CRI de la région de Doukkala-Abda Voulant prendre son destin en main, la région Doukkala-Abda veut désormais capitaliser ses potentialités naturelles à profusion. Au cœur de cette vision, la PME-PMI se taille la part du lion. "La région Doukkala-Abdda présente un potentiel extraordinaire et des conditions favorables pour attirer les investisseurs. Non seulement des zones industrielles sont créées d'El Jadida à Safi, mais il en existe de plus petites que nous réalisons et que nous appelons zones de facilité économique. Elles sont faites pour encourager les jeunes promoteurs à venir s'installer ici. À cet égard, je vous informe qu'à El Jadida, le prix du mètre carré aménagé ne dépasse pas 100 dirhams. Il n'existe pas aujourd'hui dans tout le pays un mètre carré aménagé proche d'une ville à moins de 180 dirhams". Larbi Sebbari Hassani, wali de la région Doukkala-Abda et gouverneur de la province de Safi qui répondait à une question de la Gazette du Maroc sur les réelles opportunités que recèle sa région, est convaincu des potentialités de cette dernière. Plus connue pour être le grenier du pays et accueillant un bon nombre de grandes industries notamment les usines de transformation des produits de la pêche et celles tournant autour de la chimie-parachimie, la région de Doukkala-Abda mérite bien son nom de deuxième région économique du Maroc. La rencontre du 16 décembre dernier avec les investisseurs et les professionnels de la province a été une occasion de constater cette réalité. Mais hélas il s'agit aussi d'une région, en dépit de ses énormes potentialités naturelles, inexploitée. La stratégie adoptée par les nouvelles autorités de cette localité, avec le CRI au centre, est de redéfinir une nouvelle configuration marketing de la zone. Selon Mohamed Yacoubi, directeur du CRI de Doukkala-Abda, ce marketing territorial est tiré actuellement par quatre actions : l'amélioration des conditions d'accueil de la région, l'offre de produits attractifs pour les investisseurs en leur donnant un contenu opérationnel aux atouts locaux, la mobilisation de tous les administrateurs pour le développement et la promotion en interne et en externe de la région. Le résultat de cette gestion de proximité commence à se faire sentir et de belle manière. Puisqu'un opérateur saoudien qui voulait investir 160 millions de dollars dans un projet touristique rural de 50 hectares dans la région, dénommé Half Moon, était près d'y renoncer. Et pour cause, les interlocuteurs étaient si nombreux qu'il ne savait plus à quel saint se vouer. Mais dès la création du CRI, le projet est devenu une réalité. Ainsi, les travaux de la construction de Half Moon ont démarré depuis août dernier. Tout est fait aujourd'hui dans la région Doukkala-Abda pour attirer la petite et moyenne entreprise. Ici, les autorités de la Wilaya ont compris que l'avenir de leur province se trouve dans la coopération mutuellement avantageuse qu'une grande entreprise doit avoir avec une PME-PMI. Des vases communicants "Notre stratégie doit être centrée sur la PME-PMI puisque c'est une garantie de stabilité et de création de richesses. Je ne pense pas qu'on puisse réussir à attirer de nouveaux investisseurs dans une région si on n'a pas déjà un bon tissu de PME-PMI qui garantissent les services de proximité pour les grandes entreprises", a estimé pour sa part Driss El Khazzani gouverneur d'El Jadida. Ce constat peut être facilement étayé. Si un opérateur s'installe demain au parc industriel de Jorf Lasfar où il n'y a que des entreprises de grande taille, il faudra qu'à côté il y ait des entreprises de moyenne dimension ou même des très petites structurées et spécialisées dans l'entretien, la mécanique, l'électricité, …pour assurer la relève. Imaginez ce que peut coûter en temps et en argent la panne d'une chaudière pour une grande entreprise pendant une demi-journée sans cette proximité ! Un tissu de PME-PMI autour des grosses structures constitue une condition essentielle pour attirer les investissements. D'ailleurs, afin de faciliter cette démarche, l'incubateur d'entreprise à El Jadida permet à tout jeune entrepreneur de venir tenter sa chance. Ce dernier pourra non seulement avoir à sa disposition un terrain mais aussi un local pendant 24 mois à un prix dérisoire avec un encadrement à la clef. De son côté, le secteur touristique de la région Doukkala-Abda offre aujourd'hui de grandes possibilités de création de PME-PMI dans le domaine des services. Ainsi, dans la zone touristique de Haouzia il est prévu de créer 8000 lits. "Avec l'étape d'aménagement et de construction de cette zone, nous avons la possibilité de pousser les PME-PMI à saisir cette occasion. C'est quand même plus de 4 milliards de dirhams qui vont être investis", poursuit Driss El Khazzani. Ceci étant, pour beaucoup de personnes, Safi souffrirait de deux grands maux : la pollution et la fermeture des conserveries. Cette vision est doublement étriquée. Concernant la pollution, d'énormes efforts sont faits aujourd'hui et sont visibles pour débarrasser la ville de cette image. Quant au second, certes beaucoup d'unités ont fermé mais aujourd'hui, on produit et l'on exporte plus. "On fait un meilleur chiffre d'affaires que par le passé. Il y a eu une espèce de sélection. Les normes d'exportation sont devenues plus strictes. Les contrôles se font de plus en plus sérieusement et en particulier par l'extérieur. Ce qui fait que nombre de conserveries n'ont pas pu réaliser cette mise à niveau", dit le wali de Doukkala-Abda. Tandia Anthioumane