Mondial 2010 80 ans après l'organisation de la 1 ère Coupe du monde, baptisée Jules Rimet, en Uruguay, voilà enfin l'Afrique qui s'apprête à accueillir et abriter le plus prestigieux tournoi de football devenu, par la force de sa médiatisation, de dimension planétaire. Un honneur que plusieurs pays de notre continent voudraient bien mériter.Que de chemin parcouru par le ballon rond pour faire de ce Mondial le rendez-vous planétaire le plus attendu tous les quatre ans ! Car le football a conquis toutes les régions du monde, même là où sa pratique n'était guère évidente pour des raisons de culture voire d'ordre climatique. L'engouement pour le football est tel aujourd'hui que toutes les zones de l'hémisphère nord et sud ont été embrasées par le sport-roi. La dernière de ces “conquêtes”, l'Asie, illustre à elle seule la marche inexorable du football pour détrôner, en matière de popularité toutes les autres disciplines. Les pays du Golfe qui pratiquaient le football en dilettantes, il y a encore deux décennies, se sont mis à l'heure du professionnalisme pour rivaliser aujourd'hui avec les meilleures nations arabes. Quant aux pays d'Afrique, qui ont découvert ce sport en même temps que la colonisation, eh bien ils ont fait tellement de progrès qu'ils sont devenus des pays exportateurs de bons joueurs en Europe. Seuls les problèmes d'infrastructure et de financement bloquent encore les pays africains dans leur développement footbalistique et l'organisation d'un événement comme un Mondial est justement l'occasion rêvée de bâtir des stades, construire des autoroutes, améliorer les réseaux aériens et ferroviaires, ériger des hôtels, bref moderniser tout le pays devenu, l'espace de ce tournoi, le centre du monde. Autant dire que la bataille pour un Mondial intéresse au plus haut niveau les dirigeants politiques de toutes les nations du continent. Le Maroc, pionnier dans bien des combats en Afrique, a montré le premier le chemin en posant sa candidature dès 1988 et, depuis, a renouvelé sa demande, sans interruption jusqu'à ce jour où, enfin, au nom de la rotation des continents, l'Afrique a obtenu le droit d'organiser une Coupe du monde. Et si l'antériorité n'est pas un argument décisif dans l'attribution d'un Mondial, elle souligne au moins la volonté et la détermination du Royaume. Après avoir livré bataille à des mastodontes comme les USA en 1994 et la France en 1998, le Maroc s'est retrouvé en compétition avec l'Allemagne et l'Afrique du Sud pour 2006. Cette fois-ci, pour 2010, le "match" sera purement africain avec l'Egypte, l'Afrique du Sud et le Maroc après le retrait de la Tunisie et la libye. Tout ce que nous espérons, c'est que les luttes ne sortent pas du terrain de la sportivité et du fair-play pour que l'Afrique reste digne de la confiance placée en elle par la FIFA. Que le meilleur gagne donc en respectant les règles de l'honnêteté, de la clarté et de la transparence ! ... Le point sur les candidatures Egypte Des doutes pharaoniques… Difficile d'imaginer une telle épreuve dans un pays où les débordements des supporters sont difficiles à maîtriser avec souvent des échauffourées indescriptibles. Le déficit en matière de transport est ahurissant pour espérer un quelconque renouveau. La ville du Caire, la capitale, symbolise à elle seule l'engorgement de la circulation. L'Egypte paraît saturée dans beaucoup de domaines et ce retard sera difficile à rattraper rapidement si le pays ne se développe pas autrement. Au niveau des infrastructures, beaucoup d'efforts ont été entrepris, notamment avec la construction de nouveaux stades, trois au total, trois autres sont en chantier (Borg Al-Arab, Suez, Ismaïlia). Deux autres sont en pleine rénovation (Caire et Moqaouloum Al-Arab).Mais tout cela ne semble pas rassurer les membres du Comité exécutif de la FIFA qui émettent des doutes sur les capacités d'accueil des dirigeants. Maroc De grandes avancées La vieille rengaine des maquettes présentées au lieu des stades qui collait aux dirigeants marocains s'est estompée en grande partie puisque le Royaume a réalisé une belle avancée en matière d'infrastructures, ainsi qu'ont pu le constater toutes les délégations de journalistes en tournée au Maroc sur invitation de l'Association Morocco 2010. Les progrès du Royaume sont notables dans plusieurs autres domaines avec des booms dans certains secteurs (télécommunications). Mais le grand atout du Maroc reste incontestablement sa situation géographique, aux portes de l'Europe, sans parler de la qualité de ses aéroports desservis par 45 compagnies internationales. La dernière CAN 2004 a montré au monde entier que le Maroc était un pays de foot avec un peuple follement épris du ballon rond. Et les images de ces déferlements humains à chaque sortie des Lions de l'Atlas sont encore vivaces dans tous les esprits. Afrique du Sud Un géant aux pieds d'argile A priori, il ne devrait pas y avoir photo entre ce pays et les autres candidats au vu de ses infrastructures et ses immenses moyens financiers, mais le drame pour la nation du charismatique Nelson Mandela se situe au niveau de l'insécurité dans le pays, balayé par une violence inouïe dans les rues.Vols et agressions sont à l'ordre du jour dans les grandes villes où doivent justement se dérouler les matches. Les armes à feu se vendent facilement et mieux vaut en avoir pour se… protéger. Ce qui n'est pas, on s'en doute, pour rassurer les éventuels spectateurs désirant aller supporter leurs favoris en Afrique du Sud. De plus, l'éloignement de ce pays de l'Europe, par rapport aux autres candidats, n'est pas pour renforcer ses chances. Voilà les arguments à la décharge de ce pays qui reste, admettons-le, à la pointe en matière de stades, de réseaux de communications et d'infrastructures hôtelières. L'Afrique du Sud a sans doute raté sa chance pour… 2006 quand elle s'est fait souffler le Mondial par l'Allemagne, d'une seule voix au second tour !