Ouardia Benakli a été condamnée vendredi par la cour d'assises des Yvelines à neuf ans de prison et sa mère Sekoura à cinq ans de prison, dont trois ans et demi avec sursis, pour le meurtre d'un député algérien. Ce dernier avait eu un enfant avec une des filles de la famille, décédée dans la tuerie du conseil municipal de Nanterre. L'avocat général avait réclamé dix ans de réclusion criminelle contre Ouardia Benakli, 40 ans, et cinq ans d'emprisonnement contre sa mère Sekoura, 80 ans, rejugées depuis lundi pour le meurtre commis en janvier 2003 d'Abdelkamal Benbara dans le pavillon familial de Nanterre. Lors d'un réquisitoire implacable de près de deux heures, l'avocat général Olivier Auféril avait mis en avant le rôle déterminant de Sekoura, la mère, qui "avait créé les circonstances qui ont déclenché la violence". En novembre 2004, la cour d'assises des Hauts-de-Seine avait condamné la fille à douze ans de réclusion criminelle et la mère à cinq ans d'emprisonnement, dont trois ans avec sursis. Pour l'avocat général, la mort du député algérien Abdelkamal Benbara, tué de trente coups à l'aide d'un poêle le 9 janvier 2003, assénés par Ouardia Benakli "se superposait" au drame de Louisa Benakli, brillante avocate et adjointe au maire de Nanterre décédée dans la tuerie de Nanterre en mars 2002. Le 9 janvier 2003, le député, marié par ailleurs, qui venait voir sa fille, Yasmine, gardée par la famille Benakli depuis le décès de sa mère, s'était disputé avec Sekoura. Cette dernière, ayant appris qu'il entretenait une nouvelle liaison, ne supportait pas le déshonneur pour sa famille de voir une autre femme dans le lit de sa fille défunte Louisa. "Il s'agit d'une exécution", avait estimé Me Auféril pour qui "il y a une sauvagerie de l'agression et un déchaînement de haine dans cette affaire où l'on touche à l'infame avec des mensonges cruels." Ce soir-là au cours de la dispute, Sekoura hors d'elle, avait tenté de jeter le père de sa petite fille dehors, mais il avait résisté. Ouardia voyant la scène s'était saisie d'un poêle et avait frappé l'homme à trente reprises dont un coup à la gorge qui devait lui être fatal. Sekoura lui avait, à son tour, asséné trois coups de couteau au coeur, alors qu'il était déjà mort. Elles avaient ensuite mis le corps dans le coffre de la voiture de la victime, puis l'ont abandonné à Paris où il ne devait être retrouvé que trois semaines plus tard, les enquêteurs pensant dans un premier temps avoir à faire à un règlement de compte, fatal au député FLN. Face aux réquisitions sévères pour Sekoura Benakli, ses avocats ont décrit "une succession terrible" où la mère n'avait pas supporté "de voir quelqu'un se vautrer dans le lit d'une fille disparue" et demandé que "cette vieille femme" ne retourne pas en détention. Compte tenu de la détention provisoire déjà effectuée, Sekoura Benakli qui comparaissait libre n'a pas été incarcérée après la lecture du verdict.