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Point de vue : Le Maroc à la recherche de son identité
Publié dans La Gazette du Maroc le 07 - 11 - 2008

Amazigh, Juif, Arabe, Africain, Méditerranéen le Maroc, et donc le Marocain, sont tout cela à la fois. Le carcan réducteur est un facteur d'implosion et non d'unité.
Cette année, pour la première fois, nos enfants ont droit à un chapitre sur la présence des Juifs au Maroc. Les Amazighs ont toujours droit au même petit chapitre « les premiers habitants du Maroc étaient Amazighs ». Après, l'histoire officielle commence par « Al Fath Al Islami », la conquête Islamique. Le fait qu'il y avait un Etat reconnu par Rome avec des Rois salués par les livres d'histoire comme Jugurtha ou Juba II est une connaissance interdite aux Marocains, dans le cadre de leur cursus scolaire. Le fait qu'à l'arrivée de l'Islam, les tribus berbères étaient soit juives soit païennes, n'est expliqué nulle part. Le ridicule de la thèse selon laquelle les cavaliers portant l'étendard de l'Islam ont converti pacifiquement et immédiatement cette population, n'empêche pas sa pérennité. Alors que tous ceux qui ont eu accès au vrai savoir de l'histoire connaissent La Kahina, et sa résistance à la conquête Islamique qui a duré dix ans. On continue à enseigner à nos enfants que le Dahir Berbère était une tentative de séparer les Marocains et qu'ils ont réagi comme un seul homme pour le combattre. Alors qu'en réalité, il ne s'agissait que d'officialiser le droit coutumier qui existait en région berbère. Le mouvement national s'en était saisi parce qu'il était déjà dans la logique salafiste de la Oumma assimilatrice, et en a fait un moyen de mobilisation.
Le drame identitaire
Aujourd'hui, le Maroc officiel est désarmé face à la question Amazigh. Il ne peut la traiter comme une question culturelle parce qu'elle est essentiellement politique. Tout commence par reconnaître que cette terre est Amazigh. Ensuite il faut accéder aux revendications culturelles, mais aussi sociales et politiques. La classe politique ne peut résoudre cette question sans remettre en cause le dogme sacro-saint du Maroc Arabo-Musulman, faisant partie d'un Monde mythique créé par les orientalistes et nommé le Monde Arabe. Tout notre drame est là : un ancrage identitaire qui défigure notre identité, la ramène à un seul confluent politiquement dominant. Cet ancrage nous accroche à l'Est, alors que naturellement, historiquement, nos liens sont au Nord et au Sud. Discuter aujourd'hui de l'identité plurielle du Maroc n'est pas un luxe d'intellectuel et encore moins une attitude subversive. C'est une nécessité, il faut restituer notre diversité dans le regard que nous avons sur nous-mêmes, dans l'image que nous renvoyons aux autres et cela passe par le politique et en premier lieu la constitution.
Cette démarche n'a pas à être et ne peut pas être communautariste, ce n'est pas aux trois mille Juifs vivant au Maroc de défendre la part de judaïté dans notre identité, ce n'est pas non plus aux seuls Amazighs de défendre l'Amazighité de cette terre, c'est à nous tous de défendre l'identité Marocaine qui est plurielle, mais qui fait ce que nous sommes individuellement et collectivement. Etre Marocain, c'est traduire toutes ces influences, qui, de toutes les manières façonnent notre vécu, y compris à notre insu.
Ne pas sublimer l'histoire
Cela dit, le danger c'est de laisser croire que cette société a été un havre de félicité durant des siècles. L'intégrisme y est récurrent. Les Almohades et les Almoravides sont des dynasties portées par l'intégrisme. Ils ont détruit les palais, emprisonné les poètes profanes, dont le plus célèbre est Al Mouatamid Ibnou Al Abbad. Ils sont surtout tentés d'imposer le statut de Dhimmi dans toute sa rigueur. Cela n'a pas tenu, parce que le judaïsme était essentiellement rural, que les juifs étaient très pauvres et que les tribus, par la force du voisinage avaient des liens tout autres. Légalement, le statut de Dhimmi n'a été aboli que par Mohammed V, mais en vérité il ne fut appliqué que rarement. Cependant, aujourd'hui encore, on parle plus du judaïsme andalous, citadin et datant de 8 siècles que du judaïsme rural, qui date lui, de 3 millénaires. L'assimilation des berbères non juifs par l'Islam n'a pas effacé les spécificités, celle des noirs venus d'Afrique non plus. La langue, les mœurs, la culture ont survécu. Il y a un fond païen dans Tarounja, il est plus clair chez les gnaouis. Le politique ne restituant pas la diversité de l'identité, parce que les gouvernants puis le mouvement national avaient cherché leur légitimité dans une seule dimension, nous sommes aujourd'hui assiégés par le wahhabisme et le fantasme d'une identité sans rivage, aliénée à une « Oumma » aussi irréaliste que négativiste, par rapport à ses composantes. Les manifestations les plus importantes au Maroc, ont concerné la question palestinienne et l'Irak. Non pas parce que ces causes sont justes, et elles le sont au plus haut point, mais parce qu'elle mettait le « nous » face aux « autres ». Cette dichotomie entre l'identité réelle et l'identité assumée fait des Marocains de véritables schizophrènes. L'individu chez nous fait appel à plusieurs systèmes de références selon les situations. Le refus d'assumer notre identité est une cause de mal vie et est porteur de risques d'implosion. En se radicalisant, certains mouvements Amazighs adoptent l'attitude négationniste, assimilationniste des nationalistes pan-Arabe. Si nous laissons la passion l'emporter, nous allons vers une situation à l'Algérienne, nos voisins de l'Est ayant le même problème. La raison c'est qu'il n'y a qu'un seul Maroc, éternel, qu'il est pluriel, multiple et qui, démocratisé, assumant sa diversité, pourrait devenir un exemple pour le genre humain.■


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