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Moulin à vent
Publié dans La Gazette du Maroc le 10 - 11 - 2003

Mohamed Alouah et Alger
C'est un peu comme dans une pièce absurde. Délire et déraison sont les deux mots phares dans cette affaire sans précédent.
Un peu particulière, l'Histoire rapportée par “Ashark
Al Awsat” du mercredi 5 courant, qui oppose un homme pas comme les autres à un Etat très
comme les autres. Il faut
la commencer par le commencement :
L'Algérie, par Polisario interposé, séquestre plusieurs milliers de Marocains. L'Algérie, c'est comme ça : des prisonniers sont détenus, depuis des décennies, sur son sol. Mais, elle trouve ingénieux de dire, le plus diplomatiquement du monde, qu'elle n'est pas concernée. Du tac au tac. On ne manque pas d'ailleurs de politiciens et autres gradés de l'autre côté de la frontière qui crieront sur tous les toits, et même sous couvert, que les prisonniers marocains à Tindouf, et dans d'autres parties du territoire algérien, ne sont pas détenus en Algérie. Ce n'est pas très cartésien, mais une telle logique incite à réfléchir. On se creuse les méninges. On en arrive à conclure que les villes algériennes ne le sont pas pour autant. Tout bien réfléchi, un politicien marocain est allé droit au but. Peut-être que nos amis d'Alger le veulent ainsi.
Mohamed Alouah, car c'est bien de lui qu'il s'agit, a décidé d'en finir une bonne fois pour toute : il décide, tout compte fait, d'aller jusqu'au bout. Ce n'est plus un secret, maintenant. Car l'homme réfléchi, et même un peu trop, a publié un communiqué dans lequel il menace (sic) de libérer l'Ouest algérien et même une partie du centre de l'Algérie. Pour plus de détails, il ajoute que “des milices combattantes” (il y a d'autres qui dorment !) sont prêtes à passer à l'action. Le champ de bataille s'étendra donc de Hassi Messaoud à Oran, en passant par Maghnia, Tlemcen, Cherchell, Béchar, Adrar, Ouargla et Mohammadia, pour ne citer que les grandes cibles. Faite dans le plus grand secret, la préparation remonterait à plus de deux ans. Des Algériens seraient membres actifs dans le “Front de la libération de l'Algérie marocaine”, dont il est le commandant autoproclamé.
Comme chaque artificier qui se respecte, Alouah a même arrêté un ultimatum : le 6 novembre. Les opérations dont la nature est gardée secrète jusqu'à maintenant pour raison de stratégie et de tactique, “pourraient inclure la libération des prisonniers marocains sahraouis”. Apparemment, Alouah dont on ne peut mettre en doute l'élan patriotique, est né pour les armes. Ses premières n'ont pas été cependant très réussies.
Les Marocains, tous bien évidemment, militent pour la libération de tous leurs concitoyens séquestrés dans les prisons de la honte. Le Maroc, à l'unisson, n'a pas eu de cesse de demander leur libération. Alouah, lui, l'a compris autrement. Il veut libérer les Algériens ! Eh oui. Une aubaine, on s'en doute, pour certains responsables algériens en mal de sensation pour en faire toute une histoire et un incident diplomatique. Alors ? Alors, c'est le bal.
Le ministère des Affaires étrangères algérien a demandé des explications à l'ambassadeur marocain à Alger, Mohamed Saïd Rayyan. On devinera alors le sourire aimable de ce dernier. Ce serait sans doute, le sourire le plus éloquent dans l'histoire de la diplomatie depuis la nuit des temps. Il en dira long, certainement, sur l'offensive de Alouah et la réplique d'Alger. La première est somme toute l'œuvre de “longs loisirs”, et un exercice d'imagination débridée, la deuxième est beaucoup plus ridicule. On y oublie que la guerre est une affaire un peu trop sérieuse pour être laissée à Alouah. Eh bien oui, pourtant.
La guerre est pour le président du parti libéral réformateur ce que la prose est pour le Bourgeois gentilhomme de Molière: la dire sans en savoir rien.
Franchement, il ne faut pas en vouloir outre-mesure à notre aimable Alouah. Quand bien même il ne pense pas quand il ne fait pas des siennes, l'Algérie néanmoins le prend trop au sérieux, et en fait toute politique. Là il paraît que sa diplomatie parle trop gravement de choses pas très graves.
C'est un peu ce que disent les critiques littéraires : un sot trouve toujours un sot qui l'admire. Dans le cas échéant, qui le prend à la lettre. On lui rend un grand service, à ce monsieur : souvent tout le monde évite de dire d'un insensé qu'il est un insensé. Personne n'ose le lui dire et donc il finit ses jours sans le savoir.
Seulement voilà, Alouah a trouvé preneur. Et ce n'est pas n'importe qui. C'est tout un pays : avec ses galonnés, son pétrole, sa diplomatie, itou itou.
Il y a vraiment de quoi se bomber (ou se bombarder) le torse. Car, faut-il le rappeler, il faut avoir du génie pour tout faire basculer dans l'incertitude, l'amalgame et faire courir toutes les capitales du Maghreb. Génie ? Certainement. Mais qui ne dure que ce que durera une rose, puis il dégénère. Vous dites dégénéré ?
De plus en plus enclin à la provocation, Alouah a par inadvertance ou par humeur ramadanienne, omis qu'il y a un Etat au Maroc , une histoire, des tracés, des traités signés et surtout des engagements. Il balaye tout d'un revers de la main, enfourche son cheval et le Don Quichotte de partir à la conquête de l'Ouest. La Con-quête, des moulins de Cervantes.


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