L'opinion internationale rejette la domination du monde par les Etats-Unis. Cette même opinion fête l'arrivée sur la scène américaine et internationale du candidat démocrate Barak Obama, alors que la convention démocrate n'a pas encore désigné officiellement son candidat à la Maison-Blanche. Cela est évidemment surprenant. Cependant, tout cela est construit sur un malentendu. On considère Barak Obama comme un candidat noir et que son succès actuel procède du «rêve américain» qui permet à n'importe quel citoyen d'accéder à la fortune ou au pouvoir. Or, ce n'est pas un noir mais un métis, ce qui explique l'Obamania, l'ancienne génération l'identifie à Harry Belafonte, crooner et chanteur exotique, la nouvelle à la vedette hollywoodienne Wil Smith. Il est certain que s'il avait le physique du rocker feu James Brown, il ne serait même pas sherif d'une petite bourgade du Midwest. Mais il est ce qu'il est, fait de la politique et a déjà atteint le stade de sénateur. Ira-t-il plus loin ? Les pays arabes et les musulmans étudient ses projets en matière de politique étrangère qui nous concernent. Chez nous, on espère le cas échéant, qu'il n'y aura pas revirement à propos de notre cause nationale. Par ailleurs, son rival John Mac Cain l'avait taxé d'incompétence en matière de politique étrangère. C'était un piège dans lequel Barak Obama est tombé à pieds joints. Il a sauté dans un avion pour effectuer un périple qui l'a mené de Koweit-city à Londres. Chaque étape est pour lui significative. Il y a des pays qu'il a visités et d'autres où il n'a pratiquement fait qu'une escale. Dans son esprit, le peu de temps qu'il a passé au Koweït doit marquer l'intérêt qu'il porte aux Arabes, qui devraient être satisfaits, de Ryad à Rabat. Puis l'Irak qui avait envahi dans le passé son voisin et en avait été puni. Cela coûte cher de se prendre pour un Américain. Il a conversé avec les actuels dirigeants irakiens et a annoncé qu'il retirerait progressivement l'armée américaine pour permettre la reconstruction de l'Irak. C'est avaliser à posteriori l'invasion de ce pays par les troupes américaines et anglaises. Reconstruire à l'étranger, cela ne mange pas de pain, mais peut rapporter gros, d'autant plus qu'il n'est nulle part question de reconstituer l'unité irakienne, pas même chez les pays arabes. Accentuer l'effort de guerre en Afghanistan qu'il a visité et là aussi reconstruire. Autre chose est de reconstruire la Nouvelle Orléans, dont la population est en majorité noire et pauvre. Autre chose aussi d'éradiquer la pauvreté du tiers de la population américaine. Il n'est guère besoin de souligner que Barak Obama est un libéral, un libéral américain. La visite en Israël a été exemplaire et il a pris le temps qu'il faut pour mamourer la puissante association des Juifs américains. Kippa blanche et recueillement devant le mur des lamentations. Puis renouvellement de sa volonté de voir Al Qods Capitale de l'Etat hébreu après un souhait à peine audible de négociations avec les Palestiniens. Ceux-ci l'ont vu passer en coup de vent à Ramallah, le temps qu'il dise à leur «Président»: «Continuez mon brave». Il n'a pas eu le temps de voir l'autre mur qui ravage la Cisjordanie, ni les multiples barrages, ni les colonies sauvages. Il a préféré parler à Berlin de son mur abattu et d'éliminer les murs dressés entre les différentes parties du monde. De lutter aussi contre le terrorisme et pour l'écologie qui sera la prochaine industrie investie par les Etats-Unis. C'est une erreur que d'avoir harangué 500.000 berlinois devant la colonne de la liberté. Ultra nationalistes, plus que d'autres peuples, les Américains ne tolèrent pas que l'étranger se mêle de leur politique. Le Premier ministre l'a bien compris -il est le mieux placé- et a organisé une visite discrète. C'est l'escale parisienne qui aura été la plus dangereuse pour Barak Obama. Nicolas Sarkozy a, comme à son habitude tiré la couverture à lui, au cours d'une conférence de presse à l'Elysée qu'il affectionne. A la surprise générale, il a conclu : «Nous n'intervenons pas dans les élections américaines. Ce sont les Américains qui votent». Tiens donc ! n