Nouvelle stratégie de l'eau Les deux Départements gouvernementaux chargés de l'eau et de l'environnement du Maroc et d'Espagne sont convenus de sceller des bases renouvelées de coopération bilatérale durable dédiée à la maîtrise et au développement des nouvelles politiques d'eau. Ce fut, en substance, le thème qui a mobilisé les acteurs institutionnels et chercheurs des deux rives du détroit en cette journée caniculaire du lundi 6 Ramadan 2005 au siège de l'ONEP à Rabat. L'ordre du jour unique portait sur la déclinaison des principaux axes d'un partenariat rénové dépassant les échanges classiques et étendu au transfert de technologies et au know how scientifique liés à la promotion d'un développement durable partagé des ressources hydriques dans les deux Royaumes ibérique et chérifien. La rencontre présidée par le ministre Mohamed Elyazghi et son homologue espagnole Christina Narbone a suscité un vif échange d'expériences croisées dans les domaines de la gestion de l'eau et de prospecter les voies et moyens de renforcement d'un partenariat mutuellement bénéfique appliqué aux secteurs d'intérêt commun. Une gestion axée sur la pérennisation de la ressource Le Maroc, foi du ministre socialiste, est tenu de marquer un virage à 360 degrés dans son approche de la problématique de l'eau. Comme l'a souligné le leader de l'USFP, " si le Maroc a pu, ces dernières années, satisfaire la demande croissante en eau grâce à une politique basée sur la construction de grands barrages-réservoirs et à l'exploitation intensive des nappes souterraines, cette politique est difficilement soutenable en raison du surenchérissement des coûts d'investissements et d'exploitation, de la compétition entre utilisateurs et de l'aggravation des problèmes environnementaux ". Une nouvelle politique s'impose, donc, pour une meilleure efficience de gestion axée sur la pérennisation de la ressource en allégeant le fardeau des investissements lourds en équipements des sites de bassins, de transfert d'eau à grande distance, la substitution des capacités perdues par l'envasement, la sollicitation des nappes aquifères surexploitées et la réduction des graves impacts de la pollution des ressources naturelles. D'où l'appel de la ministre espagnole qui incita les participants des deux rives à " mettre en place une nouvelle stratégie garantissant une plus grande efficacité de la gestion des ressources en eau sur la base des nouvelles technologies offertes en la matière". Ces considérants et atouts différenciés invitent le Maroc à initier un large débat pour approuver une charte nationale de l'eau qui devrait être entérinée lors de la prochaine session du Conseil supérieur de l'eau et du climat. Les objectifs fixés visent la réduction de 60% en 2010 et de 80% à l'horizon 2015 des taux de pollution de nos ressources hydrauliques. Il s'agira donc de promouvoir les ressources de substitution aux productions traditionnelles, à l'instar du dessalement de l'eau de mer et de la protection des oasis sahariennes. La priorité consiste en la généralisation de l'alimentation en eau potable rurale dont le taux d'accessibilité atteindra 92% en fin de décennie. En résumé, le nouveau partenariat maroco-espagnol s'articule autour de quatre axes prioritaires que sont la révision des réglementations et la rationalisation de la gestion des ressources naturelles, le dessalement des eaux marines, l'assainissement et la réutilisation des eaux usées. Ce dernier chapitre étant encore rudimentairement développé puisqu'il ne représente, en Espagne, que 13% du volume disponible qui est exploité. En revanche, les technologies ibériques de dessalement font merveille puisqu'une région, comme Les Iles Canaries, est approvisionnée dans sa quasi-totalité en eau de mer rendue potable à la consommation humaine. Et sur ces deux registres comme beaucoup d'autres, le Maroc est disposé à …tout apprendre de son chevronné partenaire européen.