Le leasing, qui était un outil très peu usité par les entreprises avant les années 1990, a connu, depuis, une folle croissance. En 2001, l'activité du crédit-bail a franchi la barre des 5 milliards de DH, alors qu'en 1995, elle tournait encore autour de 2 milliards. Pourquoi, une telle évolution ? Certains répondent que cette augmentation est due au dynamisme des sociétés du secteur. Alors que d'autres y voient les conséquences de l'évolution qu'a connue la fiscalité. Les deux se recoupent, mais il faut aussi reconnaître à ce mode de financement plusieurs avantages qui le rendent intéressant. Introduit au Maroc en 1965, le secteur a vu l'arrivée de plusieurs sociétés. Aujourd'hui, elles sont une dizaine, la quasi-totalité étant des filiales de banques de la place. Les banques mettent ainsi à la disposition de leur filiale leur réseau de distribution, orientent leur clientèle vers ces mêmes filiales et assurent une bonne communication. Quant à la fiscalité, elle est assez appropriée pour que les entreprises s'intéressent au crédit-bail. Les redevances sont comptabilisées comme charges, et donc déductibles du bénéfice imposable. Et, depuis quelque temps, le fisc permet aux entreprises de crédit-bail de déduire la TVA dès l'acquisition du bien, et non à sa cession. De sorte que le financement ne porte que sur le prix hors taxe du bien. Par ailleurs, alors que le crédit classique nécessite des garanties et une solidité financière sans faille, le crédit-bail est moins exigeant. En effet, il permet un financement intégral des investissements, avec des garanties réduites. Ce succès s'étend aujourd'hui aux particuliers. En effet, les entreprises de crédit à la consommation se sont lancées dans le créneau. Elles ne concurrencent pas leurs homologues s'adressant aux entreprises, mais offrent désormais le produit aux particuliers. Pour ces derniers, les avantages sont encore plus importants, car ils supportent une TVA de seulement 7% sur les redevances mensuelles, en lieu et place d'une TVA de 20% sur le prix du bien et de 7% sur les intérêts afférents au crédit. Vu le succès enregistré, le secteur est promis à un bel avenir. De plus, il apparaît clairement que le financement bancaire a besoin d'être relayé par un instrument plus flexible et moins contraignant.