A moins d'un mois du début de la 17e édition du Mondial, en Corée du Sud et au japon (31 mai-30 juin), le temps est à la mémoire, à la nostalgie de trois quarts de siècle de rêve et de spectacle. Retour sur une histoire de l'événement sportif n° 1 au monde. Plus qu'un mois nous sépare de la Coupe du monde, organisée au Japon et en Corée du Sud. Il s'agit de la toute première fois où l'événement sportif n° 1 au monde a lieu en Asie, étant restée des années durant l'apanage des pays européens et américains. Ces derniers étaient les premiers à savoir la manne financière que le Mondial représentait et n'étaient nullement prêts à lâcher prise. Le 17e édition de la coupe du monde se veut donc un point de rupture avec les pratiques d'antan. A cela il faut ajouter que la Corée du Sud et le Japon sont les premiers à co-organiser l'événement. Un défi qu'ils se sont appliqués à relever de leur mieux, malgré leurs rancœurs séculaires et l'effort économique qu'implique la mise en œuvre de cette compétition de portée planétaire, même si le niveau du football asiatique est loin d'avoir atteint le niveau des Européens, des Latino-américains ou des Africains. Tout a commencé en 1930, date de la tenue de la première coupe du Monde en Uruguay, organisée à l'initiative de Jules Rimet, alors président de la fédération internationale (FIFA) et de la Fédération française de football, et Henri Delaunay, secrétaire général de la FFF. Même si l'idée était là depuis 1904, il aura fallu attendre jusqu'en 1928 pour voir naître le Championnat du monde de football, qui deviendra très vite coupe du monde, sera disputé tous les quatre ans, à mi-chemin des olympiades d'été. Depuis, le nombre de participants (32 depuis 1998 au lieu de 13 en 1930), les systèmes de jeu, l'équipement, la couverture médiatique et même la tenue et le ballon ont fortement évolué. Jusqu'au trophée décerné au vainqueur. Le moment fort de cette passionnante histoire restera le Mundial mexicain de 1970 gagné par le brésil du roi pelé, entouré d'une constellation d'artistes, Carlos Alberto, Jaïrzinho, Gerson, Tostao et Rivelino, entre autres. Tous ne se sont pas inscrits dans cette magie, notamment, celui de 1990 en Italie, ultra-défensif et violent. Des surprises, il en y a eu d'énormes, comme la défaite du Brésil devant l'Uruguay lors de la « finale » en 1950, ou l'Italie devant la Corée du Nord en 1966. Il y a eu des buts irréels également , comme celui inscrit par Maradona contre l'Angleterre en 1986 après avoir passé en revue cinq adversaires. Dans cette rencontre, celui qu'il inscrit de la main restera dans les mémoires comme une tache indélébile sur la carrière de ce joueur d'exception. Il y a eu des matches de folie : la demi-finale Italie-RFA en 1970 (4-3 après prolongation), peut-être le plus beau de l'histoire. Des équipes de rêve aussi, comme le brésil de 1958 et de 1970. Il y a eu des équipes maudites, comme les Pays-Bas de Johan Cruyff en 1974 ou la France de Michel Platini en 1982, victimes de la RFA dans les deux cas, en finale et en demi-finale respectivement. Des joies, des drames, des larmes. Autant d'épisodes qui ont fait du Mondial un événement de portée planétaire: ce sont plus de 40 milliards de téléspectateurs, en audience cumulée, qui ont suivi l'édition précédente en France, en 1998. Il aura fallu près de trois quarts de siècle pour que la coupe du monde s'invite enfin en Asie. Reste à souhaiter que cette première tardive soit une fête sans hooligans ni violence, mais avec du beau jeu et des buts.