Coopération éducative entre le Maroc, la France et l'Espagne D'abord, la symbolique de ce partenariat modèle d'un trio euroméditerranéen, partenaires du processus de Barcelone : deux ambassadeurs, tous les deux à Rabat, le Français maîtrisant la langue de Cervantès, l'Ibère excellant dans la langue de Molière et le théâtre des opérations en terre marocaine. La complicité totale et l'humour bon enfant des Philippe Faure et Luis Planas Puchades, leur sens de la proximité et de la rigueur, leur mépris de la langue de bois et leur spontanéité bien méditerranéenne ont brillé dans la réception à la résidence de l'ambassade de France pour animer une réunion sur le thème de la " coopération éducative " franco-hispano-marocaine. Les deux diplomates ont honoré trois classes de terminale représentées par les élèves du Lycée Descartes à Rabat, du lycée français de Barcelone et de l'Institut Juan Ramon Jimenez à Casablanca. En recevant 35 élèves de la capitale catalane, répondant à la visite effectuée par 8 jeunes de Descartes à Barcelone en décembre dernier, l'ambassadeur de France a tenu, d'abord et avant tout, à placer cette rencontre sous le slogan "donner un visage plus humain aux relations euroméditerranéennes”. Des relations socialement privilégiées avec la France et l'Espagne qui hébergent respectivement 1. 000. 000 et 450 000 de nos MRE, cette Espagne qui a ouvert l'embellie politique avec le Maroc en s'engageant à régulariser la situation des dizaines de milliers de nos ressortissants sur le sol ibérique. Un secteur décisif pour l'avenir Ce partenariat "trilogique" était bien matérialisé à la rencontre dans la résidence de Philippe Faure, lundi 11 avril, par l'importante délégation accompagnant Luis Planes Puchades constituée de ses principaux collaborateurs et de la classe de terminale de l'Institut casablancais Juan Ramon Jimenez. Tandis que la partie marocaine comptait des représentants du Département de l'Education nationale, de l'Inspection générale et du Centre d'études arabes que leurs hôtes ont présenté comme des "acteurs irremplaçables de la coopération éducative". Cette dernière, partagée entre la France et le Maroc, est d'autant plus cruciale que le diplomate français a tenu à "manifester l'importance accordée à ce secteur de la coopération, décisif pour l'avenir de la société marocaine". Même si l'ambassadeur d'Espagne fut pris de court en improvisant son discours alors que Faure avait préparé le sien, il se rua dans le jeu en appelant à une construction européenne en partenariat étroit et total entre la France et l'Espagne et la réactivation du partenariat euroméditerranéen où le Maroc est un élément de poids et de référence. Non sans rappeler les efforts de son pays dans le domaine de la coopération éducative en évoquant les 11 centres d'enseignement primaire et secondaire implantés au Maroc et sans oublier les universités de Tétouan qui viendront bientôt enrichir le palmarès appréciable de la coopération éducative hispano-marocaine. De son côté, Faure a rappelé la "densité" du réseau des établissements français qui "occupe une place essentielle au Maroc" au total 410 centres d'éducation scolarisant 235 000 élèves dont 78 000 Français sont répartis dans 127 pays du globe. Le réseau de ces établissements est conséquent dans le Royaume accueillant plus de 20. 000 élèves dont les deux tiers sont des Marocains. Et livrés entre de bonnes mains, en prime, puisque le diplomate a assuré que "2000 des meilleurs enseignants français leur assurent un enseignement de qualité". Dans l'autre sens, c'est encore plus édifiant puisque la France est le premier pays d'accueil des étudiants marocains à l'étranger en recevant actuellement près de 30 000 étudiants contre 16 000 auparavant. Philippe Faure a, surtout, rappelé la contribution appréciable de son pays au soutien de la réforme du système éducatif marocain lancée par la charte Education-Formation de 1999. Cet appui s'est exercé sur le front du processus de déconcentration de l'éducation primaire et secondaire en scellant 5 partenariats entre les académies des deux pays. La France soutient également l'enseignement de sa langue dans les écoles marocaines et de l'arabe dans les établissements français. Enfin, s'agissant de l'enseignement technique et universitaire, la stratégie française vise essentiellement à concrétiser le concept de l'adéquation formation-emploi en rapprochant les universités des entreprises. Un soutien qui s'est déjà concrétisé pour les classes préparatoires des grandes écoles marocaines en mettant à leur disposition des bourses pour un montant global de 20 millions DH. Des partenariats entre écoles d'ingénieurs et de commerce des deux pays et l'encouragement à l'envoi de jeunes chercheurs en France sont aussi d'autres signes forts d'une coopération éducative très active et, surtout, durable.