Des soldats israéliens viennent de révéler que leurs armées avaient commis à Gaza des crimes de guerre en tirant comme des lapins des Palestiniens, femmes et enfants. Cela n'est une surprise que pour le monde occidental qui avait obéi sagement à l'injonction israélienne de ne pas couvrir les scènes de massacre alors que des images filmées à l'intérieur étaient diffusées par des chaînes arabes. Ce monde voyait, mais ne voulait pas savoir. Ce qui était encore plus pénible, c'était la passivité du monde arabe qui s'était donné en spectacle en se livrant à des batailles d'égos. On reste sceptique quant aux résultats du prochain sommet de Qatar sinon que chaque pays sortira son chéquier pour la reconstruction de Gaza. Ce qui n'est rien d'autre qu'une prime indirecte accordée à l'agression et aux massacres. Par ailleurs, Israël est membre pour l'Union de la Méditerranée. Durant l'agression et même après, cette Union, en tant que telle n'a même pas publié un communiqué dénonçant ces actes de barbarie. Ce silence était une manière d'assentiment ou pour le moins le résultat d'une paralysie soulignant l'artificialité de l'organisation Méditerranéenne. «L'autorité Palestinienne» table sur les orientations du nouveau gouvernement israélien et de l'infléchissement que lui donnerait le nouveau Président américain. Or, le Premier ministre pressenti Netanyahou a déclaré ouvertement son hostilité à la création d'un Etat palestinien. Lieberman, qui sera son Ministre des Affaires étrangères est allé plus loin. Il préconise de revenir aux frontières de 1967, en restituant une parcelle de territoire destinée à recevoir les Arabes palestiniens qui seront expulsés et faire ainsi d'Israël un Etat Juif. On oublie volontairement qu'il s'agit de palestiniens ayant refusé de quitter leurs terres en 1948. Le troisième larron sera très probablement Ehud Barak si on lui permet de conserver le ministère de la Défense où il s'était distingué par le massacre des Gazaouis. Que peut-on attendre de cette troïka de malheur dont la haine des Palestiniens et des Arabes en général, est le pain quotidien. Quant à la nouvelle position américaine, elle est caractérisée par un flou artistique. Barack Obama n'a pas dit un mot sur les massacres de Gaza durant sa campagne électorale. Après son élection, il n'a pas révélé ses intensions. A-t-il un objectif précis ? Nul ne le sait. Il déclare nécessaire de favoriser la création d'un Etat palestinien, ce qui est devenu chez tout le monde une clause de style. Le Président Obama sera contraint d'assumer et de gérer cet héritage vieux de plusieurs décennies. Il ne pourrait pas nier la sacralité d'Israël. Au besoin, le puissant lobby Juif américain le lui rappellerait. Il faut craindre que la troïka de Tel-Aviv ne prenne de court l'Administration américaine et ne la mette devant le fait accompli. Le Président américain tend la main aux Iraniens qui refusent de la saisir parce que l'offre est conditionnelle. C'est l'occasion rêvée que saisira Israël pour faire diversion et créer une nouvelle tension. On sait que la guerre est sa raison de vivre. Le Liban a été détruit en 2006. Gaza en 2009. La Cisjordanie est ligotée. Que reste-t-il ? La Syrie et l'Iran stigmatisés par le monde occidental. Ce sont des éléments favorables pour que l'armée israélienne frappe la Syrie ou l'Iran ou les deux ensemble. L'Iran attaquée réagirait. Pas militairement, mais en fermant le détroit d'Ormuz, une voie internationale. Le Président Obama aurait donc la légitimité internationale pour protéger Israël. Il faut dire que ce ne serait pas une catastrophe. Le principal souci est le pétrole. La Russie a le sien. La Chine et les autres pays le paieront plus cher, ce qui ne serait pas pour déplaire aux pays producteurs. Le monde occidental reconstruira les pays attaqués, alors que le terrorisme deviendra plus dur. L'expérience a montré que le fracas des guerres est toujours suivi en fin de compte par le cliquetis des tiroirs-caisses, sans pour autant faire oublier les massacres.