Face à un vide juridique La franchise, ce mode moderne de création d'entreprise, par la représentation d'une marque étrangère, fait bien des heureux au Maroc. Les exemples de success story ne manquent pas. Et, depuis bientôt dix ans, il ne se passe pas un mois sans l'annonce de l'ouverture d'une nouvelle enseigne. Mais, des cas de flop existent. Exemple d'une mobilisation. En fin de semaine dernière, la franchise a fait l'objet d'un salon à la foire internationale de Casablanca, troisième du genre en l'espace de six années (1). L'occasion pour les promoteurs d'en faire l'apologie et d'inciter, encore une fois, à la multiplication des expériences qui, a priori, semblent toutes vouées à la réussite. Pourtant, franchise ne rime pas tout le temps avec réussite ! Les exemples de flop, il y en a à la pelle et il incombe donc de faire très attention. Selon Mehdi Salmouni-Zerhouni, expert en propriété industrielle : "on retrouve les échecs à toutes les phases du processus de mise en place d'une franchise. Mais, ils sont plus fréquents en amont et donc parfois, c'est traumatisant pour le franchisé qui a du mal à comprendre. C'est notamment le cas de cet étudiant qui vient de finir ses études et qui a voulu monter son affaire. Après avoir été aiguillonné vers un franchiseur français par un cabinet assermenté, celui-ci a donc voulu aller rencontrer son futur partenaire en Hexagone. Rendez-vous est donc pris. Muni de tous les documents requis, il s'est alors présenté au Consulat de France pour une demande de visa, lequel lui a été refusé. Motif : les autorités consulaires lui ont demandé de présenter un relevé bancaire. Ce qui est, bien sûr, complètement aberrant". En plus des cas de refus de visas que l'on ne dénombre plus, des problèmes d'arbitrage, d'autorisation d'exercer, d'autorisation de construire, de déséquilibre contractuel entre franchiseur et franchisé, et même d'arnaque sont également fréquents. Les ambassades, consulats et autres autorités locales sont donc directement impliqués. Aussi, le cabinet de Mehdi Salmouni-Zerhouni avait-il organisé, sous le haut patronage du Centre d'études internationales de la franchise (CETIF) et en collaboration avec la Fédération de réseaux européens de partenariat et de franchise(IREF), un séminaire franco-marocain sur "les développements croisés des réseaux de franchise et de partenariat au Maroc et en France", le 14 avril dernier à Casablanca, en présence notamment de Corinne Breuze, consul générale de France à Casablanca et Mohamed El Asri, Chef du service de l'animation économique, qui a représenté le wali du Grand Casablanca. L'objectif de cette rencontre, qui a également vu la participation de Jean-Paul Clément, président de l'IREF, de professeurs universitaires... et d'étudiants en quatrième cycle du CETIF, était de sensibiliser les autorités consulaires, les autorités locales et les promoteurs sur ces problèmes rencontrés par certains projets de franchising et, partant, de protéger l'équilibre entre franchisé et franchiseur. "Les problèmes entre franchisés et franchiseurs n'étant pas pareils quand on passe d'un pays à un autre, notre objectif était également d'identifier ceux qui se posent entre franchiseurs français et franchisés marocains. L'année prochaine, nous nous focaliserons sur l'axe Italie-Maroc. Par la suite, nous nous attaquerons à d'autres pays". Outre la sensibilisation des autorités des principaux pays concernés (France, Italie, Allemagne, Etats-Unis, Canada....), l'objectif visé à terme par les promoteurs du séminaire, qui ont annoncé la création de l'Association IMAREF (Institut marocain des réseaux de la franchise et de partenariat) (2), est de combler le vide juridique qu'il y a actuellement dans le domaine de la franchise au Maroc. "Notre association a un rôle d'encadrement. Elle n'a pas vocation à être une agence matrimoniale", a prévenu Mehdi Salmouni-Zarhouni. (1) 3ème Salon International de la Franchise et du Commerce en Réseau (2) Président d'honneur: Abdelkrim Benchrif Oudghiri; Président Fondateur: Mehdi Salmouni-Zerhouni; Secrétaire Général : Abdellah Amalah et Trésorier : Mohamed Berrada.