Rabat a vécu, le week-end dernier, un moment fort dans la genèse récente du processus en marche d'unification des composantes de la gauche marocaine à l'initiative du parti Travailliste. Tout d'abord, rendons à César ce qui lui appartient : c'est sur l'initiative du bouillonnant et très énergique Abdelkrim Benatiq que le consensus autour de la réunification des forces politiques de la gauche nationale a été redynamisé. Dans la foulée des rencontres au FFD et au PPS, sans oublier le colloque de la Fondation Abderrahim Bouabid sur la thématique de la recomposition de la gauche à la lumière des enseignements du scrutin du 7 septembre, le Parti Travailliste (PT) vient d'organiser son 3ème Forum, le samedi 5 juillet, qui a drainé 5000 militants, sympathisants et adhérents autour du thème de «l'Union de la gauche : une revendication de masse pour réhabiliter l'action politique au Maroc». Ces milliers de participants, de tous les âges et des deux genres, sont prompts à se mobiliser à l'appel des leaders travaillistes emmenés par leur secrétaire général Abdelkrim Benatiq. La 3ème édition vient après les deux premiers forums qui avaient réuni respectivement 8000 jeunes et 6000 femmes sur «l'Union de la gauche : une revendication de masse pour réhabiliter l'action politique au Maroc». L'ancien secrétaire d'Etat du gouvernement El Youssoufi en charge du portefeuille du commerce extérieur, en tenue de combat avant le début des opérations, se démenait comme un beau diable à la Salle Ibn Yassine de Rabat pour mettre de la chaleur dans les rangs des militants, des invités, des sympathisants et des visiteurs, les accueillant personnellement, les orientant vers les gradins, surchauffant les troupes flokloriques Ahwach (Une référence d'identification populaire avec les 65 Associations qu'elles représentent qui firent un boucan du tonnerre, si bien qu'avant le démarrage du meeting des cinq partis alliés dans l'Union, le PPS, FFD, PT, PS et USFP (ce dernier s'est affiché aux abonnés absents sans crier gare !), on serait cru dans un de ces méga-concerts artistiques où les publics sont constamment survoltés. Le «faux pas» de l'USFP est inexplicable car l'organisateur de la rencontre, Benatiq, dont les origines berbères d'Azilal nous rappellent l'incontournable art local des fameuses djellabas «bziouias» qu'arborent fièrement les Marocains aux fêtes traditionnelles, avait pris le soin d'adresser une invitation personnelle aux 23 membres du Bureau politique de l'USFP pour participer au rendez-vous et dont pas un seul n'eut la politesse de se décommander. Il n'empêche que Abdelkrim Benatiq a de l'énergie à revendre et de la volonté dont il n'est guère avare. Avec un comportement de leader de proximité, ce qui est plutôt rare dans les annales «protocolaires» des chefs partisans qui arrivent souvent en dernier (quand ils ne sont pas en retard). Mais le fringant ancien leader du SNB (Syndicat national des banques), et qui fut le plus jeune cadre syndical à siéger au Comité exécutif de la CDT, avait fait plier bien des négociateurs, pourtant réputés comme étant purs et durs de l'autre côté de la barrière au moment d'arracher des revendications pour les travailleurs. Le meeting du jour a connu la participation de dirigeants représentant les formations alliées dans l'Union de la gauche, Nabil Benabdellah du PPS, Thami Khyari du FFD, Abdelmajid Bouzoubaâ du PS et, naturellement, l'instigateur de la rencontre, Abdelkrim Benatiq du parti Travailliste. «Cette initiative caresse l'ambition de fortifier l'unité des rangs de la famille la gauche marocaine en tant qu'acteur principal dans la recomposition du champ politique national», souligna le leader travailliste.