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L'ère des ruptures
Publié dans La Gazette du Maroc le 03 - 06 - 2002


Conférence de presse du ministre de l'intérieur
Le ministère de l'Intérieur n'épargne pas les autres intervenants dans le processus démocratique, mais, chose inédite, ne s'épargne pas non plus. Mardi 28 mai s'est tenu un festival d'autocritique.
Depuis le 28 mai, le Maroc vit au rythme de la campagne électorale. Celle qui a commencé concerne la généralisation de la carte d'identité nationale, un outil de lutte contre la fraude tant revendiqué, se poursuivra par la sensibilisation au renouvellement des listes électorales, pour aboutir à l'importance même du scrutin. Le premier spot choisi par Klem, l'agence de Hamid Kadiri, a privilégié “la simplicité et la rationalité”, une main brandissant une carte d'électeur et une signature tout aussi simple : “Notre avenir est entre nos mains”.
Ce même 28 mai, le ministre de l'Intérieur, Driss Jettou, préside au lancement de la campagne, avec sa présentation à la presse.
Sa griffe signe “l'ère des ruptures”, pour affirmer la détermination de l'administration territoriale à observer une stricte neutralité. Le thème n'est pas nouveau, la manière oui.
Le discours ministériel se fonde sur le discours royal : “nous avons la ferme volonté d'œuvrer pour que la sincérité des élections constitue la principale voie d'accès à une institution législative crédible”. Driss Jettou insiste, en conséquence, sur la “transparence et la crédibilité”, réitère le rôle déterminant de son ministère, mais engage la responsabilité de tous, citoyens, partis, société civile, ONG, institutions, élus et médias. Tant il est vrai qu'il ne sert à rien d'avoir une administration neutre si, par ailleurs, les partis traficotent par le biais des investitures et de l'achat des voix. On verra comment se comportera l'administration avec les contrevenants mais, pour l'instant, on assiste à un réel changement dans la démarche.
Le moment pour Driss Jettou, après avoir donné le ton, de “s'effacer” devant Mohamed Brahimi, gouverneur directeur général des collectivités locales, chargé d'expliquer la nouvelle philosophie. D'emblée on se rend compte qu'on n'est pas chez les bons Samaritains, ni dans la philanthropie politique : la démocratie pour la démocratie n'est pas une fin, mais “le succès des prochaines élections est une exigence, afin de ne pas hypothéquer l'avenir à l'interne et… à l'international”. Dites ainsi, les choses prennent une autre valeur que celle d'une profession de foi.
Longuement, Mohamed Brahimi se fait un devoir d'expliquer les raisons d'une campagne de communication, décrite comme “un moyen incontournable” dont il faut utiliser “le pouvoir magique de sensibilisation et de transformation des comportements sociaux”. La conception de la campagne est partie de “l'évaluation de la pratique antérieure”, lorsque le ministère “sous-estimant le pouvoir de la communication, considérée comme un facteur résiduel du processus électoral”, définissait avec ses appendices de la TVM ce qu'il fallait dire aux Marocains, et comment. L'évaluation est sans équivoque : “très faible impact socio-politique”, qui dépasse les bornes de l'acceptable pour devenir tout simplement contre-productif. Il en découle, pour l'échéance à venir, une “volonté de rupture avec les moyens conventionnels
de communication”, par l'appel à des professionnels. Klem et Boomerang ont été désignés pour cette première, -afin de mettre en place une “campagne New Look”. Un choix qui, apparemment, va même bien plus loin que sa finalité première. Il s'agit aussi, en effet, de “baliser la voie au développement du marketing institutionnel et de développer un territoire de la publicité politique”.
Il y a risque que l'on tombe à terme, une fois que les partis politiques se seront accaparés cet espace, dans un Moussem publicitaire, dans le style “l'Istiqlal lave plus blanc que l'USFP ”, ou inversement. Mais, pour l'instant, les résultats sont satisfaisants puisque le parler est vrai.
On ne cherche pas moins qu'à “tendre vers la création d'un climat politique et social vertueux”. Premier sous-entendu évidemment lourd de sens. Si la vertu est à venir, c'est que le présent est immoral. Le ministère de l'Intérieur et, à travers lui, l'Etat, prend à son compte tout ce qu'on lui reproche. Ce sont des lieux communs, mais dans la bouche d'un gouverneur dont le département s'apprête à organiser des élections, ils prennent du relief. Premier constat : “déficit de confiance”, même dans l'administration. Deuxième constat : “environnement social marqué par la désaffection de l'opinion vis-à-vis des faits politique et électoral”, que l'on doit aux “effets du legs et des accumulations du passé”.
Dans le robot Moulinex passent “les élections préfabriquées” et la “pratique forgée par 22 consultations depuis l'indépendance”. Bien entendu, le ministère de l'Intérieur n'épargne pas les autres intervenants, les partis politiques notamment, mais ne s'épargne pas non plus, ce qui est inédit. Le propos de Brahimi est un festival d'autocritique, pour “restituer aux mots (engagement, mobilisation, démocratie, élection etc…), frelatés par les doutes antérieurs, leur substance”.
La campagne de communication, et ce qui s'ensuivra, tendent donc à redorer le blason de l'administration en charge du scrutin, en donnant “une nouvelle image de l'émetteur public, le ministère de l'Intérieur, qui s'inscrit dans le registre de la confiance et de la modernité”.
Elle cherche également à “rétablir la confiance sur le statut de l'Etat, garant de la sincérité et de la régularité des élections”.
Pouvait-on mieux dire que, par le passé, il n'était ni l'un, ni n'avait l'autre ? Naturellement, le ministère cherche ainsi à “déplacer utilement la responsabilité de la sincérité du vote du territoire de l'administration vers celui des autres acteurs”. On pourrait, en conséquence, le soupçonner de se draper d'une virginité qui ne serait que cousue de fil blanc, pour crier que le loup, c'est l'autre. Cependant, ce serait pour l'instant lui faire un mauvais procès, doublé d'un procès d'intention.
Car, ce qu'on lui a demandé depuis toujours, c'est justement de considérer les citoyens marocains comme majeurs, vaccinés et mentalement responsables.


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