Irak “ Nous l'avons finalement eu ce voleur ”. C'est avec ces propos qu'un membre du “ Diwan al-Malaki ” à Amman a commenté à “La Gazette du Maroc ” la tombée en disgrâce du membre du Conseil du gouvernement provisoire, Ahmed Jalabi. Le chef du “ Parti du congrès national ”, ancien chouchou du Pentagone, non seulement ne recevra plus le budget mensuel de 347.000 dollars qui lui a été consacré depuis maintenant plus de trois ans par cette institution, mais il reverra dans quelques jours ses réseaux démantelés, notamment de son petit empire qu'il a tenté de bâtir depuis son arrivée sur les chars des forces américaines il y a un peu plus d'un an. Son frère aîné, son gendre, ses cousins seront contraints bientôt de quitter les postes clés à la Banque centrale, aux ministères du Pétrole, des Finances et de la Justice. Ses sociétés de sous-traitance qui travaillaient jusqu'à présent avec le géant américain Halliburton seront obligées elles aussi de mettre les clés sous le paillasson: La perquisition, jeudi dernier, du siège du parti de Jalabi à Baghdad par les forces de la coalition est le signal formel de la fin de sa carrière politique. Cette disgrâce qui intervient dix jours après la rencontre du Roi Abdallah II avec le président Bush à la Maison-Blanche encouragera sans doute l'appareil judiciaire jordanien à rouvrir le dossier de la “Petra Bank”, escroquée par ce “ notable ” Jalabi qui a cru, à un moment donné, devenir le président de la république irakienne et punir la Jordanie. Ahmed Jalabi parle d'ores et déjà de complot monté de toutes pièces par la famille royale hachimite, leur nouveau parent, Lakhdar Ibrahimi (dont la fille Rym s'est fiancée avec le prince Ali, frère du Roi) et Colin Powell.