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D'un monde à un autre
Publié dans La Gazette du Maroc le 17 - 07 - 2009

A trop aimer le genre humain cela peut mener à la misanthropie. Les chemins sont pourtant nombreux malgré le postulat du «Misanthrope» de Molière qui idéalise les hommes. Le misanthrope est passionné et non hystérique. Il y a celui qui en arrive là à la suite d'un malheur personnel ou d'un engagement déçu.
Jacques Sternberg, écrivain et humoriste «vulgarisateur» de l'humour américain de la grande époque, avait eu toute sa famille massacrée par les nazis. Il en avait conçu une haine inextinguible pour le genre humain. Qui peut le lui reprocher ? Son penchant pour l'humour froid et méprisant vient de son propre malheur. Cela se lit de «Géométrie dans l'espace» aux «contes glacées». Son «Anthologie de l'humour noir» est plus complète que celle d'André Breton, le pape du surréalisme.
D'une autre essence est la misanthropie de Chamfort, connu surtout pour un ensemble de textes réunis sous le titre de «Maximes, caractères et anecdotes».
Cela peut légitimement surprendre, ce rapprochement entre deux auteurs que plus d'un siècle sépare. Ils ont cependant la même propension à écrire des textes courts. Chamfort était plongé dans la société alors que
Sternberg s'en était extrait, et se déplaçait dans Paris en vélo solex alors même que l'automobile triomphait.
Il est inutile de rappeler que Chamfort avait eu un destin. Ayant vécu sous l'ancien régime, il en avait connu les avantages matériels. Il n'en avait pas moins conservé sa lucidité puisqu'il écrivait qu'il n'y a pas de grand homme pour son valet de chambre. Quoique favorisé par l'aristocratie, il avait une autre idée de la société. C'est tout naturellement qu'il se trouvait parmi les révolutionnaires en 1789. Mais en 1894, au moment de la terreur, il avait manifesté son opposition ce qui lui avait valu d'être emprisonné à plusieurs reprises. Ayant connu deux régimes et chaque fois profondément déçu, sa misanthropie l'avait conduit à vouloir en finir. Sans succès, pourrait-on dire. Malgré les coups de couteaux qu'il s'était infligé, et même l'usage d'un pistolet. Recueilli, soigné et caché par des amis il quittait la vie un an plus tard. Ses écrits épars avaient été rassemblés et publiés avec grand succès. Plusieurs fois rééditées, «Les maximes…» sont depuis négligées bien qu'à la fin de la dernière guerre mondiale, une réédition était préfacée par Albert Camus, préface qui avait curieusement disparu par la suite.
Chamfort, moraliste, ne s'apparente guère à La Rochefoucauld, autre moraliste. Ce dernier avait disparu avant la révolution de 1789. Bien qu'ayant pris part à plusieurs frondes, il demeurait un aristocrate n'hésitant pas à se mêler aux intrigues de la noblesse. Observateur sévère de la société qui lui avait inspiré les «Maximes», et malgré les déboires qu'il avait connus dans la vie, la misanthropie lui était étrangère.
L'itinéraire syncopé de Chamfort relève du destin. Moins choyant que la Rochefoucauld, il n'est plus cité que par une minorité qui s'amenuise au fil du temps. Cela n'ayant plus cours dans aucun pays on peut citer cette anecdote extraite des «Maximes…».
Un riche bourgeois remet une bourse à un serviteur et lui assigne d'acquérir le plus bel agneau du marché. Le serviteur revient bredouille, en arguant que le juge était sur le point d'acheter cet agneau. Le bourgeois lui remet une seconde bourse afin d'acquérir l'agneau et le juge. n


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