Mazen Sowan, A D.G de Siemens Le “kaiser” Mazen Sowan, administrateur directeur général de Siemens, est un homme heureux, du moins en cette fin d'année 2002. Son rêve de réaliser un grand projet au Maroc s'est concrétisé. Arrivé de la maison-mère en Allemagne alors qu'il n'avait que 32 ans avec sa fonction de jeune ingénieur dans le domaine de l'énergie, Mazen Sowan va très rapidement adopter le Maroc. Il y est encore après un séjour de plus de 25 ans au cours duquel il a gravi tous les échelons au sein de la représentation marocaine de Siemens : de sa fonction d'ingénieur, il occupera successivement les postes de responsable de la vente “Energie”, de directeur technico-commercial et ensuite de celui de directeur général avant d'arriver au sommet de l'entreprise il y a de cela 4 ans. C'est avec son administration d'ailleurs que Siemens S.A fut créée en 1999 et regroupe depuis sous un même toit la plupart des activités de Siemens au Maroc. Ainsi, depuis le lancement de l'appel d'offres relatif à la centrale thermique à cycle combiné de Tahaddart il y a trois ans, M.Sowan en a fait une affaire personnelle. C'était là pour lui une opportunité à saisir pour mettre à exécution son souhait : Siemens, spécialiste des sources d'énergie électrique “propres” vers lesquelles le Maroc s'oriente actuellement, ne pouvait pas manquer de proposer les solutions les plus modernes. Durant une année, le pôle Energie de Siemens Maroc a travaillé dessus. Résultat : devant des concurrents comme ABB et General Electric, la filiale allemande remporte le marché. Le 19 décembre dernier, le projet de construction de la centrale est définitivement mis sur les rails. Sa mise en service est prévue pour février 2005, horizon où elle devra pourvoir à 17 % des besoins nationaux. Pour rappel, l'ONE (48 %) s'est associé avec ENDESA Europe (32 %) et Siemens (20 %) afin de créer EET (Energie Electrique de Tahaddart). Si ENDESA sera l'opérateur électrique, Siemens en sera le constructeur et assurera la maintenance. La vision stratégique de cet ingénieur en energie repose en fait sur de grands projets. Car, c'est autour de ceux-là que partent pratiquement tous les projets de développement à même d'intéresser Siemens, premier spécialiste au rang mondial dans plusieurs métiers, et en particulier dans la conception et la réalisation des infrastructures de l'industrie, des télécommunications et des transports. Aujourd'hui, M.Sowan prépare un autre grand projet après celui de la centrale : le métro de Casablanca. Porte-parole de Siemens au Maroc et grand communicateur, il n'hésite pas à envoyer un mail par Internet à ses collaborateurs avec lesquels il prend toujours les décisions au sein d'un comité de direction qu'il a mis en place. Abdelaziz Tazi,PDG de la SGMB Le discret agissant Connu pour sa discrétion aussi bien dans la gestion de la banque qu'il dirige depuis 1996 que dans ses sorties les plus médiatisées, c'est un Abdelaziz Tazi, président directeur général de la Société générale marocaine de banques, que les médias ne connaissent que de nom. Rarement on l'a croisé au cours des grandes réunions de la communauté bancaire marocaine. L'homme préfère l'économie de s'afficher en tant que figure incontournable de la profession. Et il entretient et nourrit depuis toujours cette image discrète d'un homme de l'ombre. On ignore presque tout du président de banque qu'il est. Aussi, ne connaît-on rien de l'homme ou du manager qui siège aux commandes de la banque qu'abrite le luxueux siège du boulevard Abdelmoumen. Entouré de ses proches collaborateurs, il prend rarement la parole au cours des sorties médiatisées du groupe pour formuler sa vision stratégique sur le devenir de la banque. Ses efforts de communication, il les concentre à l'interne. Il a fallu toute la polémique qui s'est développée autour du rachat de la société de crédit de consommation Eqdom par le groupe Société Générale pour qu'il accorde, pour la première fois de sa carrière professionnelle au sein de la SGMB, un entretien à une publication de la place. On y a découvert un orateur soucieux, avant tout, de passer le message et de soigner l'image de l'établissement bancaire qu'il dirige. Il fallait en effet mettre fin aux rumeurs qui allaient compromettre l'image que se fait la communauté boursière du groupe. On retiendra de nos rencontres avec quelques cadres de la banque qu'il est derrière toutes les décisions et les plans stratégiques de la SGMB. C'est à lui que revient le mérite d'avoir fait de la SGMB ce qu'elle est aujourd'hui : une entité à la marque bien installée au sein du paysage bancaire marocain. Il a su asseoir définitivement le modèle de “la banque à tout faire” après l'achat de la compagnie d'assurances la Marocaine Vie et de la Société de crédit à la consommation Eqdom. Saïda Karim Lamrani, Vice-Président-Délégué du Groupe des Sté Holdings SAFARI-SOFIPAR-COFIMAR. La dame de fer Jamais dans l'histoire récente du Maroc, une femme aussi charismatique que talentueuse comme Saida Karim Lamrani, fille de Mohamed Karim Lamrani, puissant homme d'affaires et ancien commis de l'Etat, n'a grimpé les échelons de la réussite et du succès. Pour résumer, "c'est une grande femme de défis", tel que la décrivent ses proches collaborateurs et ceux qui la connaissent dans le monde des affaires. Ses qualités de gestion des hommes et de rigueur dans la conduite des affaires ont poussé son père, épuisé par la vie, à déléguer l'essentiel de ses pouvoirs à sa fille qu'il considère comme sa principale héritière à la tête d'un empire constitué à la force de poignet. Président - délégué de la SMEIA "Société méditerranéenne pour l'industrie automobile", de la Société marocaine des comptoirs Vincent et puis administrateur - délégué de la société Bois de l'Atlas, de la société Somadir, de la société marocaine métallurgique Socodam-Davum et enfin de la société Mafaco, Saida Karim Lamrani vole également la vedette à de nombreuses femmes dans le domaine associatif et social. Membre de conseil de plusieurs associations professionnelles et vice-présidente de la Fondation Mohamed Karim Lamrani pour l'ensemble Nejjarine, elle s'est évertuée à l'aide de son réseau d'influence et de ses relations très poussées à défendre les intérêts primordiaux des activités économiques qu'elle exerce. Mais, ne l'oublions pas : Saida est une femme très active dans le mouvement des femmes et figure parmi les membres qui assistent toujours aux réunions pour débloquer la situation de la femme au Maroc et lui accorder toute la place qu'il faut dans la société marocaine. Dans le domaine des affaires, Saida a eu en 1999 la plus grande consécration de sa vie professionnelle. Elle a été nommée, non sans surprise, Présidente du conseil de surveillance du Crédit du Maroc, la banque où son père détient toujours 1% du capital. Sa nomination à la tête de l'organe de contrôle d'une importante banque de la place confirme la confiance que lui témoignent bon nombre d'observateurs. Rappelons qu'en 1998 également, la famille Lamrani qu'elle représente désormais sur la scène économique s'est partiellement désengagée du capital du Crédit du Maroc au profit de la banque française, le Crédit Lyonnais. Son désengagement n'avait auguré que d'une seule chose : développer davantage ses affaires industrielles et se recentrer sur ses métiers de base.