Les invités étaient venus pour les résultats semestriels, mais ils auront aussi droit à la déclaration d'intention de son patron Mohamed Benchaâboune sur les ambitions de son groupe. Nous irons partout où nous ne sommes pas pour le moment», a-t-il déclaré en pensant à l'ensemble des activités parabancaires ou proches des métiers de la finance qui permettront de faire du groupe banque populaire une référence. L'idée de Champion national n'est pas abandonnée, loin s'en faut d'ailleurs. Quand l'on consolide déjà une douzaine de société dans pratiquement autant de domaines d'activités, que reste-t-il ? Le groupe compte notamment les filiales étrangères en France, Guinée et Centrafrique. Au Maroc, la banque est dans le crédit à la consommation, le capital risque, la gestion d'actifs, l'intermédiation boursière, le leasing, l'offshoring, l'assistance et la garantie de créances. Cependant, il est un domaine en particulier que la banque populaire a toujours voulu investir sans jamais y parvenir, celui de l'assurance. La populaire est en effet, le seul grand groupe bancaire du pays auquel ne soit adossé une compagnie d'assurance. Alors que le groupe Finance.com compte RMA Watanya dans son portefeuille et Attijariwafa bank possède la Wafa Assurance. Même la société générale de taille nettement moins importante a réussi à racheter la Marocaine Vie. Si le Groupe Banque Populaire ne possède pas encore sa propre compagnie, ce n'est pas faute d'avoir essayé. En 2002, elle a déjà demandé un agrément pour en créer une, Oualalou, alors ministre des finances a cédé à la pression du Conseil consultatif de l'assurance. Certaines indiscrétions ont également évoqué le lobbying du groupe Arig, alors qu'il contrôlait la CNIA. Cette dernière distribue certains de ses produits via le réseau Banque Populaire. Plus récemment, au début de l'année il y a eu le protocole d'accord signé, puis annulé, avec la Société générale pour le rachat d'une partie du capital de la Marocaine-Vie. Négociations avec Upline en cours Depuis quelques temps, c'est le nom de la CNIA qui circule encore. Sans démentir, mais sans plus de détails, Mohamed Benchaâboun a simplement affirmé que le groupe est à la recherche de toute opportunité de croissance externe ou interne, mais il ne faut pas en dépasser le juste prix. La remarque vaut aussi pour la banque d'affaires Upline. L'attitude du président de Banque populaire laisse suggérer que les négociations sont toujours en cours. Quoi qu'il en soit, l'organe central du groupe, en l'occurrence la BCP qui porte les filiales, a les moyens de ses ambitions. Cependant la rentabilité des investissements, leur pérennité et leur croissance, semblent être une priorité pour le management afin de ne pas détériorer les indicateurs du groupe. En effet, la BCP a dégagé un résultat net de 471 millions de dirhams au premier semestre 2008 en amélioration de 28% par rapport à la même période 2007. Cette croissance s'explique notamment par une amélioration de 12% du produit net bancaire (PNB) qui a atteint 692 millions de DH et d'un coût du risque quasi-nul. Sur cette même période, les dépôts continuent de s'améliorer, haussant de 22% à 10 milliards de dirhams, alors que les crédits à l'économie s'envolent pour atteindre 15,6 milliards de dirhams. La croissance du corporate banking se poursuit à un rythme soutenu. ■