Hôpital Sheïkh Zayed Ce fleuron de la médecine moderne au Maroc, qui aura coûté la bagatelle de 500 millions dirhams, a-t-il modifié sa politique depuis le changement de cap présumé ? Les sources officieuses mais insistantes font état d'une supposée flambée des prix de prestations de santé et d'abandon par la clinique internationale du caractère de Fondation hospitalière à but non lucratif sont-elles fondées ? Au profit d'une vision strictement commerciale dont les échos commencent à se répandre dans l'opinion publique ? Des clarifications de bonne foi s'imposeraient pour lever toute équivoque sur ce patrimoine scientifique et universitaire qui fait la fierté du pays. Depuis son ouverture en 1999, cet établissement s'est toujours distingué par la haute qualité de soins cliniques et le grand standing hôtelier autant que par la rigueur et la transparence de la gestion. A l'actif des pionniers, également, une hygiène impeccable des lieux et une sécurité rassurante pour les patients. Une institution modèle qui a été maintenue grâce à l'abnégation des dirigeants, du personnel technique, administratif et médical mis à disposition et des éminents professeurs et chirurgiens triés sur le volet. Les prix auraient-ils flambé ? Le belle mécanique s'est mise en marche pour atteindre sa vitesse de croisière grâce à l'abnégation des professionnels et des gestionnaires qui ont relevé la gageure de maintenir en service ce joyau architectural sans dotation budgétaire. Comme l'attestent les expertises du cabinet d'audit international Ernst & Young dont le dernier rapport mentionne : “Nous n'avons pas constaté de crédits ni de budgets de fonctionnement affectés aux comptes de l'Hôpital Sheïkh Zayed”. Ce prototype, pilote de médecine de qualité, toutes spécialités confondues, et de la gestion rigoureuse et transparente d'un complexe hospitalo-scientifico-universitaire, était près d'atteindre son point d'inflexion en moins d'un lustre. L'on savait que les chirurgies lourdes et de haute précision étaient couramment pratiquées à HSZ à des prix très accessibles comparés à ceux en vigueur dans les cliniques privées telles que les transplantations d'organes, la chirurgie cardiovasculaire ou encore ophtal-mologique. L'on savait également que, conformément aux dispositions statutaires telles que souhaitées par les deux Souverains pionniers et fondateurs, S.A. Cheïkh Zayed Ibn Soltane et feu Hassan II, conférant à l'institution son caractère de Fondation à but non lucratif, près du tiers de l'effectif des patients parmi les plus démunis étaient pris gracieusement en charge. Aux dernières nouvelles, il semblerait que les barèmes tarifaires, autrefois très attrayants et affichés en toute transparence, auraient soudainement flambé. Les révisions à la hausse auraient concerné les consultations médicales passant ainsi de 120 DH dont 20DH encaissés par la clinique à 200 DH intégralement versés au médecin traitant en liquide et le jour même sur place. Le cas échéant, le risque n'est pas exclu de transformer cette “libéralité” en aubaine pour ceux qui seraient tentés par le diable de la spéculation, laissés désormais libres de pouvoir “marchander” sans contrôle et dont les recettes d'honoraires seraient aussi et indûment “exemptées” de leurs obligations fiscales de 33% d'IGR. Les prix des chambres seraient passés de 350 DH à 800 DH la journée avec accompagnant, un tarif qui dépasse nettement celui en vigueur dans certaines cliniques privées qui se plaignaient de la “concurrence déloyale” en raison des prix très bas pratiqués à l'époque par HSZ. En outre, le nouveau barème fixé au coefficient multiplicateur des actes chirurgicaux aurait grimpé, sans justification apparente, faisant passer le tarif de 25 à 45 DH, ce qui se traduit au bas mot par le doublement des factures que doit supporter le pauvre patient. Ainsi, l'offre de soins d'une Fondation hospitalière surclasserait celle des cliniques privées dont le niveau des prix, pourtant, fait révolter le commun des mortels, tellement les offres sont jugées onéreuses ou carrément inaccessibles pour une grande partie de nos citoyens. Avec l'aubaine des médecins exerçant sur place qui arriveraient à se faire une entrée conséquente de gains estimés à 30.000 DH par semaine en moyenne, soit la coquette somme de 120.000 DH la mensualité. Aussi, des bruits courent sur de curieuses pratiques instituées de fait rompant avec la transparence d'antan. En effet, d'aucuns déplorent la nouvelle façon d'établir des notes d'honoraires des médecins traitants, interdites auparavant et qui sont devenues monnaie courante à des sommes faramineuses. D'autres griefs font état de la dégradation importante de l'hygiène dans l'édifice et de la qualité médiocre de la restauration autrefois d'excellente facture et d'un rapport qualité-prix imbattable. En tout état de cause, les choses doivent être tirées au clair sans détour ni faux-fuyant.La Gazette du Maroc, qui a milité pour la promotion de ce fleuron national, est mue par le sentiment de sauvegarde, de préservation et de rayonnement de ce temple de la médecine moderne. Elle avait lancé, à maintes reprises, un appel à la conscience collective et patriotique pour défendre et protéger cette institution. Jeunesse, éducation et culture Le défi du Temps du Livre Projet ambitieux, vaste programme mais volonté déterminée de redonner sa crédibilité au goût marocain de la lecture. Premier acte : le secrétariat d'Etat à la Jeunesse a lancé une campagne nationale, du 15 janvier au 15 février sous le slogan “Le Temps du livre”. Sous les mots d'ordre : “Donner envie de lire” et “Offrez des livres”. Celui auquel échoit le mérite d'avoir initié la campagne “Vacances pour tous” qui a bénéficié l'été dernier à plus de 100.000 jeunes de tous les coins du Royaume reprend le flambeau en déclarant la chasse à la “fracture culturelle” qui endort le pays. Sous le déplorable constat comme quoi les Marocains ne lisent plus ou très peu, qu'il s'agisse de livres ou de journaux. Les segments du lectorat national sont réduits à la peau de chagrin et notre société, “hostile” au livre et à la lecture, végète dans les lanternes rouges, comparée à des formations socio-économiques similaires. On est loin encore de soutenir une analogie comparable avec des pays comme l'Egypte ou la Tunisie. Projet ambitieux, vaste programme mais volonté déterminée de redonner sa crédibilité au goût marocain de la lecture. Premier acte : le secrétariat d'Etat à la Jeunesse a lancé une campagne nationale, du 15 janvier au 15 février sous le slogan “Le Temps du livre”. Sous les mots d'ordre : “Donner envie de lire” et “Offrez des livres”. Celui auquel échoit le mérite d'avoir initié la campagne “Vacances pour tous” qui a bénéficié l'été dernier à plus de 100.000 jeunes de tous les coins du Royaume reprend le flambeau en déclarant la chasse à la “fracture culturelle” qui endort le pays. Sous le déplorable constat comme quoi les Marocains ne lisent plus ou très peu, qu'il s'agisse de livres ou de journaux. Les segments du lectorat national sont réduits à la peau de chagrin et notre société, “hostile” au livre et à la lecture, végète dans les lanternes rouges, comparée à des formations socio-économiques similaires. On est loin encore de soutenir une analogie comparable avec des pays comme l'Egypte ou la Tunisie. Réhabiliter la lecture pour sauvegarder le projet démocratique C'est la conviction affichée par Mohamed El Gahs qui affirme sans ambages que seule une société cultivée est apte à sauvegarder et approfondir le processus démocratique visant à édifier une société moderne de droit et de développement. “Il existe une forte conscience nationale de la problématique de la lecture et il est impératif et salutaire de promouvoir la mobilisation générale de tous les acteurs de la nation : écoles, familles, éducateurs, partis, société civile, centres culturels et autres pour réhabiliter la lecture au Maroc”, tel fut l'appel réitéré du ministre-journaliste à l'inauguration du lancement de la campagne, le mercredi 14 janvier à Rabat. Première cible en ligne de mire : les jeunes, les adolescents et les enfants pour lesquels tous les donateurs du pays sont invités à offrir des ouvrages dans les différentes régions du pays. Ces dons profiteront aux Maisons de jeunes, Foyers féminins, Centres de sauvegarde de l'enfance ainsi qu'à l'ensemble des établissements sous tutelle du secrétariat d'Etat. Une “aubaine” destinée à alimenter les neurones en herbe pour les quelque 6 millions de Marocains âgés de 15 à 24 ans. Cette logistique “culturelle” sera renforcée par le projet de création de “Clubs de lecture” et l'ouverture de 500 nouveaux clubs de la jeunesse. Les représentants du FNUAP et de l'UNESCO au Maroc s'engagent à soutenir et appuyer totalement cette initiative qui a suscité l'adhésion de ces prestigieuses organisations mondiales placées sous couvert onusien. “Nous sommes fiers d'être associés à cette opération et nous la soutenons vivement. Notre appui ne s'arrêtera pas là”, a rassuré Madame Durant de l'UNESCO. M. Georgui du FNUAP a marqué son engagement en empruntant à la poésie ses plus beaux vers : “Lire, c'est s'ouvrir au monde ; Prends le temps de lire ; c'est la phase de la sagesse”. Bilan 2003 et perspectives 2004 Les réalisations de l'année 2003 du secrétariat d'Etat à la Jeunesse ont permis à 179.799 bénéficiaires de fréquenter les activités des colonies de vacances, les clubs, garderies et Centres de sauvegarde de l'enfance. Les activités des Maisons de jeunes, des Centres d'accueil et les actions associatives ont pu mobiliser 5.355.409 bénéficiaires. Aussi, 400.959 jeunes filles ont fréquenté à leur tour les Foyers féminins, la formation professionnelle, les activités de rayonnement et de sensibilisation et de lutte contre l'analphabétisme. Concernant les perspectives de l'année 2004, le secrétariat table sur l'envoi de 150.000 jeunes en colonies dans le cadre de l'opération “Vacances pour tous”, soit 50.000 bénéficiaires de plus qu'en 2003. L'infrastructure d'accueil estival sera renforcée par l'ouverture de 15 nouveaux Centres et l'extension de 35 autres. Trois sessions de formation pour 120 encadreurs seront assurées aux nouveaux moniteurs de colonies de vacances et autant pour les directeurs et des cadres spécialisés. D'autres actions sont programmées pour le renforcement de la politique de proximité des clubs d'enfants dont le nombre de bénéficiaires grimpera de 24.000 en 2003 à 100.000 cette année-ci. B.M