L'actualité de ces dernières semaines a été marquée, comme on le sait, par l'organisation de trois sommets. Le G20 à Londres était consacré aux questions économiques et financières dans le monde, le sommet de l'OTAN à Strasbourg avait pour but la définition de nouveaux objectifs, enfin le sommet Euro-américain à Prague, avait un caractère politique. A première vue, ces trois sommets, malgré leur succession dans le temps, n'ont rien de commun. Et pourtant. Si on y regarde de près, on se rend compte que le plus important de ces sommets, est celui de Prague. Il définit en effet l'aire où s'exercent un ensemble d'intérêts. Cette aire est constituée par l'Europe et les Etats-Unis. En clair, le monde occidental qui se veut comme principal dirigeant du monde, distribuait les bons et les mauvais points. C'est à Prague que le Président américain a réaffirmé l'intention d'installer un bouclier anti-missile en Tchéquie et des radars en Slovaquie, officiellement pour parer toute agression iranienne. Dans ces conditions, il ne serait pas malhabile d'installer en Corse un bouclier pour protéger le monde des menaces nord-coréennes. Les tâches de l'OTAN sont explicitées à Prague. Si la menace terroriste est réelle, elle constitue pour l'Occident un excellent paravent qui sera illustré prochainement par de nouvelles cassettes audio qu'on ne prend même plus la peine d'expertiser. Il est naturel de remonter le temps qui met à sa juste place le sommet de l'organisation de l'Atlantique nord (OTAN). On n'a pas la berlue, il s'agit bien de l'Atlantique et nord par-dessus le marché. Mais on est naïf, et on cherche à savoir ce que font dans cette organisation, des pays qui n'ont pas de façade atlantique. On trouve finalement la réponse dans le projet d'accords de coopération avec le Japon et la Corée du Sud. Il y a même des voix pour suggérer l'adhésion de l'Australie. Voilà qui rassurera la Chine populaire et accessoirement la Fédération de Russie. D'autre part, la Géorgie trépigne aux portes de l'OTAN qui se tâte. Quant à l'Ukraine, il faut simplement rappeler que la moitié de la population est russophone, et une adhésion déclencherait une guerre civile. Il faut rappeler aussi qu'à l'origine, l'OTAN était créée pour contenir l'URSS qui avait répliqué en mettant sur pied le pacte de Varsovie, disparu après la chute du mur de Berlin. A quoi sert donc aujourd'hui l'OTAN ? A lutter contre le terrorisme. Contre les kamikazes, il y aura plus de chars, plus d'avions, plus de drones. Il y aura même des fusils à tirer dans les coins. Ni la Chine ni la Russie n'y croient. Malgré les bonnes paroles, elles s'arment à outrance. Il ne serait pas étonnant de voir s'installer un axe Moscou-Pékin. Tout cela va renforcer les complexes militaro-industriels, dont les surplus seront acquis notamment, par l'Afrique, absente des préoccupations du G20. La résurrection du libéralisme est une affaire trop sérieuse pour en confier le sort à la multitude de l'ONU. L'économie mondiale est du ressort de l'Occident, avec la collaboration d'autres pays industrialisés. Les autres suivront. C'est un peu comme l'Union pour la Méditerranée. Cette union est conçue pour des projets économiques et culturels. Par contre, on chercherait à la loupe quelque chose qui concernerait la liaison fixe entre le Maroc et l'Espagne, ce qui aurait relié physiquement l'Afrique à l'Europe. Il faut être raisonnable cependant. La liaison fixe risquerait de porter un coup fatal à la société d'exploitation des patéras.