Si Barack Obama n'a pas encore dévoilé la composition de son équipe, à l'exception notable de la nomination de Rahm Emanuel, qui sera le chef d'orchestre de son administration, on devrait y retrouver de nombreuses personnalités qui l'ont entouré durant sa campagne. Rahm Emanuel : le pitbull d'Obama A l'annonce de sa nomination comme secrétaire général de la Maison-Blanche, les journalistes se sont frottés les mains : d'accès facile, Rahm Emanuel, 48 ans, a la langue la plus acérée de Washington, ce qui lui a valu le surnom de «Rahmbo», «pour sa détermination et son approche ‘pas de prisonniers'», explique le magazine Time. Pour la même raison, les Républicains, victimes de ses sorties meurtrières faisaient grise mine. «Ceci est un choix surprenant pour un président élu qui a promis de changer Washington, de rendre la politique plus courtoise, et de gouverner au centre», a réagi John Boehner, le chef de la minorité républicaine à la Chambre des représentants. «Poignée de main Rabin/Arafat» Fils d'un Israélien qui vit toujours en Israël et d'une Américaine, Rahm Emanuel est une boule d'énergie. Il s'est fait les dents dans l'arène politique impitoyable de Chicago et fait partie de la garde rapprochée de Barack Obama. Elu à la Chambre des représentants par l'Etat de l'Illinois en 2006, ce parlementaire féroce et efficace a été l'un des principaux artisans de la reconquête du Congrès par les démocrates grâce à ses talents de stratège. Il apportera donc à Obama sa connaissance du fonctionnement interne du Congrès. Il connaît tout aussi bien la Maison-Blanche, puisqu'il y a travaillé en tant que conseiller politique sous l'administration Clinton, de 1993 à 1998. On se souvient notamment de lui pour son mordant lors de l'affaire Lewinsky, où il était en première ligne dans la défense du Président, ridiculisant les Républicains. L'un des autres domaines de compétence de Rahm Emanuel, juif très pratiquant, est le Proche-Orient : est à l'origine d'une des images les plus célèbres de la présidence Clinton. Il a supervisé, jusqu'à la chorégraphie, la poignée de mains historique entre Rabin et Arafat lors de la signature, en 1993, des accords de paix d'Oslo. Au sein de la prochaine administration Obama, il aura un rôle clé pour faire adopter l'ordre du jour ambitieux qui attend le Congrès avec des réformes du système de santé et de la fiscalité, de l'énergie et la lutte contre le réchauffement climatique. Son penchant pour l'offensive devrait aider le prochain Président à faire passer ses réformes les plus audacieuses, estiment les spécialistes.