Quatre questions à Sami Zirelli, secrétaire général de La Gazette du Maroc : Maroc innovation & santé compte faire de l'innovation au Maroc. Votre association en a-t-elle les moyens ? Sami Zerelli : certainement et d'une manière concrète, les laboratoires pharmaceutiques qui font de la recherche et du développement mènent des études cliniques sur des nouvelles thérapies plus efficaces ou traitant des maladies pour lesquelles aucune thérapie n'existe actuellement. La majorité des membres de MIS ont déjà une activité de développement clinique au Maroc. Les centres hospitalo-universitaires participent régulièrement à des projets et études cliniques multicentriques de dimension nationale et internationale Comment votre association compte subvenir aux besoins des patients non couverts par une protection sociale ? Les laboratoires pharmaceutiques qui découvrent et développent des médicaments sont tenus de commercialiser leurs produits à des prix compétitifs. Les assurances maladies, basées sur la solidarité sociale entre malades et non-malades de toutes les classes sociales répartissant le risque sur une large population, aideront les Marocains adhérents à accéder aux médicaments innovants et de qualité. Plusieurs programmes de quelques dizaines de millions de dirhams en soutien aux plus démunis ont été mis en place, les exemples sont nombreux: programme GIPAP (Novartis), Trachoma Inititive, 16 Mio. de doses d'Azithromycine (Pfizer), don de Neupogen aux enfants nécessiteux (Roche), don d'insuline & d'antibiotiques au profit des populations démunies... Votre association compte bien faire accéder les patients aux médicaments innovants, comment allez-vous y procéder vu le caractère standardisé des prix ? L'aspect prix prend une importance psychologique assez particulière lorsque l'on parle de la santé. Il faut rester juste dans cette discussion : la recherche de pointe a un prix. J'entends par là, des thérapies qui arrivent à vaincre ou repousser des maladies très lourdes. Le coût de la R&D ne cesse d'augmenter. Une étude sur le sujet estime à 895 millions d'euros (1 milliard de DH) le coût total de R&D pour obtenir un nouveau médicament, montant considérable qui englobe notamment les dépenses consacrées aux nombreux projets abandonnés en cours de route. Enfin, il est à noter que l'industrie pharmaceutique finance à ce jour la plus grande partie de la R&D avec ses propres moyens. Néanmoins, Il existe des modèles de prix adaptés aux revenus des pays, programme Access initiative (SIDA), Oseltamivir dans le plan pandémique de la grippe aviaire. La loi sur les brevets adoptée en décembre dernier a été saluée par les filiales de firmes multinationales pharmaceutiques. Quels autres avantages voudriez-vous avoir encore ? MIS salue l'application récente au Maroc d'une loi sur la propriété intellectuelle compatible avec les normes de l'OMC. Pour permettre dans une constellation mondiale une concurrence loyale dans le secteur pharmaceutique, il est indispensable que la législation au Maroc, comme dans tout autre pays membre de l'OMC, puisse assurer le plein respect des règles qui protègent la propriété intellectuelle. Un secteur aussi innovateur que celui du médicament, où le coût du produit ne réside pas dans le coût de la production mais dans les frais de recherche, dépend essentiellement de ce principe.