il lui ramènera des filles. Plein de filles. Pas n'importe lesquelles, non. Des mineurs toute fraîches... Un soir, Mustapha décroche le gros lot. Une jeune fille atterrit entre ses bras. Ils quittent le Capados et se dirigent vers l'appartement… La fille meurt après et Mustapha prend la fuite vers Nador. Quelques jours après, il revient à la raison pour se dire que cela ne vaut rien de galoper, tous le connaissent et savent qu'elle est partie avec lui…Il se rendra. De l'autre côté, les filles, ne voyant pas leur sœur revenir ni répondre au téléphone, avisent leur mère. Ils lui disent, le plus simplement du monde, qu'elle n'est plus revenue depuis qu'elle est partie passer la nuit avec “le Hollandais”. A ce moment-là, la mère contacte par téléphone le chauffeur de taxi qui avait l'habitude de transporter ses filles au Capados. Celui-ci n'hésite pas une seconde et lui montre l'appartement devant lequel il a déposé la fille pour la dernière fois. Toute la famille (le père compris...) se rendra compte que leur chère et bien-aimée est décédée. Le corps a été conduit à la morgue et le destin de la jeune mineur est devenu un simple dossier entre les mains de la police judiciaire. Au cours de l'interrogatoire, Mustapha donnera tous les détails, mais il niera avoir fait l'amour avec la défunte. Les résultats de l'autopsie ne révéleront, effectivement, aucune trace de sperme dans le corps de la jeune fille. Mais de quoi est-elle donc morte, alors ? Devant la police comme devant le tribunal, Mustapha avoue avoir emmené la jeune fille à l'appartement. Mais une fois à l'intérieur, il se rend compte qu'elle suffoquait. Il accourt vers une pharmacie pour lui acheter des médicaments, mais elle meurt avant qu'il ne puisse la secourir. C'est ce qui ressort des minutes du procès. Après délibération, Mustapha et Réda ont été condamnés à 3 ans de prison ferme; Réda à 5.000 DH d'amende et Mustapha à verser 100.000 DH au père de la victime à titre de dédommagement.