Mohamed Abied, secrétaire général de l'UC Pour Mohamed Abied, secrétaire général de l'Union constitutionnelle, le parti a tiré les leçons des législatives et a réussi les communales. La Gazette du Maroc : quelle évaluation faites-vous du processus électoral démarré par les législatives du 27 septembre 2002? M. Abied : à mon sens, aucune évaluation du processus électoral qui a duré plus d'un an, ne peut se faire sans prendre en considération plusieurs paramètres ayant un rapport avec des événements parfois dramatiques que le pays a connus. D'autant plus que dernièrement, il y a eu plusieurs opérations électorales en un temps réduit. Ce qui forcément doit être pris en compte. Pour ce qui est des communales, je peux dire que cette échéance a permis à notre parti, ne serait-ce que partiellement, de reprendre la place qui lui revient en remportant certaines mairies et plusieurs conseils communaux et ce conformément à la stratégie que nous avons adoptée consistant à concentrer les efforts sur un certain nombre de communes où le parti est bien implanté. Sur un plan général, les résultats des communales ont permis de redessiner la carte politique. Maintenant on est en face des alliances naturelles : d'une part les partis de gauche et de l'autre ceux de droite. Cela après que tout le monde se soit rendu à l'évidence que la Koutla est loin d'être une alliance stratégique et que la majorité gouvernementale a été reléguée derrière l'opposition. Les communales ont montré que le poids de ces élections n'est pas à minimiser et ce vu le rôle que sont appelés à jouer les conseils communaux. Pour nous, les résultats des élections communales nous permettent d'entrevoir l'avenir avec optimisme. Un optimisme mesuré, il faut bien le dire. Avez-vous eu du répondant alors que les programmes se ressemblent ? Le phénomène de ressemblance des programmes est le sujet des discussions partout maintenant. Mais c'est un faux débat ou faux problème, parce que si ressemblance de programmes il y a, cela est dû au fait que certains partis ont renié leurs principes et adopté les programmes des partis libéraux. Ce n'est pas un phénomène strictement marocain. Mais il a concerné pratiquement tous les partis socialistes de par le monde qui ont opté pour des idéaux du libéralisme après les bouleversements que le monde a connus. Ainsi les notions de liberté, de démocratie, d'encouragement du secteur privé et d'économie de marché constituent un socle commun pour bâtir une société prospère. Et c'est de là qu'est venue cette confusion. Nous allons nous distinguer sur le plan des réalisations pour lesquelles nous nous sommes engagés.