Un marché en progression… mais 2002 n'aura pas été une année exceptionnelle pour le secteur de l'automobile. Et si du côté du CBU (les voitures importées neuves), la progression a été de presque 17%, le montage local a payé les frais d'une gamme vieillissante (-12%). Ce qui nous donne un taux d'évolution globale du marché de l'ordre de 6%. Les ventes des véhicules utilitaires légers n'ont pas pu profiter d'une reprise espérée de l'économie nationale. Résultat : une baisse de presque 8%. L'objectif des 100.000 véhicules semble encore très loin. Patience, nous dit-on. Du sang neuf dans l'automobile L'année précédente a été porteuse de changements dans plusieurs entreprises. A Global Engines, Bouazza El Khalfi est remplacé par Khalid Cheikh, nouveau directeur général et pur produit de la maison «saoudienne». Jaouad M'tiri a cédé sa place de directeur de l'exploitation à Mohamed Iraki, un ancien cadre à Renault Maroc. La filiale du constructeur français a accueilli Leonardo Pereira Dos Santos, qui remplace Michel Galakhoff, ancien PDG. Le groupe saoudien Jameel, propriétaire de Toyota du Maroc rappelle Mohamed Messaoudi pour d'autres fonctions. Il est remplacé par Abdelhamid Yala, qui assure par ailleurs le poste de directeur général de la filiale algérienne du groupe. Bruno De Mori vient à la rescousse de Fiat Auto Maroc, avec pour mission de mener à bien les négociations avec le gouvernement marocain, en vue de reconduire la convention sur de bonnes bases. Quatre nouvelles marques Même si le marché marocain est exigu, il attire encore de nouvelles marques de voitures. Dacia, Porsche, Mini et Kia sont depuis quelques mois disponibles dans les concessions marocaines. Elles sont respectivement représentées par Renault Maroc, CAC, Smeia et Gama Motors. Durant l'année 2002, pas moins de 40 nouvelles voitures ont été lancées. La plupart ont préféré le salon Auto expo pour se faire belles et conquérir un public nombreux. Des investissements en masse Une fois de plus, de grands groupes internationaux ont témoigné leur confiance au marché marocain. Tel est le cas du groupe Bamarouf (Suzuki Maroc), le groupe Jameel (Toyota du Maroc) et le groupe Bughchan (Global Engines). Les deux premiers en investissant dans la construction de nouveaux sièges sociaux et le deuxième en se dotant d'un grand centre agréé de service après vente. Coïncidence : ce sont tous des Saoudiens ! Changement à la tête de l'Aivam C'est Mohamed Larhouati, 53 ans, qui succède à Abdelhaq Laraki à la tête de l'Aivam (association des importateurs de véhicules automobiles montés). Cet ingénieur de l'EMI a passé l'essentiel de sa carrière dans le secteur automobile. En l'an 2000, il a été nommé directeur général du groupe Auto Hall. Le nouveau président de l'Aivam a plusieurs chantiers à parachever : la mise en place du site internet avec un système efficace de récolte des statistiques de ventes, doter l'association d'une structure qui lui soit dédiée, préparer l'entrée en vigueur du secteur dans le cadre de l'accord de libre échange et la préparation du prochain salon de l'automobile dans un cadre meilleur (nouvelle surface d'exposition). Fiat Auto Maroc veut y rester Confrontée à des rumeurs sur son éventuel désengagement du Maroc, Fiat Auto Maroc a ouvertement exprimé sa volonté de rester dans notre pays, afin de continuer son projet industriel. Depuis plusieurs mois, la nouvelle direction générale de l'entreprise italienne mène des négociations ardues avec le gouvernement, en vue de renouveler la convention sur la voiture économique. Cette dernière doit, pour sa survie et sa compétitivité, bénéficier d'avantages supplémentaires : souplesse dans la détermination du prix de base à la vente, paiement sans retard du crédit TVA et une solution à la concurrence jugée « déloyale » des véhicules utilitaires légers économiques (avec banquette !). En cas d'échec de ces négociations, Fiat Auto Maroc arrêterait d'assembler à Somaca, mais gardera une structure d'importation propre. Bras de fer Amica GPLC L'Amica (association marocaine de l'industrie et du commerce de l'automobile) tire la sonnette d'alarme. Les chaînes de montage des véhicules poids lourd ne respectent plus les termes de la loi 10/81, dite loi d'intégration/compensation. Celle-ci stipule que toute entreprise désirant assembler des véhicules particuliers doit s'approvisionner chez les équipementiers locaux à hauteur de 50%, tandis que les chaînes de montage de poids lourds doivent se conformer au taux de 60%. Elles se sont plaintes des difficultés que connaît leur branche du fait des surcoûts imputés à l'industrie locale des composants automobiles. N'en restant pas là, le GPLC (groupement professionnel du poids et de la carrosserie) demande la suppression de la liste négative, c'est-à-dire les composants CKD. Ceux-ci sont taxés (droits de douane) en tant que pièces de rechange alors qu'ils entrent dans le processus de fabrication. Ils devraient bénéficier d'une exonération pure et simple. Ensuite, l'élargissement de cette notion de CKD à la carrosserie, qui reste un secteur porteur. Enfin, l'exonération de la TVA pour les collections CKD. Auto Expo : bilan mitigé La troisième édition du salon national de l'automobile, Auto Expo s'est tenue en mai de l'année dernière sur fond de crise. Evénement biennal, Auto Expo a été pour tout le monde de l'automobile porteur d'espoir, quant aux ventes qui devraient y être réalisées. Alors que les exposants ont beaucoup investi dans la construction de stands de haut niveau, l'exiguïté du lieu de l'exposition (la foire de Casablanca) et une politique de communication en demi teinte n'ont permis de drainer que 80.000 visiteurs. Un chiffre en deçà des attentes des professionnels, de même que le chiffre de ventes déclaré à la fin de la manifestation (moins 1.700). Enfin le gazole propre Après une pression de la part des importateurs qui aura duré plusieurs années, la Samir a cédé pour mettre sur le marché un gazole à faible teneur en soufre (350 ppm au lieu de 10.000). Son prix a été majoré de 1,20 dirham par rapport au gazole classique qui continue à être vendu dans les stations. Privatisation de la Somaca : non, merci Repoussé depuis plus d'un an, le feuilleton de la privatisation de la Somaca devait bien avoir une fin. Elle a été malheureusement douloureuse, puisqu'aucun des trois constructeurs présents dans le capital de l'entreprise publique n'a usé de son droit de préemption pour reprendre les 38% que possède l'Etat. De ce fait, la Somaca est livrée à elle même. Si Fiat reconduit la convention des véhicules économiques, l'avenir de la chaîne de montage est assuré jusqu'en 2008. Au-delà, Dieu seul sait… L'automatisation du permis de conduire entre en vigueur Après plusieurs reports, l'automatisation des épreuves théoriques du permis de conduire est entrée en vigueur le 8 octobre 2002 à Rabat, pour se généraliser quelques mois après. Ça se passe de la façon suivante : les candidats, qui débarquent 10 par 10, devront se concentrer devant un grand écran, et répondre non pas à des questions mais à des situations réelles de conduite et opter pour l'une des réponses suggérées par le système (2 à 4 choix). Au final, c'est le candidat qui a obtenu un score supérieur ou égal à 35/40 qui se verra admis au passage de l'épreuve pratique.