Contrairement à ce qui a été rapporté publiquement, les représentants de l'Etat marocain n'ont rencontré jusqu'ici que trois Chïoukhs de la Salafiya Jihadia et les pourparlers se sont déroulés de longues heures dans leur cellule de détention. Il s'agit de Hassan El Khattab du réseau Ansar Al Mahdi, de Cheikh Haddouchi, provisoirement relaxé pour assister aux obsèques de son père, et de cheïkh Fizazi qui devrait être grâcié à l'occasion de l'Aïd Al Adha. Les autres chïoukhs de ce courant islamiste radical, à l'instar de Bouhafs et Hassan Kettani n'ont pas encore été contactés à ce jour. La délégation institutionnelle habilitée à rencontrer les détenus islamistes, est conduite par Hafid Benhachem, ancien patron de la DGSN et Délégué général à l'Administration pénitentiaire et la Réinsertion, avec son adjoint en charge des questions de sécurité, Mustapha Hilmi et un représentant du parquet. Cette composition témoigne de la volonté des pouvoirs publics de conférer une légitimité aux négociations en cours qui se veulent crédibles en raison de la disposition des mis en cause au repentir et à la réconciliation. Si l'Etat n'a donné, à ce jour, aucune garantie, tout porte à croire que les salafistes approchés veulent tourner définitivement la page. Un sit-in des familles de détenus est prévu le 10 décembre devant le siège du CCDH en vue de, croit-on savoir, revendiquer la libération des islamistes fondée à un appel à la réconciliation générale.