À Doha, le numéro deux de l'armée marocaine Mohammed Berrid reçu par les autorités qatariennes    1⁄2 Finale. CCAF : RS. Berkane humilie CS. Constantine et le président de la FAF !    Le conseiller de Trump pour l'Afrique du Nord republie un tweet du secrétaire d'Etat américain réaffirmant la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara    Bandung... le cri de la libération qui a changé le visage du monde    La gouvernance juridique au cœur du débat au Salon du Livre    « Semaine du Maroc » : plateforme du partenariat maroco-mauritanien    Le Caire : Série d'entretiens de M. Skouri en marge de la Conférence arabe du travail    L'avenir de la profession domine l'AG de la Fédération marocaine des médias    Le gouvernement nigérian de Kano aurait acté un cadre financier de dix milliards de dollars avec le Maroc dans l'énergie et les ressources naturelles    Nouveau Peugeot 5008 : les familles dans le viseur    « Denkpause » pour notre agriculture    DHL Express suspend certaines livraisons chinoises vers les Etats-Unis    Chine: BMW s'allie avec ByteDance pour développer l'IA dans le marketing automobile    Brahim Mojahid prend une participation dans Danosa Maroc via Bitumed    Fibre optique : Maroc télécom double gratuitement le débit pour ses clients    Regard depuis deux rives : Un dialogue transcontinental sur le commerce mondial et les mutations des puissances    Contradiction flagrante : Le chef d'état-major algérien possède un bien immobilier de luxe à Paris malgré ses discours hostiles à la France    Tunisie : Large vague d'arrestations de migrants irréguliers    «La France n'a aucune raison de se coucher devant ce régime autoritaire-là», déclare Bernard-Henri Lévy à propos de l'Algérie    Entretiens militaires entre le Maroc et le Qatar à Doha : Renforcement de la coopération dans le domaine de la défense    Anas Sefrioui s'intéresse au rachat du club de Sheffield Wednesday (deuxième division anglaise)    Después de sus declaraciones sobre el Sahara, el asesor de Trump para África da marcha atrás    Errachidia accueille ses premières journées de formation médicale continue – du 30 mai au 1er juin 2025    Des vagues gigantesques font six morts en Australie    L'enseignement des mathématiques: Les erreurs qu'il ne faut pas commettre !    Eswatini rejects SADC-Polisario agreement, backs Morocco's autonomy plan    Trump's Africa advisor walks back comments on Sahara    Qui a appuyé Dr Rochdi Talib pour son acquisition de la Polyclinique Laâyoune et d'Al Hikma Medical ?    Des entrepreneurs ripostent par voie judiciaire aux accusations fallacieuses du fugitif Hicham Jerando    1⁄2 CCAF : Ce soir, les Berkanais face aux Constantinois pour sécuriser le retour    CAN U17: Les Lionceaux de l'Atlas sacrés, confirment le rayonnement du football national    De la "Niya" à la stratégie : regards croisés sur l'intelligence artificielle au Maroc    CAN U17 : La FRMF honore les Lionceaux après leur sacre historique    CAN U17 : Cinq Marocains dans l'équipe type du tournoi    Moussem d'Assilah : exposition collective des œuvres des ateliers artistiques    Casablanca : RAM devient « Partenaire Global Officiel » de la CAF    Retour sur terre réussi du vaisseau Soyouz MS-26 avec trois cosmonautes à bord    Para-Athlétisme/Grand Prix Moulay El Hassan - Marrakech 2025: Quand la résilience rencontre l'excellence!    Arguments stratégiques pour la désignation du Front Polisario comme organisation terroriste étrangère    Comment l'obsession du Qatar pour son rôle de médiateur l'a rendu toxique dans les négociations israélo-palestiniennes    Un député britannique : Le Polisario est un bras du régime iranien en Afrique du Nord, il est temps de le classer comme organisation terroriste    Diaspo #385 : Entre rap et chaabi, Benny Adam célèbre la musique marocaine au Canada    Aespa : La vague K-pop s'invite à Mawazine    Cinéma : «La Princesse Perdue» du réalisateur marocain Hicham Hajji sort en mai    Nouakchott accueille la Semaine du Maroc, du 24 au 30 avril    Challenge N°965 : Du 18 au 24 avril 2025    Jazzablanca 2025 : Casablanca va vibrer au rythme d'un line-up d'envergure internationale    Wizkid et Lojay enflammeront Mawazine 2025 avec la puissance pure de l'Afrobeats    









Les révélations de “Jeblia” seront-elles déterminantes ?
Publié dans La Gazette du Maroc le 26 - 07 - 2004


L'affaire de Fatiha Jeblia livre ses secrets
Les feuilletons de la drogue au Maroc se suivent et commencent à se ressembler. Au fur et à mesure que les gros bonnets tombent, c'est tout le système de protection qui tombe avec. Après Mounir Erramach, voici qu'une autre trafiquante du même calibre, Fatiha Jeblia, mise hors d'état de nuire, dénonce ses ex-protecteurs. En attendant l'issue de l'instruction, la kyrielle des fonctionnaires et des responsables qu'elle a balancée court toujours.
Fatiha “Jeblia” est tombée. Et dans sa chute, elle risque de faire tomber plusieurs têtes au sein de l'appareil policier. Dès son arrestation par la Brigade nationale de la police judiciaire ( BNPJ ) à Casablanca, Fatiha Hammoud, de son vrai nom, est très vite passée à table. Elle balance non seulement ses complices mais également quelques pointures de l'appareil policier et de la gendarmerie qui auraient travaillé pour elle. Du coup, une première fournée de responsables de la sûreté de la ville de Salé sont suspendus de leurs fonctions par la DGSN et mis en examen par la BNPJ. Font partie du lot, le chef de sûreté de la ville de Salé, le chef de la police judiciaire ainsi que ses subordonnés, le chef de la brigade antigang, et autres commissaires tous grades confondus. Tous, ou presque, ont été dénoncés par cette narcotrafiquante notoire qui défraye en ces temps-ci la chronique judiciaire. De là où elle se trouve à présent, derrière les barreaux de la prison civile de Salé, Jeblia et ses complices persistent dans leurs déclarations pour établir les connexions ainsi que la protection dont ils bénéficiaient dans leur activité illicite. Faisant l'objet de plus d'une centaine d'avis de recherche, lancée contre elle depuis le début de 2000, elle a fini par tomber dans les filets de la BNPJ le 31 août dernier à Casablanca. Tout a commencé lorsqu'elle a été identifiée, grâce à une opération de filature, dans le quartier Yacoub El Mansour par les limiers de la BNPJ qui ont aussitôt averti le parquet de la Cour d'appel à Rabat. Surprise par une descente inopinée, Jeblia a été conduite sans aucune résistance à la BNPJ où elle s'est largement épanchée sur les relations qu'elle entretenait avec les responsables de la sûreté de la ville où elle opérait et sur les sommes faramineuses qu'elle leur aurait versées pour acheter leur silence.
Implications et ramifications ?
Devant ses enquêteurs, elle a été plus que bavarde. Ses aveux sont enregistrés, consignés et communiqués à la fois à la DGSN ainsi qu'au parquet de Rabat qui avait déclenché la machine des poursuites. Tout au long de sa garde-à-vue, les propos de Fatiha Jeblia n'ont pas changé d'un iota.
Mieux encore, elle donne des pistes et des noms aux enquêteurs, dont l'un de ses complices et sbires arrêté en fin 2003 pour trafic de drogue, un certain Abdelaziz Belahssen, alias Dab, qui a été appelé à témoigner, lui aussi, à la BNPJ. Celui-ci confirme les faits, donne les mêmes noms des protecteurs du réseau Jeblia à Salé et à Rabat et se prête même au jeu des confrontations. “Je versais des sommes allant de 60 000 dh à 80 000 dh chaque semaine aux différents gradés de la sûreté de la ville de Salé…”, confie une source à la BNPJ. Et il va même jusqu'à dénoncer certains cadres de la DGSN qui, depuis le temps, ont été mutés dans d'autres fonctions plus importantes dans l'appareil sécuritaire. Peut-on prendre donc ces propos comme argent comptant ? Non, répond l'incontournable ministre de la Justice, Mohamed Bouzoubaâ, dans une récente déclaration à la presse. Ce dernier est monté au créneau pour éclairer l'opinion publique sur cette affaire qui a provoqué la panique au niveau de l'appareil de l'Etat tant les rumeurs les plus folles faisaient état d'arrestations, de fuites, de complicités haut placées. “Il n'y a pas lieu de comparer l'affaire de Jeblia et celle de Mounir Erramach dans la mesure où les responsables sécuritaires soupçonnés d'implication ne sont pas de la même importance”. Et d'ajouter : “Tant que la justice n'a pas tranché, nous ne pouvons pas nous prononcer quant à la culpabilité des cadres de la sûreté qui ont été mis en examen”. Le ton est donné et l'enquête se poursuit, selon le ministre, dans la transparence la plus totale. A ce jour, la suspension des cadres de la sûreté de Salé est effective en attendant que le parquet et le juge d'instruction de la Cour d'appel de Rabat se prononcent sur la culpabilité ou non des mis en cause.
Fiche d'identité de Fatiha Hammoud, alias “Jeblia”
Fatiha Hammoud communément connue sous l'appellation de “Jeblia”, est une femme qui n'a peur de rien. Si ses compères ont élu domicile au nord du pays, le fief des barons de la drogue, elle, par contre, a choisi d'implanter sa fourmilière dans la capitale même du pays. La quarantaine révolue, Jeblia a réussi à faire, pourtant, fortune dans un temps record qui dépasse la notoriété des narcotrafiquants Dib et autres Temasamani. Son succès, elle le doit à sa détermination à se lancer dans une série de grosses affaires qui la mèneront rapidement au firmament. Mais pas pour longtemps. En tout et pour tout, ce sont quatre années de gloire, de 2000 à 2004, que Jeblia régnera sur ce milieu dominé par la gente masculine, faisant ainsi la loi et tenant à distance tout un chacun qui serait tenté de faire un zèle. Née en 1964 à Rabat, Fatiha Hammoud, lit-on dans les PV de la BNPJ, est d'un niveau d'instruction qui ne dépasse pas la 4ème année secondaire. C'est une femme intelligente aux colères légendaires qui ne supportera pas longtemps la discipline scolaire et se lance à l'âge de 18 ans dans la vente et l'achat de l'immobilier.
Et ce n'est qu'à partir de l'an 2000 qu'elle va vraiment s'installer dans le trafic de drogue en remplacement de son époux, Mustapha Reggam, qui croupit toujours en prison, à Salé, pour les mêmes motifs. Une affaire de famille puisque l'épouse de ce trafiquant notoire a continué cette activité qui rapporte gros. C'est à ce moment-là, au début de 2000, qu'elle choisit pour faire ses premières armes dans cette entreprise Reggam. Elle fixe d'entrée les règles du jeu, s'impose rapidement comme une patronne au regard dur et à la vengeance terrible. Elle met en place son propre réseau dans lequel elle sélectionne tous les malabars du coin pour écouler la marchandise. Aujourd'hui, même derrière les barreaux, Jeblia continue de faire trembler beaucoup de monde.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.