Le choix est arbitraire. On aurait pu en selectionner bien plus. Visite guidée passionnante dans ces lieux chargés de mémoire. Volubilis Le rêve d'un royaume romain Parvis bien abîmé, mosaïques en décomposition, murs en ruines, le site romain de Volubilis ressemble à tous les sites historiques du royaume. Complètement oublié, ce site revient souvent à l'actualité à l'occasion du vol notable d'une pièce archéologique ou quand un concert est organisé sur place. Pour rappel, la fameuse statue de Bacchus, la plus grande statue du dieu du vin qui existe au monde dérobée en 1983 n'a pas été retrouvée malgré l'intervention d'Interpol. Pourtant, le site de Volubilis constitue non seulement une étape importante dans l'histoire de la présence romaine au Maroc, mais il fait partie des lieux de mémoire romains les plus importants dans le monde. Volubilis remonte à l'annexion par les romains en 42 ap. J.-C. du royaume de Maurétanie Tingitane, après l'assassinat par l'empereur Caligula du roi maurétanien Ptolémée. Volubilis devient la capitale régionale de l'administration romaine, après avoir contribué à l'anéantissement des révoltes locales contre l'Empire. Vers 285, affaiblis par la résistance des tribus berbères, les romains quittèrent la région pour se replier sur Tanger. L'invasion des Vandales, venus d'Espagne en 429, va mettre fin à la présence romaine. En 681, la conquête islamique arrive jusqu'au Maghreb. En 789, Idriss Ier, descendant d'Ali, gendre du Prophète, s'enfuit pour échapper aux persécutions abbassides. Il s'installa à Volubilis, qui reprend son nom d'origine Walili. Avec la fondation de Fès par Idriss II (808), Volubilis perd son statut de capitale. C'est le début de la fin.Aujourd'hui, ces 40 hectares de vestiges ont été classés par l'UNESCO patrimoine mondial de l'humanité. Palais Skhirat Le jour où le Maroc a failli basculer Aucun lieu n'a autant marqué les esprits que ce fameux palais de Skhirat. C'est là où s'est particulièrement joué un drame qui a failli faire basculer le pays dans une dictature militaire. Une première tentative d'assassinat du Souverain qui devait avoir lieu le 14 mai 1971, à l'occasion du défilé militaire ayant été ajournée, la date du putsch fut fixée au 10 juillet 1971, lors des festivités de la fête de la Jeunesse. Avant le lever du jour, 25 commandos et une section spéciale quittaient Ahermoumou, officiellement pour opérer une manœuvre militaire à Benslimane. A l'entrée de Salé, Ababou dévoile à ses troupes le plan d'attaque du Palais de Skhirat. Sur place, les mutins ont franchi les portes du palais avant de tirer à l'aveuglette sur l'assistance, tuant de nombreuses personnalités, soit plus d'une centaine de morts. Après l'attaque de Skhirat, les tirs sur le ministère de l'Intérieur et la RTM, les mutins qui se rendent vers l'état-major général vont être rapidement maîtrisés. La tentative de coup d'Etat a échoué. La suite est connue. Mazagan. Capitale des portugais La splendeur de l'ensemble architectural qui constitue, à El Jadida, la citerne portugaise, nous remet en mémoire la durable puissance des portugais. Témoin de cette ancienne gloire, (Mazagan, en français - El Jadida, en arabe) fut entièrement construite à partir du XVIe siècle par la Couronne portugaise dans le cadre de la reconquête des «pays infidèles». En 1769, affaiblie par les attaques incessantes des populations indigènes, Mazagão est laissée à l'abandon. Ce que peu de marocains savent, c'est qu'à la demande des habitants, le Portugal avait décidé à l'époque de déplacer toute la ville et sa population en Amazonie. Pendant des années, des navires portugais vont convoyer les habitants de Mazagão. À Belem, ils fondent Nova Mazagão, dans l'embouchure du grand fleuve, et le projet se défait dans les torpeurs du Tropique. Aujourd'hui encore, chaque année, au Brésil, les descendants des « Mazaganistes » célèbrent « les luttes de leurs ancêtres chrétiens contre les nôtres, plutôt musulmans. » Dans « Mazagão, la ville qui traversa l'Atlantique : Du Maroc à l'Amazonie », Laurent Vidal revient sur les péripéties qu'a connues cette expédition hors du commun. Que reste-t-il de ce lieu de mémoire portugais ? Mieux entretenue que d'autres sites, la cité portugaise a été inscrite au patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco comme symbolisant la rencontre entre l'Europe et l'Islam et demeure la Mecque de milliers de touristes, qui en ont fait un passage obligé. L'Université Mohammed V-Agdal 50 ans de mai 68 Nos mai 68, on les a rêvés sur le parvis de l'Université Mohammed V-Agdal. Inaugurée par feu Mohammed V le 21 décembre 1957 pour «former le cadre qualifié répondant au défi de l'indépendance, capable d'assumer les missions de l'administration et de la gestion, non seulement dans le domaine administratif mais aussi, dans les autres domaines industriel, économique et artistique; garantissant ainsi une vie normale et une gestion ordonnées du pays», selon les mots du souverain défunt, l'université a vibré durant 50 ans au rythme des changements politiques et des bouleversements idéologiques qui ont marqué le monde. C'est là qu'ont usé leur fond de culotte tous les leaders de la gauche comme les ministres technocrates qui ont marqué la vie politique nationale. Les Oualaalou et autres. Même le chef de l'Etat, aux côtés de son cousin Moulay Hicham a fait un passage obligé par la prestigieuse université qui a constitué pendant longtemps le noyau académique de tout le Maroc avec ses 1012 enseignants, 911 administratifs et techniciens, 23439 étudiants, dont environ 5537 doctorants. Port Lyautey Il était une fois Kénitra Dans le Maroc du XXe siècle, il y a une blessure, celle de la colonisation. L'histoire de la colonisation et de la décolonisation, comme toutes les histoires, a des aspects sombres et d'autres qui ne le sont pas. Le maréchal Lyautey aura été une figure controversée de la colonisation française au Maroc. L'histoire du port remonte à Août 1912, date à laquelle Lyautey avait décidé de faire du port fluvial une base arrière située entre Salé et Fès. Dès lors, l'aménagement du port de Kenitra va connaître une activité sans précédent, le 8 Novembre 1942, il va d'ailleurs servir de base pour le débarquement des troupes Américaines, environ 9000 hommes, convoyés par le cuirassier Texas et le croiseur Savannah. La ville ne reprendra son nom d'origine que le 2 Janvier 1958 par décret Royal. La ville qui portait le nom de Port Lyautey, fut le pole économique et agricole du protectorat et même au début des années 60, agonise aujourd'hui dans l'indifférence totale. Al Qaraouiyine. Quand les femmes détenaient le pouvoir C'est à une femme, héritière d'un riche kairouanais, Oum Al Banine fatima Al Fihriya, que l'on doit la création de qui est à l'origine de sa fondation. Depuis le neuvième siècle, l'Université marocaine, Al-Qaraouiyine, dispensait le savoir dans les domaines religieux, administratif, scientifique et culturel. Sa construction débute en 857 à Fès, sous le règne de la Dynastie Idrisside. Elle devient, du Xe au XIIe siècle, un important centre d'enseignement et une des premières universités au monde. Celui qui chemine aujourd'hui dans la vieille médina de Fès en longeant les bâtiments de la Qaraouiyine ne peut avoir aucune idée de ce que représentait, pendant près de quatre siècles, la «vraie» Qaraouiyine. C'est au XIIe siècle, que la plupart des grands penseurs et philosophes de l'islam comme vont être associés d'une manière ou d'une autre à l'histoire de la Quaraouiyine : des philosophes comme Averroès, le géographe Al Idrissi, Ibn Khaldoun, les grands maîtres du Soufisme, tels Ibn Hrizim, Abou Madiène al Ghaout, Abdeslam Ben Mchich Alami pour ne citer que ceux-là mais également de grands noms de la pensée juive comme Maimonide. A l'époque, on y enseignait essentiellement la théologie aux étudiants sans fortune. Si les mosquées ne manquent pas à Fès, avec ses 143 mosquées et ses anciennes medersas, la Qaraouiyine reste malgré tout, l'un des plus importants centres de la science et de la spiritualité du royaume. Tazmamart. Ils ont rasé le bagne Des bagnes moyenâgeux comme Tazmamart, il faut aller chercher au Cambodge ou en Thaïlande pour en trouver un identique au vingtième siècle. Pourtant, ce mouroir a accueilli des pensionnaires jusqu'aux années 90. Construite sur mesure, Tazmamart devait accueillir en 1972, après le second coup d'Etat avorté contre Hassan II, 58 officiers de l'Armée. Selon de nombreux pensionnaires, la prison a par la suite été utilisée pour servir de dernière demeure à de nombreux opposants politiques portés disparus jusqu'à présent. Les prisonniers étaient enfermés dans des cellules souterraines exiguës 24 heures sur 24. Les contacts humains étaient strictement interdits, il n'y avait aucune protection contre la chaleur de l'été ou le froid de l'hiver. La torture et des maladies comme la tuberculose tuaient les pensionnaires au quotidien. Officiellement, ce sont 35 prisonniers qui décédèrent, à Tazmamart durant les dix-huit ans du bagne. Durant les années 1980, les médias francophones font leurs choux gras de l'existence d'une prison secrète dans le sud. Le Makhzen niera en bloc ces allégations jusqu'à la parution de Notre ami le Roi en 1990. Signé par le journaliste Gilles Perrault, l'ouvrage est en réalité un mixage de témoignage d'anciens détenus politiques. On avance même que Perrault n'a fait qu'éditer l'ouvrage tout en empochant les royalties. Toujours est-il que la pression des ONG de défense des Droits de l'Homme est telle, que Hassan II va donner l'ordre, en 1991, de fermer la prison et de relâcher les derniers détenus. En octobre 2000, une première commémoration en présence de quelques survivants est célébrée à Tazmamart. En 2006, Tazmamart est rasé. Aussitôt la blogosphère entre en ébullition. «Ils ont détruit les cellules et confisqué la mémoire. Notre mémoire à tous. De quel droit ? La rage ! ... » s'indignent les internautes du blog «dbbled.blogspot.com/tazmamart-cest-fini ». Derb Moulay Chrif Un nid de tortionnaires Des centres illégaux de torture systématique tels que le PF3 ou Dar El Mokri sont nombreux. Les «années de plomb» ont été marquées par une longue série de violations graves des droits humains commises par un régime qui avait usé de l'arbitraire à profusion au service d'une politique systématique de répression musclée de toute opposition. L'arbitraire était servi par la torture systématique des opposants dont beaucoup y laisseront leur vie (Chtouki, Zeroual, Grina, …). Pendant plus de trente années , les centres secrets comme Tazmamart, Kalâat M'gouna, Agds, le Complexe, El Korbès ont fonctionné à plein régime. Dans le lot Derb Moulay Chrif, occupe une place bien particulière. C'est un peu le must de tous les centres de torture, non seulement parce que des familles entières y ont séjourné (le cas de la famille Manouzi, dont le père et la plupart de ses fils, militants de l'UNFP (Union Nationale des Forces Populaires) ont été soumis à la torture à Derb Moulay Chérif mais également parce que le centre était situé dans un quartier populeux de Casablanca. Les prisonniers étaient souvent torturés à mort dans des cellules souterraines à quelques mètres de la foire des marchands ambulants. Une question qui taraude toujours les anciens détenus politiques qui ont séjourné à Derb Moulay Chrif « on se demande s'ils nous entendaient hurler ? D'autant plus que les séances de torture avaient lieu dans le silence de la nuit». On devra à Driss Benzekri, trois ans avant sa mort, d'avoir organisé un pèlerinage mémorable sur les lieux de cette triste université de la torture. Essaouira. Sur les ruines de Mogador L'Unesco a été bien inspiré d'inscrire la Médina d'Essaouira (ancienne Mogador) dans la liste du patrimoine mondial en 2001. Cette cité mythique représente un exemple type de ville fortifiée du XVIIIe siècle, construite en Afrique du Nord selon les principes de l'architecture militaire européenne de l'époque. Pour permettre à son pays de commercer en particulier avec l'Europe, en 1765 le Sultan alaouite Sidi Mohammed ben Abdallah avait décidé de construire un nouveau port, face à l'île Mogador. Mogador va devenir le principal port marocain de la côte atlantique une sorte de nouveau «port de Tombouctou ». A la fin du 19ème siècle le commerce avec l'Allemagne est en pleine progression et le consulat allemand réalisa à ses frais une station météorologique, la première au Maroc. A l'époque, les populations juives dépassaient les marocains de confession musulmane. Malgré ce passé glorieux, la ville va sombrer dans la léthargie jusqu'en 1947 quand Orson Welles en voyage au Maroc décide d'y tourner d'Othello qui obtiendra la palme d'or à Cannes en 1952. En 1969 quand Jimi Hendrix va débarquer pour faire d'Essaouira la Mecque des hippies, il est tout de suite suivi par les Cat Stevens, Margaret Trudeau, Paul Simon, Paul McCartney, Led Zeppelin, les Rita Mitsouko etc... La flamme d'Essaouira va s'éteindre pour quelques décennies jusqu'à la fin des années 90. Date à laquelle, les gnaouas vont finir par parfaire la réputation d'Essaouira avec un festival qui accueille depuis 11 ans des milliers de mordus qui font la fête au son endiablé des tambourins. Un petit bémol cependant, à part un ou deux hôtels, tout ce que la ville a vraiment gagné de ce festival, c'est une flambée sans précédent des prix de l'immobilier. Marrakech Les sept patrons «sebâatou rijales» «Je reviens des sebaâtou rijales». En langage décodé, cela signifie je reviens de Marrakech. L'expression est aujourd'hui peu usitée par les générations actuelles, mais les sept saints, eux n'ont pas perdu de leur aura. On les visite toujours autant, ils sont toujours l'objet d'un culte qui dépasse souvent les frontières nationales. La tradition des Sept Saints de Marrakech remonte au règne du sultan Moulay Ismaïl (1672-1727) qui avait pris le parti de choisir sept saints, dont le seul point commun était d'être enterrés dans la ville ocre. Deux sont originaires de Marrakech : Sidi Youssef Ben Ali et Sidi Abdelaziz Tebbaâ. Cadi Ayyad et Sidi Bel Abbas sont de Sebta, Sidi Abdellah El Ghazouani vient de Tétouan, Sidi Ben Slimane du Souss, et l'Imam Souheili est un pur andalou. Un pèlerinage sur les tombes des sept protecteurs de la ville fut institué. Savants en théologie confirmés ou grands mystiques soufis sont tous cités dans une qasida composée par Cheikh El Youssi lui-même qui invoque les sept saints dans l'ordre où doit s'effectuer leur visite. Pour des raisons géopolitiques, les tombeaux de ces saints n'ont jamais cessé d'être l'objet de la plus grande attention de tous les souverains. Même Hassan II n'a pas hésité à restaurer en 1998 le mausolée de Sidi Bel Abbas enterré au cimetière de Sidi Marouk, près de Bab Taghzout. L'hôtel Anfa. La table des grands Les gosses de riches qui traversent le quartier Anfa à toute vitesse pressés de rejoindre les minettes de Aïn Diab savent qu'ils passent juste à côté d'un lieu de mémoire mythique ? C'est dans le salon en rotonde de l'Anfa-Hôtel que se tinrent, dans le plus grand secret, les réunions préliminaires à la Conférence d'Anfa du 14 au 24 janvier 1943, auxquelles ont pris part feu Sa Majesté Mohammed V, Roosevelt, Churchill, et le Général de Gaulle. L'hôtel d'Anfa, aujourd'hui rasé, qui se trouvait sur le plateau de la colline verte d'Anfa, fut réquisitionné par l'armée américaine en 1942. Pour l'anecdote, Casablanca avait été épargnée par les bombardements allemands à cause d'une erreur de traduction, car un espion avait signalé aux Allemands, par radio, la tenue secrète de la conférence en traduisant Casablanca par la «Maison Blanche» de Washington. Au Dîner offert par le président Roosevelt en l'honneur de feu Sa Majesté le Roi Mohammed V, Elliot Roosevelt, fils du président des Etats-Unis dans son livre « Mon père m'a dit», revient sur cette rencontre « Le roi du Maroc vint accompagné de son jeune fils, héritier présomptif et suivi de son grand Vizir et de son Chef de Protocole, posa la question de savoir, quelles conséquences on devait tirer du conseil de mon père en ce qui concerne le futur gouvernement français (...) Mon père jouant avec sa fourchette, fit observer gaiement, que la situation, surtout en matière coloniale, changerait radicalement après la guerre». Théatre . La seconde mort de Cervantès Pendant longtemps le Gran Teatro Cervantes » a été le théâtre d'une vie culturelle intense à Tanger. Une effervescence dont il ne reste plus grand chose hélas. Le critique théâtral de l'époque, Issac Assaguay, à l'annonce de sa construction écrivait : « Le Théâtre Cervantes est le complément indispensable de cette jeune vie culturelle (…) pour offrir d'autres horizons à la jeunesse tangéroise». Dès le 2 avril 1911, date de sa création, le Gran teatro Cervantes devient très vite «la fierté de Tanger et le centre culturel et artistique par excellence ». Le grand ténor Caruso y donna un récital de printemps en 1929 fort apprécié. Toutes les «stars» de la scène espagnole et américaine du Sud ; l'étonnante Maria Flores et même Antonio Machin le Cubain… Mais une large place était aussi faite aux Marocains et à la culture arabo-andalouse. Dès les années 20, il y avait beaucoup d'artistes arabes à l'exemple d ‘« Othello» monté par les jeunes de cette association et présenté en 1929 devant un public arabe et européen enthousiaste. Les chanteurs populaires de l'époque : Ahmed Ouyassine, Abdeslam Ajenoui et son frère Mohamed, Mohamed Akalou, Mohamed Haddad, Mohamed Boudakka étaient fréquemment programmés. Des années 50 au début des années 70, le Gran Tetro Cervantes ne cesse de décliner jusqu'à tomber quasiment en ruines. Propriété de l'Etat espagnol, après avoir été donné par la famille Gallego ; il est confié pour un dirham symbolique à la municipalité de Tanger entre 1972 et 1992. Depuis 1990 date de la première tentative de restauration, le théâtre est en proie aux démons tangérois de promotion immobilière, de considérations politiciennes maroco-espagnoles. Rabbi Amran Bin Diwan. Les juifs aussi… Il n'y a pas un seul site, pas un blog de juifs marocains qui ne fait mention de Rabbi Amran Bin Diwan. Ce saint vénéré par tous les juifs du monde accueille des milliers de pèlerins à l'occasion de la Hilloula. On raconte que Rabbi Amram Bin Diwan naquit à Jérusalem et en 1743, il fut choisi par les Rabbins de Hébron, comme émissaire au Maroc avec pour mission de collecter de l'argent pour les Yechivot de la Terre Sainte. Il va s'établir à Ouezzane où il met en place un sanctuaire consacré à l'étude de la Torah. On raconte de nombreux miracles qui s'accomplirent sur sa tombe. Des malades sans espoir de guérison, retrouvaient la santé après avoir prié sur sa tombe ; des aveugles recouvrant la vue, des paralysés qui reviennent sur leurs jambes et des femmes stériles qui tombaient enceinte après une prière sur sa tombe. Ce qui vaut pour Amran Bin Diwan, vaut pour d'autres lieux de culte juifs de par le Maroc dont certains sont vénérés également par les musulmans comme Rabbi Ben Lhench enterré dans l'Ourika. Ce qui nous fait remonter à une histoire de 2000 ans de présence juive avant que les Almohades au 12ème et 13ème siècle ne proposent aux juifs le choix entre l'exil et la conversion forcée. Le Maroc et le patrimoine de l'Unesco Peut mieux faire La liste du patrimoine mondial comporte 878 biens considérés comme ayant une valeur universelle exceptionnelle par le Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO. Au Maroc, nous avons huit sites d'appellation contrôlée. Il s'agit de la Médina de Fès (1981), celles de Marrakech (1985 de Tétouan (1997), d'Essaouira (ancienne Mogador) (2001), de Meknès (1996), du Ksar d'Aït-Ben-Haddou (1987), du Site archéologique de Volubilis (1997) et de la Ville portugaise de Mazagan (El Jadida) (2004). La mosquée Hassan II Des milliers de fidèles qui se bousculent pour être le plus près de l'imam, des hommes qui viennent de partout pour faire leur prière derrière l'imam Kzabri. La superstar des «taraouih» fait vibrer les foules durant le ramadan, mais il déplace du monde même pendant la saison morte. Feu Hassan II n'aurait pas souhaité mieux pour sa mosquée. La mosquée qui porte le nom du Souverain défunt a pourtant été conçue dans l'exaltation, mais construite dans la douleur. Au moment de la souscription, le Monde titrait sa Une sur la mosquée qualifiant la souscription de « racket d'Etat». A l'époque, Driss Basri, puissant ministre de l'Intérieur avait monté une machine diabolique pour tirer le maximum des citoyens. Alors que Hassan II avait parlé d'une souscription symbolique, Basri a ponctionné les salariés à la source, n'hésitant pas à renouveler l'opération à plusieurs reprises. Quant à l'édification de la mosquée, elle a mobilisé plus de 30.000 ouvriers qui travaillèrent pendant plus de 50 millions d'heures. La première pierre fut posée le 12 juillet 1986 et l'inauguration a eu lieu le 30 août 1993, après sept ans de travaux non stop. Conçue par l'architecte Michel Pinseau, elle a été édifiée par le groupe français Bouygues. Aujourd'hui, les marocains en général et les casablancais en particulier, ont oublié les déboires qui ont marqué la construction de la plus grande mosquée du monde après celle de la Mecque.