Tourisme Si le Maroc a franchi en 2004 le cap d'un million de touristes français, il n'a pu encore battre le seuil des 150.000 touristes italiens par an qu'il s'est fixé. L'année 2005 est bien partie pour relever ce défi. En s'alliant à Alpitour, le record doit être battu. Comment pousser les touristes italiens à visiter le Maroc ? Surtout lorsqu'on sait que moins de 150.000 clients, le marché italien se classe parmi les trois premiers en termes de recettes touristiques pour le Maroc. Réussir à intéresser une partie de cette clintèle vers la destination Maroc est tout simplement vital pour ce secteur. C'est dans ce contexte qu'il faut analyser l'accord de partenariat signé entre L'ONMT, les ministères du transport et du Tourisme et le groupe italien intégré Alpitour. Ce T.O (Alpitour) est leader de l'activité touristique en Italie. Il intervient dans tous les maillons de la chaîne touristique à travers ses quatre tours opérateurs, sa propre compagnie aérienne (Neos) et son réseau de distribution constitué de plus de 400 points de vente. Rappelons que cet accord fixe sur une période de trois années les modalités de partenariat aussi bien en matière de desserte aérienne que de commercialisation de la destination Maroc. C'est aussi l'occasion pour le groupe italien d'arriver à un moment où la libéralisation transparente du transport aérien vise à développer de façon significative les dessertes aériennes directes vers les destinations touristiques marocaines. Ceci étant, que peut attendre le marché marocain de l'arrivée de ce tour-opérateur? Alpitour s'engage, en vertu de l'accord qui le lie désormais aux autorités publiques (ministères du Tourisme, Transport et ONMT), à desservir, en vols réguliers, à compter du début avril de l'année en cours, les destinations de Marrakech et Agadir au départ de l'Italie. Mais l'engagement du T.O italien ne s'arrête pas là. Il porte aussi sur une fréquence de quatre vols hebdomadaires, dès la première année, 5 à 6 vols par semaine durant la seconde année et 8 pour la troisième année. Ainsi, la compagnie Neos aura atteint sa vitesse de croisière. Les retombées de ces décisions devraient se traduire pour le voyagiste italien de passer de 34.000 sièges en première année à 61.000 trois ans plus tard. La possibilité de desservir d'autres destinations telles que Fès, Tanger, ou Oujda fait partie aussi de cet accord liant désormais les deux parties. L'Italie, un marché stratégique pour 2010 Le marché touristique italien qui est considéré comme stratégique dans la "Vision 2010" fait partie des cinq marchés identifiés. Les ambitions à terme se chiffrent à quelque 500.000 clients. En 2004, le Maroc a pu accueillir 113.000 touristes. Selon les prévisions du ministère du Tourisme, on table sur une croissance annuelle de 19 % entre 2002 et 2010. Pour y arriver, le volet marketing pour la promotion de la destination Maroc sera revigoré. Le financement d'une campagne de publicité se fera par Alpitour et par le gouvernement marocain à travers l'ONMT. L'objectif recherché par cette démarche est d'enrichir l'image de marque de la destination auprès de la clientèle italienne. Quoi qu'il en soit, le marché italien, comme tous les marchés européens est devenu. “L'Italie est désormais très convoitée par les pays à vocation touristique, comme le Maroc. Les Italiens ont adopté une culture touristique et deviennent très formalistes concernant les prestations de services”, souligne Antonio Tozzi, président de la Fédération nationale des agences de voyages italiennes (FIAVET). En effet, outre la France et l'Espagne, qui se taillent la part du lion dans ce marché, la Turquie le Portugal, l'Egypte, la Tunisie, Chypre, la Grèce et la Croatie enregistrent aussi de bons résultats et l'évolution de leurs parts de marché est “constante”. Cette progression se fait au détriment des destinations long-courrier, qui perdent de plus en plus de terrain (Thaïlande, Maldives…). C'est pourquoi ces pays demeurent les principaux concurrents du Maroc.