Prospective scientifique En réalisant la seconde session, sous le thème "L'Economie monde" du Forum international consacré au Maroc dans son "Environnement géostratégique et économique en 2030", le Haut commissariat au Plan (HCP) a réussi à réunir le "gotha" planétaire des sciences prospectives mis à l'épreuve de la construction de scénarios tendantiels et alternatifs auxquels devra être adaptée la planification stratégique du Royaume dans les décennies à venir. La cause serait-elle entendue ? A défaut d'action unitaire avec les Départements stratégiques du gouvernement sur la conception futuriste de Maroc, le HCP déploie son activité en s'associant aux grandes organisations de référence du globe et en impliquant dans son ouvrage les opérateurs économiques parmi les leaders de l'espace économique national, IAM, Crédit Agricole et CDG entre autres. D'ailleurs, les Abdeslam Ahizoun, Tariq Sijilmassi et Mustapha Bakkoury ont parfaitement orchestré les débats des grands spécialistes dépêchés sur les lieux à l'invitation d'un Ahmed Lahlimi plus accrocheur et innovateur que jamais. Les "prospectivistes" au pouvoir ? C'est plutôt rare de voir, en une seule fois, défiler au pupitre des prospectivistes de notoriété mondiale, à l'instar des Philippe Colombani, Consultant permanent au Centre d'analyse et de prévision du ministère français des Affaires étrangères, Jean Louis Guigou, Président du Centre d'analyse et de liaison des acteurs de la Méditerranée, José Jimenez, Directeur de la Stratégie d'innovation chez l'espagnole Telefonica, Guillaume Benoit, Directeur du Plan Bleu, Bertrand Hervieu, secrétaire général du Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes, Robert Smolik, ministre conseiller de la Mission économique américaine à l'OCDE et autres. Ces penseurs du futur se sont relayés au pupitre pour définir les scénarios majeurs de l'évolution de l'économie mondiale, l'avenir de l'ensemble euroméditerranéen et l'impact des nouvelles technologies de l'information sur les systèmes productifs et les rapports Nord/Sud. Les concepts forts développés au forum s'articulent autour de l'idée du processus de "repolarisation" du monde mettant la puissance émergente de la Chine alliée au bloc Japon-dragons du Sud-est asiatique en face-à-face avec les Etats-Unis et ses partenaires canadien et mexicain de l'ALENA. Dans ce contexte, l'Europe, acculée par des contraintes géostratégiques mettant en jeu son devenir, est vouée à ancrer son développement dans le cadre du renforcement du pôle Europe-Méditerranée. Sans oublier de s'attacher à évaluer les conséquences territoriales de la mondialisation partant du constat qu'elle "conduit de plus en plus à la spécialisation des territoires". Ahmed Lahlimi s'est fait fort de plaider l'ancrage euroméditerranéen du Maroc tout en affirmant la nécessité de pratiquer un "régionalisme ouvert" apte à concilier la politique de "fidélité" au couple Europe-Méditerranée à celle des "accords multiples", citant à l'appui sur ce dernier point, la réussite de l'expérience chilienne en la matière. L'ex n°2 du gouvernement Youssoufi a notamment souligné que "l'option de l'Euro-Méditerranée semble s'imposer à nous pour des raisons évidentes, bien que les questions sur les formes à travers lesquelles se déploierait cette option dans l'horizon où nous nous plaçons restent ouvertes : nouveau partenariat euroméditerranéen, association de voisinage, structure proprement méditerranéenne…".